Conditions de validité de l'échange de devises considérées comme des dettes

28-10-2025 | IslamWeb

Question:

Je possède un bureau de change en France. Si je prête une somme d'argent en riyals saoudiens (10 000 SAR) à une entreprise à Djeddah pour qu'elle puisse commercer, et que cette entreprise vend des vêtements à des Européens qui paient en euros uniquement sur mes comptes bancaires. Lorsque le montant atteint une certaine somme (15 000 EUR), le propriétaire de l'entreprise me demande le taux de change pour ce jour-là. Nous négocions le prix — si je lui dis : "mille euros valent 1 000 riyals", il répond : "je veux plutôt mille [euros] contre 1 100 riyals". Après l'accord et l'échange, je décide de rembourser une partie de ma dette en riyals et de conserver le reste en euros sur mes comptes. Est-ce licite (Halal), sachant que le propriétaire de l'entreprise n'est pas présent physiquement lors du transfert des fonds ? Tout se fait dans une salle de discussion instantanée. Qu'Allah vous récompense.

Réponse:

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :


Ce que vous décrivez, à savoir votre accord avec l'entreprise pour qu'elle vous donne des euros en échange des riyals qui sont une dette à son encontre au moment du règlement, est considéré comme une opération de change (Mousârafah) concernant une dette.
Il est stipulé dans les Normes Légales Islamiques (Al-Ma'âyîr Ash-Shar'iyyah) : L'échange de devises considérées comme des dettes :
– L'échange de devises considérées comme des dettes est valide à condition qu'il aboutisse au règlement (extinction) des deux dettes faisant l'objet de l'opération de change, et à la décharge totale des deux parties de ces dettes.
En voici quelques formes :
1.    Compensation (ou Annulation) des deux dettes (Tatâruh / Itfâ' ad-daynayn) : Une personne doit des dinars à une autre, et cette autre doit des dirhams à la première. Elles s'accordent sur un taux de change pour annuler la totalité ou une partie de la dette, selon les montants. Cette opération est aussi appelée Muqâssah (compensation).
2.    Règlement par le créancier de sa créance dans une devise par une autre devise, à condition que le règlement ait lieu immédiatement au taux de change du jour du paiement.
La preuve en est ce qui a été rapporté par Ahmad et les quatre auteurs des Sunan d'après le Hadith d'Ibn 'Umar, qui a dit :
« Je suis venu auprès du Prophète () et j'ai dit : "Je vends des chameaux à Al-Baqî', je vends en dinars et je prends des dirhams, et je vends en dirhams et je prends des dinars." Il lui a répondu () : "Il n'y a pas de mal à ce que tu prennes au taux de change du jour, tant que vous ne vous séparez pas et qu'il reste quelque chose entre vous." »
Par conséquent, cela est licite, à condition que :
•    L'échange se fasse au taux de change du jour de l'opération.
•    Il ne subsiste aucune dette de l'objet de l'opération de change (Mousârafah) à la charge de l'entreprise.


Et Allah sait mieux.

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