Distinguer, suite à un doute, entre compléter sa prière en se basant sur ce qu'on est sur d'avoir accompli ou en fonction du premier souvenir

3-3-2020 | IslamWeb

Question:

Comment distinguer, quand on a un doute en prière, entre la compléter en se basant sur le nombre minimum de Rak'at accomplis. Comme celui qui doute et ne sait pas s'il en prier deux ou trois. Ou la compléter en se basant sur le premier souvenir qui nous vient en tête. En priant trois rak'at si ce qui lui vient à l'esprit avant tout est qu'il doit en prier trois. Et quelle est la preuve concernant la deuxième situation ?

Réponse:

 

 

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Distinguer entre les deux façons de se comporter en cas de doute sur le nombre de Rak'at accompli en prière. Que ce soit en se basant sur le plus petit des deux nombres de Rak'ats accomplis, ou, selon les termes des savants, en fonction du premier souvenir qui nous vient en tête, répond aux règles suivantes:
Si le fidèle n'est pas sujet à des insufflations sataniques (waswas), il doit à priori se baser sur ce qu'il a accompli avec certitude, soit le nombre le moins important des deux sur lesquels il doute, et accomplir tout ce qui est sujet au doute. Ensuite, il doit effectuer les prosternations de l'oubli. Ceci, conformément au hadith rapporté par Mouslim et d'autres, selon Abû Sa’îd al-Khudri, qui rapporte que le Prophète, , a dit: " Si l'un d'entre vous doute au cours de sa prière et ne sait pas s'il a prié trois ou quatre Rak'ats, qu'il ne se préoccupe pas de ce doute et complète sa prière en fonction de ce qu'il est sur d'avoir accompli. Qu'il effectue ensuite deux prosternations avant les salutations finales. S'il a accompli cinq rak'ats, elles intercéderont en faveur de sa prière. Et s'il en prié quatre et a donc accompli sa prière dans son intégralité, elles auront humilié le diable."
L'imam al Nawâwi, qu'Allah lui fasse miséricorde a dit dans al-Majmu': ' Question: les avis des savants au sujet de qui doute du nombre de Rak'at qu'il a effectué alors qu'il est en prière:
Notre école est d'avis qu'il doit compléter sa prière en se basant sur le nombre de Rak'at qu'il est certain d'avoir accompli et accomplir le reste. S'il doute et ne sait pas s'il en a accompli trois ou quatre, il devra obligatoirement en accomplir une dans le cas ou sa prière compte quatre Rak'ats. Peu importe que ce doute le fasse pencher ou non vers une des deux éventualités. Il ne doit pas agir en fonction d'une forte présomption du nombre de Rak'at effectuée. Ceci est valable que ce doute ait surgi en son esprit une ou plusieurs fois. Cheikh Abû Hâmid a dit: ' L'avis de notre école est avant tout celui d'Abû Bakr al-Siddîq, ‘Omar ibn al-Khattâb, Ibn Mas'ûd, Ibn ‘Omar, Sa’îd ibn al Musayyab, 'Atâ', Churayh, Rabî'a, Malik et al Thawri.' Fin de citation.
Quant à la personne qui est sujet à des insufflations sataniques (waswas), l'expression stipulant qu'il doit se fier au premier souvenir qui lui vient en tête signifie que si, à titre d'exemple, il doute et pense tout d'abord qu'il a accompli sa prière intégralement. Puis lui vient en tête que ce n'est pas le cas. Il devra considérer qu'il l'a effectivement accompli intégralement en se basant sur la première pensée qui lui est venu en tête. Il aurait agi de façon inverse si la deuxième pensée avait surgi en son esprit en premier. Cet avis est l'un de ceux émis par les tenants de l'école de l'imam Malik, notamment Ibn al-Hâjib et certains savants de Kairouan.
Dans son ouvrage a-Fawâkih al-Dawâni, le savant Nafrâwi a dit: ' Quant à la personne qui est sujet à des insufflations sataniques (waswas) ... Il doit se baser sur la pensée qui lui vient le plus en tête, et non pas en fonction de la première des deux qui a surgi en son esprit comme l'affirment notamment Ibn al-Hâjib et certains savants de Kairouan. Selon eux, s'il doute et pense tout d'abord qu'il a accompli sa prière intégralement. Puis lui vient en tête que ce n'est pas le cas. Il devra considérer qu'il l'a effectivement accompli intégralement en se basant sur la première pensée qui lui est venu en tête. Il aurait agi de façon inverse si la deuxième pensée avait surgi en son esprit en premier. Par contre, l'avis de Khalîl et ce qui est dit dans l'ouvrage al-Mudawwana qui est mentionné par l'auteur de l'ouvrage énonce le point de vue suivant: la personne qui est sujet à des insufflations sataniques (waswas) n'est même pas en mesure de distinguer laquelle de ces deux pensées est apparue en premier en son esprit comme l'atteste nos ressentis des choses. En effet, une personne qui doute hésite entre deux choses au même moment.' Fin de citation.
L'avis qui fait autorité sur cette question dans l'école malikite est celui énoncé dans al-Mudawwana et par Cheikh Khalîl dans al-Mukhtasar. Il dit que celui qui doute durant sa prière ne doit pas se baser sur la première des deux pensées qui lui vient en tête pour la compléter. En effet, il considère qu'il ne peut se baser que sur une certitude. Douter ou avoir une forte présomption revient au même selon lui. Son avis repose sur un argument énoncé dans une fatwa de 'Alîch qui explique le critère et le statut d'une personne qui est sujet aux insufflations sataniques: ' Quel est le critère qui nous permet de statuer qu'une personne qui doute est sujet à des insufflations sataniques: quand ces insufflations sont quotidiennes, ne serait-ce qu'une fois par jour, que ce doute concerne un seul et même fait ou qu'ils soient différents. Comme, par exemple, que ce doute concerne son intention un jour, le takbir un autre jour, dans la récitation de la Fâtiha le jour suivant, le jour d'après dans l'inclinaison, puis dans la prosternation, puis dans les salutations et tout autre action similaire. Par contre s'il subit cette insufflation satanique un jour mais qu'il en est exempt le jour d'après, alors on ne considère pas qu'il s'agit d'insufflations sataniques. Le jugement dans ce cas est que le fidèle doit délaisser ces insufflations et s'en détourner, et se baser, pour compléter sa prière, sur l'impression qui prévaut dans son esprit. Et ce, de façon à ce que ceci ne l'éreinte pas et que ces insufflations ne l'accompagnent dans d'autres domaines de sa religion jusqu'à sa foi - et nous en recherchons refuge auprès d'Allah - comme nous le constatons chez de nombreux étudiants. Une fois la prière complétée, le fidèle devra accomplir les prosternations de l'oubli pour humilier le diable. Ceci est recommandé. Ashhab a entendu Malik dire: ' Si un fidèle doute beaucoup en lisant la sourate Al-Fâtiha alors qu'il ne s'en préoccupe pas. Mais s'il ne doute que de temps en temps alors qu'il la lise correctement. Cette règle est valable pour tous les actes d'adoration pour lesquels on doute.' Fin de citation.
Al-Dasûqî a dit dans son Hâshiya 'Al al-Sharh al-Kabîr: ' Son statut est de s'en détourner et ne pas chercher à réparer son acte. Il doit se baser sur la pensée qui est prépondérante en son esprit. Par contre, il doit effectuer deux prosternations de la distraction après les salutations finales, cela est recommandé, comme cela a été dit par Abd al-Wahhâb.' Fin de citation.


Et Allah sait mieux.

 

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