Plusieurs questions relatives à l’insémination artificielle

24-4-2019 | IslamWeb

Question:

Quelle est la sentence de la Charia (législation musulmane) relative à l’insémination artificielle ?
J’aimerais avoir une réponse aux questions suivantes :
1- La femme peut-elle être inséminée avec le liquide séminal de son époux mort si le liquide a été préservé dans une banque de sperme sans aucun mélange ?
2- La femme peut-elle être inséminée avec le liquide séminal de son mari emprisonné s’ils n’ont pu avoir de relation sexuelle à cause de la prison ?
3- Quelle sera la sentence relative au liquide séminal qui a été mélangé à celui d’un autre individu, alors que l’époux et l’épouse ne l’ont su qu’après la naissance de l’enfant ?

Réponse:

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammad, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons.

 

Les oulémas contemporains ont divergé au sujet de la préservation du liquide séminal dans une banque spéciale afin de l’utiliser pour l’insémination de l’ovule de l’épouse dans le futur. Certains l’ont permise à condition que l’insémination se réalise durant la vie du mari uniquement. D’autres l’ont permise après la mort du mari mais avant la fin du délai de viduité. Un troisième groupe a interdit la préservation du liquide séminal dans tous les cas. L’avis prépondérant pour nous est l’interdiction et l’Académie islamique de Fiqh a adopté le même avis, pour éviter des dommages étant donné la grande probabilité que les spermatozoïdes soient mélangés à d’autres ou endommagés, ce qui pourrait conduire à une confusion des lignages.

Il apparaît ainsi que, après la mort du mari, l’insémination de l’ovule de la femme avec ce liquide préservé dans la banque est interdite. Il ne peut y avoir aucun litige à ce propos car la relation conjugale cesse avec la mort comme avec le divorce Bâ’in (irrévocable).

Ce qui apparaît au sujet de l’insémination de la femme avec le liquide séminal de son mari emprisonné est qu’il est interdit. Tout d’abord parce que non indispensable et ensuite pour ce qui peut en découler comme péchés : comme le fait que ce liquide peut être obtenu par masturbation, ou que la femme peut faire l’objet de suspicions et d’accusations, ou peut aussi prendre cela comme moyen de faire passer une grossesse résultant d’un rapport avec un autre que son mari en prétendant que cet embryon a été obtenu par l’insémination du liquide séminal de ce dernier.

Au sujet de l’utilisation du liquide séminal après avoir été mélangé à celui d’un autre, s’il y a eu négligence du mari au niveau du suivi de l’opération, il a commis un péché et l’enfant est rattaché au mari de la femme étant donné le doute. Boukhari et Mouslim ont rapporté un hadith où le Prophète () dit : « L'enfant appartient à celui qui a le droit de partager le lit de sa mère. »

 

Et Allah sait mieux.

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