Se moquer de la religion, interpréter les rêves et médire des mécréants et gouvernants oppresseurs

11-2-2018 | IslamWeb

Question:

1) Est-ce que commettre un péché peut être considéré comme une moquerie de la religion et son auteur considéré comme un mécréant qui apostasie ?
2) Jusqu’à quelle limite l’interprétation pratique des rêves se base-t-elle sur la vérité ?3) Est-il interdit de médire des mécréants et gouvernants oppresseurs en leur absence ?

Réponse:

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Se moquer de la religion est considéré comme de l’apostasie que cela soit accompli avec sérieux ou badinerie. Allah, glorifié soit-Il, dit (sens du verset) :

« Et si tu les interrogeais, ils diraient très certainement : "Vraiment, nous ne faisions que bavarder et jouer." Dis : "Est-ce d'Allah, de Ses versets (le Coran) et de Son messager que vous vous moquiez ? "* Ne vous excusez pas ! Vous avez bel et bien renié la foi après avoir cru. » (Coran 9/65 et 65)

Se moquer de la religion est de l’apostasie et il faut s’en repentir et demander pardon à Allah. Allah aime ceux qui se repentent et accepte le repentir comme Il le dit (sens des versets) :

·        « C'est Lui qui agrée le repentir de Ses serviteurs » (Coran 42/25)

·        « Allah aime ceux qui se repentent et ceux qui se purifient. » (C 2/222)

Mais commettre un péché ne signifie pas nécessairement se railler de la religion parce que le musulman peut avoir agi sous l’impulsion d’une  passion, suite à une tromperie de Satan ou autre.

Quant à l’interprétation des rêves, elle se base sur la Charia (Législation musulmane) et la réalité en est témoin. Le Prophète () a interprété ses propres rêves et ceux d’autres personnes. Abû Bakr en a également interprété devant lui, comme le confirment le Sahîh de Boukhari et d’autres livres de Sunanes et de Musnads. Il y a de nombreux hadiths à ce sujet.

Les interprétations de rêves qui se sont réalisés en sont la preuve la plus forte.

Le Prophète () a partagé les rêves en trois sections dont :

 - Des intimidations de Satan pour attrister la personne.

- Des préoccupations personnelles qui ressortent durant le sommeil.

- Des bons rêves qui constituent une des quarante-six parties de la prophétie (rapporté par Ibn Chaïba et Ibn Mâdjah).

La règle est que :

Pour la première section constituée par les intimidations de Satan, il ne faut pas interpréter ces rêves ni en parler. De même pour la seconde.

Cependant ceux de la troisième section peuvent être interprétés et il n’y a aucune divergence entre les savants à ce propos étant donné les nombreuses preuves existantes. Ibn ‘Abd al-Barr dit dans al-Tamhîd : « Il n’y a que les apostats et un groupe de Mutazilites qui nient les rêves »

Pour la médisance : il n’est pas interdit de médire des incroyants qui sont en guerre avec nous en mentionnant leurs mauvaises actions ou leurs défauts, à condition de ne pas dénigrer la création d’Allah en mentionnant leurs défauts physiques. Cependant, il est préférable d’y renoncer pour deux raisons :

- C’est une perte de temps.

- Cela habitue à dire du mal des gens et peut conduire à médire des musulmans.

Si l’incroyant est un Dhimmi (non-musulman des gens du Livre protégé par un pacte avec l’Etat islamique), les savants ont divergé sur la question. Ibn Hadjar al-Haytami dit dans son livre al-Zawâdjir  an Iqtirâf al-Kabâ’ir : « Il est interdit de médire des Dhimmis. »

Quant aux gouvernants oppresseurs, s’ils sont incroyants ce qui a été précédemment dit les concerne mais s’ils sont musulmans ces paroles du Prophète () doivent leur être appliquées : « La médisance c’est dire de ton frère en son absence ce qu’il n’aimerait pas entendre. » [(Mouslim)]

Il se peut aussi que la mention de leurs défauts mène à des rébellions et à des effusions de sang avec les mauvaises conséquences que l’on sait.

De toute façon le musulman doit tenir sa langue, sans parler de ce qui ne le regarde pas. Le Prophète () dit : « Celui qui se tait connaîtra le salut.» [(Ahmad, al-Tirmîdhi, al-Albâni: Sahîh)]

Et Allah sait mieux.

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