Concilier son expatriation et des soins nécessaires

21-9-2021 | IslamWeb

Question:

ÈÓã Çááå ÇáÑÍãä ÇáÑÍíã
salamu aleykum wa rahmatullah.
Voilà un frère qui souhaiterait conseils et orientations .
Converti, il a effectué la hijra depuis 10 ans ÇáÍãÏ Çááå.
Marié, père de plusieurs filles, son dernier enfant âgé de 4 ans présente des troubles du développement liés à un retard de parole.
Lors d'un voyage en France auprès de ses parents, il a présenté cet enfant à des spécialistes qui lui on indiqué que la pathologie nécessite des soins spécifiques permettant l'apprentissage sociaux-cognitifs. Cela consiste en une scolarité dans un établissement spécialisé et une prise en charge chez un orthophoniste deux fois par semaine.
Le problème est que dans le pays dans lequel il a fait la hijra, il n'y a aucune structure ni aucun médecin compétent pour cette prise en charge. Les possibilités de faire la hijra dans un autre pays musulman plus développé n'étant pas envisageable, seul un retour en France pour une durée indéterminée semble être la solution.
Sachant que la guérison ainsi que la guidée n'appartiennent qu'à ALLAH.
Il se demande quoi faire ?
Retourner en France avec toute la famille pour soigner son enfant malgré les risques sur l'éducation et les mœurs du reste de sa famille ou au contraire privilégier la hijra et préserver sa famille au détriment du développement pschycho-socio-cognitif de son dernier enfant. Sachant que selon les spécialistes les marges de progression sont réelles dans la mesure où une prise en charge précoce et qualitative a lieu.
De plus, un retour en France mettra fin à son contrat de travail dans le pays dans lequel il a fait la hijra avec tous les avantages financiers qui contribuaient au confort et à la stabilité de sa famille, sans possibilité de retrouver ses avantages pécuniers rendant difficile une autre hijra.
æ Çááå ÇÚáã

Réponse:

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
Sur le plan jurisprudentiel, Il vous est permis de retourner dans votre pays tant que vous êtes capable d'y pratiquer ouvertement les rites de votre religion et que vous êtes à l'abri de la tentation, même s'il n'y a pas une nécessité qui vous pousse à le faire, à fortiori s'il y a un besoin urgent - comme le traitement de votre fils.
Le principe de base est que vous êtes obligé de payer pour le traitement de votre fils aussi longtemps que sa situation sanitaire l’exige à condition que cela ne vous cause pas un grave préjudice.
Al Khatîb al Charbînî a dit dans son livre Mughni al Mouhtâj : « Il doit payer la pension alimentaire, l’habillement et le logement du domestique dont il a besoin des services pour s’occuper de l’un de ses proches. De même il doit payer ses frais médicaux s’il tombe malade. »
Quant à la consultation, elle est différente de la fatwa et nécessite une prise en compte des conditions, des circonstances et de la réalité de la personne qui demande conseil.
Ce que nous vous conseillons de faire, c'est de ne pas négliger le traitement de votre fils et de fournir tous les efforts nécessaires pour trouver un moyen de le traiter là où les meilleurs soins sont disponibles. Vous pouvez par exemple au cours de son traitement laisser avec lui sa mère ou l’une de ses proches comme vous pouvez louer les services d’une nourrice de confiance qui s’occupera de lui la durée de son traitement. Cette dernière solution vous permet de combiner le traitement de votre fils et la préservation de vos intérêts comme vous pouvez opter pour une autre solution.
Il vaut mieux que vous consultiez des personnes sages parmi les membres de la communauté musulmane dans votre pays, car ils connaissent mieux la réalité de la situation là-bas, et les moyens d'y faire face.
Et Allah sait mieux

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