La jugement religieux concernant le fait pour un mari d’héberger son frère dans le domicile conjugal

15-11-2025 | IslamWeb

Question:

Mon mari souhaite que nous déménagions dans une autre maison afin d’y loger son frère célibataire avec nous. Seul une porte séparera sa chambre et sa salle de bain de notre espace, ce qui signifie qu’il entrera dans mon appartement pour déjeuner, dîner, boire du thé, etc. Je refuse absolument de vivre avec son frère dans n’importe quelle situation, et je ne souhaite pas déménager. En agissant ainsi, suis-je en contradiction avec la Loi d’Allah ?

Réponse:

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :


Il fait partie des droits de l’épouse que son mari lui assure un logement indépendant et approprié, dans lequel elle ne soit exposée à aucun préjudice. Il n’a pas le droit de l’obliger à cohabiter avec des membres de sa famille — ou d’autres personnes — dans une même habitation partageant les mêmes commodités, en particulier si ces personnes ne sont pas des mahrams pour elle.
Al-Kâsânî, qu’Allah lui fasse miséricorde, dit dans Badâ’i‘ As-Sanâ’i‘ :
« Si le mari veut faire habiter son épouse avec une coépouse, ou avec des membres de sa famille — comme sa mère, sa sœur, sa fille issue d’une autre femme, ou ses proches — et qu’elle refuse, il doit lui fournir un logement indépendant… » Fin de citation résumée.
Ainsi, si le logement où ton mari souhaite déménager te réserve un espace réellement indépendant, avec ses propres commodités, sans que tu sois exposée à une situation de khalwa (isolement illicite) ou à un mélange douteux avec son frère, tu n’as alors pas le droit de refuser de le suivre.
Il est dit dans Al-Mabsût d’As-Sarakhsi, qu’Allah lui fasse miséricorde :
« Si l’épouse s’absente de son mari, ou refuse de déménager avec lui dans sa maison ou dans le lieu qu’il souhaite — alors qu’il lui a versé sa dot — elle n’a droit à aucune dépense, car elle est considérée comme désobéissante (nâshiz). » Fin de citation.
Al-Mâwardî, qu’Allah lui fasse miséricorde, dit dans Al-Ḥâwî Al-Kabîr :
« Le devoir de se rendre disponible (tamkîn) comprend deux aspects indispensables :
1.    Lui permettre de jouir légitimement de son épouse.
2.    Lui permettre de déménager avec elle où il veut, dans la ville où il l’a épousée ou ailleurs, si le trajet est sûr.
Si elle lui permet la première chose mais refuse la seconde, il ne lui doit pas de dépenses. » Fin de citation.


Nous soulignons enfin que le principe fondamental de la relation conjugale est la miséricorde, la compréhension mutuelle, et la prise en compte par chacun de la situation de l’autre et de faire preuve de bienveillance envers ses proches.


Et Allah sait mieux.

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