Le mérite de la patience face à la mort des enfants
23-11-2025 | IslamWeb
Question:
Je suis une mère blessée au sujet de mes deux fils et de ma fille, qui sont décédés il y a un an dans un incendie. Louange à Allah, l'aîné n'avait pas encore douze ans ; ils n'avaient pas atteint la puberté et ils priaient et jeûnaient.
L'incendie s'est déclaré dans la maison de ma famille ; je dormais chez eux cette nuit-là. Environ deux heures avant l'aube, alors que nous dormions, je me suis réveillée sur une tragédie. Sous le choc, j'ai commencé à crier. Deux de mes grands enfants ont survécu, mais les trois plus jeunes sont morts. On m'a dit ensuite qu'apparemment, ils s'étaient réveillés et avaient sauté par la fenêtre du puits de lumière, mais la fumée et le feu les ont rattrapés, ils se sont étouffés et leurs petits corps ont été carbonisés.
Moi, on m'a sortie parce que j'étais la plus proche de la porte. Eux, les flammes formaient une barrière entre eux et moi, sauf pour ma fille : c'est moi qui, sans en être consciente, lui ai dit de sauter par la fenêtre. J'ai cru que c'était plus sûr pour elle. J'étais comme évanouie ou à demi-consciente. Je ne sais pas… comme si quelqu'un me faisait agir ou me guidait.
Je souffre depuis un an de sentiments de culpabilité ; les événements ont été si rapides et effrayants, et j'étais asphyxiée par la fumée. Mes enfants ont-ils souffert dans leur mort ? Et ai-je commis une faute envers eux ?
Je prie, je fais des invocations, je suis assidue dans les invocations, la lecture et la mémorisation du Coran, mais je pleure et je me lamente sur mes enfants qui sont morts, et je leur demande toujours de me pardonner. Louange à Allah pour tout ce qu'Il a décrété pour moi. Est-ce une punition de mon Seigneur pour moi et pour leur père ?
Je suis – Louange à Allah – une femme bonne, j'étais pieuse envers ma mère, décédée quelques mois avant eux, je prie et ne fais de mal à personne, mais personne n'est à l'abri des péchés.
Et je vous remercie infiniment.
Réponse:
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Nous disons en premier lieu : Que votre récompense soit grande, qu'Allah compense votre malheur et vous accorde une belle consolation pour vos enfants. Nous demandons à Allah de vous accorder tant de patience, de résignation et de consentement à Son décret que le poids de cette épreuve s'enlève de vous et que son fardeau vous soit allégé.
Quant à ce qui s'est passé, c'est le décret et la prédestination d'Allah, et vous n'avez aucune faute en cela. Et sachez qu'Allah est plus Miséricordieux envers vos enfants que vous ne l'êtes. Dans de telles situations, les croyants n'ont d'autre choix que d'accueillir cela avec patience et acquiescement. Nous sommes Ses serviteurs, et Il est notre Seigneur. Il y a en cette épreuve une Sagesse profonde.
Si vous considériez ceux qui ont été éprouvés plus durement que vous, votre malheur vous semblerait plus léger. Et si vous méditiez les sagesses cachées dans cette épreuve, votre patience et votre acquiescement n'en seraient que renforcés.
Quant à vos enfants, Allah a décrété cela pour eux avant qu’ils ne soient légalement responsable de leurs agissements. Il n'y aura donc pour eux ni compte ni châtiment. Heureux soit celui qui rejoint son Seigneur sans péché pour lequel il serait châtié ! De plus, Allah les a honorés en leur faisant atteindre par cette mort le rang du martyre, un rang immense en Islam qu'Allah accorde à qui Il veut parmi Ses serviteurs.
Malik dans Al-Muwatta et les auteurs des Sunan rapportent que le Prophète (
) a dit : « Les martyrs sont au nombre de sept, en dehors de celui qui est tué dans le sentier d'Allah : celui qui meurt de la peste est un martyr, celui qui se noie est un martyr, celui qui meurt d'une pleurésie est un martyr, celui qui meurt d'une maladie abdominale est un martyr, celui qui meurt dans un incendie est un martyr, celui qui meurt sous les décombres est un martyr, et la femme qui meurt en couches est une martyre. »
La souffrance de la mort les a quittés et est terminée. Ils se trouvent maintenant dans la Miséricorde et la Générosité d'Allah. Ne soyez pas affligée et ne soyez pas triste.
Quant à vous et leur père, puisque vos enfants ont atteint le rang du martyre, réjouissez-vous des hadiths que nous allons vous citer, qui vous annoncent la félicité et l'immense récompense qui vous attendent, et l'obtention du plus grand souhait de l'homme lorsqu'il rencontre son Seigneur.
• Mouslim rapporte dans son Sahîh d'après Abû Hassân : « J'ai dit à Abû Hourayra : "J'ai perdu deux enfants. Peux-tu me rapporter un hadith du Messager d'Allah () qui puisse apaiser nos cœurs au sujet de nos défunts ?" Il dit : "Oui. Leurs petits enfants sont les petits papillons du Paradis. Quand l'un d'eux rencontrera son père, [ou a-t-il dit : ses père et mère], il le saisira par le bout de son habit ou le mènera par la main, tout comme je te tiens par le bout de ton habit, et ne le quitte point jusqu'à le faire entrer au Paradis" »
• Dans les deux Sahîh (Al-Boukhari et Mouslim), d'après Anas Ibn Malik, qu'Allah soit satisfait de lui, le Messager d'Allah, () a dit : « Aucun musulman ne perd trois enfants n'ayant pas atteint l'âge de la puberté sans qu'Allah ne le fasse entrer au Paradis en vertu de Sa miséricorde envers eux. »
• Toujours dans les deux Sahîh : « Toute femme qui perd trois enfants seront pour elle un voile la protégeant du Feu. » Une femme demanda : « Et deux ? » Il répondit : « Et deux. »
• Dans le Sahîh de Mouslim : « Il n'est pas un musulman qui perd trois enfants sans que le Feu ne le touche, si ce n'est pour s'acquitter du serment [divin]. »
• Et dans les Sunan d'An-Nassa'i : «Il n'est pas deux époux musulmans qui perdent trois enfants n'ayant pas atteint l'âge de la puberté sans qu'Allah ne les fasse entrer, eux et leurs enfants, au Paradis par le mérite de Sa miséricorde envers eux. »
Quant au fait que ce qui est arrivé puisse être une punition pour vous deux à cause de vos péchés, sachez que l'être humain, dans cette vie terrestre, est exposé aux malheurs et aux épreuves. Il n'est pas nécessaire que tout ce qui l'atteint soit dû à des péchés qu'il a commis. Il peut être touché et éprouvé pour d'autres raisons, que nous avons expliquées dans les Fatwas n° 96698 , 89190 , 88273 .
Nous vous recommandons de rechercher la récompense auprès d'Allah dans cette épreuve, de multiplier les louanges et les invocations à Allah, de vous prosterner devant Lui pour qu'Il vous accorde le consentement à Son décret. Occupez-vous par des œuvres pies et utiles, et détournez votre pensée chaque fois que ce souvenir vous vient à l'esprit.
Et Allah sait mieux.