Le musulman qui tue involontairement un non-musulman a-t-il une expiation à faire ?

16-5-2019 | IslamWeb

Question:

Mon mari a fait un accident. Il a heurté une personne en vélo avec sa voiture. L'accident s'est produit soudainement et mon mari n’a pas eu le temps de réagir. Cependant, selon le code de la route aux États-Unis, mon mari est en tort même si le cycliste roulait à vive allure, car les cyclistes ont la priorité sur la route. Le cycliste, touché à la tête, est entré à l'hôpital. La nuit passée, la police a informé mon mari que l'homme était décédé. Mon mari doit-il une expiation et si oui laquelle? Le cycliste n'était pas musulman et mon mari réside aux États-Unis. Il n'était pas en excès de vitesse ni en état d'ébriété. Éclairez-nous s'il vous plaît.

Réponse:

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

 

Il est connu qu’en Islam l’homicide involontaire entraîne deux choses : le paiement du prix du sang et l’expiation. Allah Très Haut : « Il n'appartient pas à un croyant de tuer un autre croyant, si ce n'est par erreur. Quiconque tue par erreur un croyant, qu'il affranchisse alors un esclave croyant et remette à sa famille le prix du sang, à moins que celle-ci n'y renonce par charité. […].» (Coran 4/92).

Les savants ont divergé sur le cas du musulman qui tue un non-musulman par erreur, que ce dernier soit un dhimmi (citoyen non-musulman d'un État musulman, lié à celui-ci par un « pacte » de protection) ou un mu'âhid (non-musulman ayant un pacte de non-agression avec les musulmans), ils sont tous d’accord qu’on doit remettre à sa famille le prix du sang et ont divergé sur l’expiation.

La plupart des savants sont d'avis que l’auteur du meurtre doit expier son acte, mais d'autres disent qu’il n’a pas d’expiation à faire. Ibn Qudâma, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : « L’expiation est obligatoire pour le meurtre involontaire du mécréant dont la vie était garantie, qu'il soit un dhimmi ou un mu'âhid. Tel est l'avis de la plupart des savants. Par contre, al-Hasan et Mâlik, qu’Allah leur fasse miséricorde, affirment qu'il n'y a pas d'expiation à faire... Toutefois, Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « [...] S'il appartenait à un peuple auquel vous êtes liés par un pacte, qu'on verse alors à sa famille le prix du sang et qu'on affranchisse un esclave croyant. [...]» (Coran 4/92)

De plus, c'est un être humain qui a été tué injustement et il faut donc expier ce meurtre comme pour le musulman. » (Al-Mughnî)

Cet avis est le plus correct et le plus sûr. C'est aussi l'avis choisi par le cheikh al-Islâm ibn Taymiyya, qu’Allah lui fasse miséricorde.

L'expiation du meurtre consiste à affranchir un esclave ou, à défaut à jeûner deux mois de suite. Enfin, si l'on est incapable de jeûner, certains disent qu’il faut nourrir 60 nécessiteux, et d’autres disent que non parce que cela n'est mentionné ni dans le Coran ni dans la Sunna.

 

Et Allah sait mieux.

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