Nulle contradiction entre le tort occasionnel et la protection du Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Salam)
14-5-2014 | IslamWeb
Question:
Comment le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Salam) a-t-il pu mourir empoisonné, alors qu’il est dit dans le Coran (sens du verset) : «Allah te protégera des hommes» (Coran 5/67) ?
Réponse:
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
Vu la grande hostilité qu’éprouvaient les incroyants à l’égard du Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Salam), outre leur grand nombre, leur force, et leurs efforts pour le tuer par tous les moyens, il chargea au début certains de sa défense, conformément aux lois universelles et à la nature humaine. Puis après la révélation du verset : «Allah te protégera des hommes», le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Salam) se passa de gardiens ; et aucun ennemi ne parvint à l’assassiner, l’emprisonner ou l’opprimer, malgré la multitude des ennemis et de leurs tentatives. Les exemples en la matière furent nombreux et reconnus, comme la tentative de meurtre par `Omayr ibn Wahb et Safwân ibn Omayyah, la tentative de `Amir ibn al-Tofayl et d’Arbad ibn Qays, celle de la tribu des Banou Qaynoqâ` et encore la tentative de la juive consignée dans les recueils de Sunna et mentionnée dans la question. Cependant, Allah, exalté soit-Il, le protégea contre ces tentatives et d’autres encore.
Certains ont eu du mal à comprendre comment les juifs ont pu l’ensorceler et l’empoisonner et comment les Qoraïchites ont pu lui fendre le crâne et casser ses incisives (
) ; mais il n’y a aucun problème dans tout cela, car toute peine ou mal enduré par le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Salam) pour la cause d’Allah fut une épreuve pour élever son rang et augmenter sa récompense de la part d’Allah, le Très Haut, et pour que les Oulémas et les réformateurs qui le suivirent le prennent pour exemple. Ainsi, Allah, exalté soit-Il, lui a garanti la protection contre le meurtre, l’emprisonnement, la perte de la raison et tout préjudice afin qu’il transmette le Message et parachève sa mission. Or, un tort occasionnel ne contredit pas le principe de cette protection.
La seule chose qui préoccupait le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Salam) était de ne pas perdre la vie avant d’avoir transmis le message de Son Seigneur. Quand Allah paracheva la religion pour Ses serviteurs, qu’Il accomplit Sa grâce en transmettant Sa législation parfaite, que les Compagnons éduqués par le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Salam) devinrent des chefs aptes à se charger de la transmission de la religion, Allah, le Très Haut, appliqua à Son Prophète Sa loi concernant tout être humain (sens du verset) : «Toute âme goûtera la mort ; mais vous ne recevrez votre totale rétribution que le Jour de la Résurrection» (Coran 3/185)
Le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Salam) commença alors à sentir que sa mission était accomplie, qu’il avait fait parvenir le Message divin, s’était acquitté de ce qui lui avait été confié, avait été loyal vis-à-vis de sa nation et avait combattu pour Allah, exalté soit-Il, comme il se devait. Il a fait comprendre cela lors du pèlerinage d’Adieu dans son sermon devant une foule immense. Il leur parla des préceptes de l’Islam et leur fit le sermon de quelqu’un qui faisait ses adieux en disant : «Il se peut que ce soit la dernière année que vous me voyiez».
Ainsi, la mort du Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Salam) ne fut ni soudaine, ni la conséquence d’un meurtre. Ce fut une mort naturelle à cause de la fièvre et de la migraine occasionnées par le repas empoisonné qu’il avait pris à Khaybar, repas qui n’eut pas d’impact immédiat. En effet, il commanda après cela des armées, s’engagea dans les grandes batailles et y remporta des victoires, négocia avec les ennemis, accueillit des délégations et vécut normalement jusqu’au terme naturel de sa vie. Or, l’influence du poison à la fin de sa vie () ne visa qu’à élever son rang auprès d’Allah et à faire de lui un martyr. Partant, nous ne voyons nulle contradiction entre la protection du Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Salam) et les torts qu’il endura.