Le remède à l’envie

8-2-2014 | IslamWeb

Question:

Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
Je suis un jeune croyant pratiquant toutes les obligations religieuses, mais je souffre d’envie ; en effet, bien que j’aime le bien pour tous les gens, je ne supporte pas qu’une personne soit mieux que moi du point de vue de l’argent, de l’apparence ou de l’emploi. Seul Allah sait à quel point je souffre de ce problème et je veux vraiment lui trouver une solution, conseillez-moi.

Réponse:

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur Son Prophète et Messager Mohammed ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

 

Parmi les instincts qu’on trouve chez la plupart des gens, il y a le désir de dépasser les autres en termes de beauté, d’argent et de statut social. On peut ranger les gens en deux catégories selon leur manière d’appréhender ce désir : les gens de la première catégorie acceptent ce qu’Allah, exalté soit-Il, leur a octroyé, et ils essayent d’obtenir ce qu’ils désirent par des voies légales, de plus ils n’envient pas les autres pour ce qu’Allah, exalté soit-Il, leur a donné, c’est-à-dire qu’ils ne souhaitent pas la disparition de ce que possèdent les autres ; ainsi, ce désir de jouir des mêmes biens que les autres n’est pas considéré comme de l’envie blâmable, c’est donc là la manière de se comporter du croyant : il veut jouir des mêmes biens et bienfaits que les autres, mais il ne les envie pas et ne souhaite pas qu’ils en soient dépossédés. Quant aux gens de la seconde catégorie, ils n’acceptent pas la manière dont Allah, exalté soit-Il, a distribué les biens et bienfaits et leur seule manière d’assouvir leur désir est d’envier ce qu’Allah, exalté soit-Il, a donné aux autres, ils sont mécontents de ce qu’Allah, exalté soit-Il, leur a octroyé, leur cœur brûle de tristesse et les péchés s’y accumulent, mais ils n’obtiendront que ce qu’Allah a décidé de leur donner. C’est le cas d’Iblis et de ses alliés.

 

Ainsi, vous comprenez maintenant que l’amour de l’individu pour l’élévation sociale et la profusion des biens et des bienfaits dans les limites de ce qu’Allah, exalté soit-Il, a rendu licite n’est pas condamnable en soi, car cela fait partie de la nature humaine ; en revanche, ce qui est condamnable du point de vue de la Charia et de la raison, c’est de ne pas accepter la répartition des biens et bienfaits effectuée par Allah, exalté soit-Il, et de vouloir s’y opposer, mais aussi d’essayer d’assouvir son désir par des moyens qu’Allah, exalté soit-Il, a rendus illicites.

Par conséquent, un individu peut être considéré comme faisant partie des croyants satisfaits de ce qu’Allah, exalté soit-Il, leur a octroyé, s’il comprend, assimile et applique les choses suivantes :

 

1- Tout est déterminé par le décret d’Allah, exalté soit-Il, et tout a été prédestiné par Lui, exalté soit-Il, et rien ni personne ne peut différer Son ordre, ni bloquer ce qu’Il a donné, ni donner ce qu’Il n’a pas octroyé ; de plus, le désir ardent de l’avide ne peut pas avancer les bienfaits octroyés par Allah, exalté soit-Il, et la haine de l’haineux ne peut pas les augmenter.

 

2- L’individu regarde vers ceux qui ont une position inférieure à la sienne dans les choses concernant ce bas monde et il ne regarde pas ceux qui ont une position supérieure à la sienne, à ce propos le Prophète () a dit : « Regardez ceux qui sont en-dessous de vous et ne regardez pas ceux qui sont au-dessus de vous, ceci afin que vous ne minimisiez pas les bienfaits qu’Allah vous a donnés » (Mouslim).

 

3- L’individu sait que le désir de dépasser les autres méritant qu’on entre en concurrence avec eux et le désir de jouir des mêmes biens qu’eux doivent s’exprimer dans le cadre de l’obéissance à Allah, exalté soit-Il, et du rapprochement qu’on effectue vers Lui par l’adoration, c’est ainsi que le Prophète () a dit : « Il n’y a d’envie que dans deux choses : un homme à qui Allah a donné de l’argent qu’il dépense dans la vérité et un homme à qui Allah a donné la sagesse avec laquelle il juge et qu’il enseigne » (Boukhari et Mouslim).

 

4- L’envie est un feu qui dévore le cœur de l’envieux et qui n’est pas dommageable pour celui qui est envié ; ce vil sentiment est le signe d’une âme faible et d’un manque de perspicacité, il fait perdre son temps à l’envieux, abîme sa santé, détruit sa pensée, de plus il se retrouve déconsidéré par les gens, ne dit-on pas : « L’envieux ne domine pas ».

 

5- Ce qui aide à combattre les effets négatifs de l’envie sur soi-même : travailler sur soi, bien organiser sa vie, essayer de se dévouer pour les autres et d’agir bien envers eux en sachant que la bienfaisance et l’envie sont incompatibles ou enfin il faut se rappeler que le vrai riche est celui qui a une âme riche et non celui qui a beaucoup de biens matériels et d’argent.

 

Et Allah sait mieux.

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