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Réfutation de la permission de lapider les stèles avant le déclin du soleil

Réfutation de la permission de lapider les stèles avant le déclin du soleil

Après l'accident terrible qui a eu lieu à Mina le jeudi 12 Dhul-Hidjdja 1426 de l’Hégire, accident qui fit des centaines de morts et de blessés – qu'Allah pardonne à ces morts et guérisse les blessés –, de nombreux avis ont été diffusés dans les journaux et sur les sites Internet discutant de ce sujet, du point de vue de ses causes et des manières d'y apporter un remède. L'avis le plus étrange et le plus illogique est celui qui ne voit d'autre solution à ce problème que le fait de s'opposer à la Sunna du Messager () et de permettre la lapidation des stèles avant que le déclin du soleil durant les jours du Tachrîq. Nous allons exposer les réflexions suivantes pour réfuter cet avis : 

Premièrement, le Messager () est la personne la plus miséricordieuse envers sa communauté et il n'a pas lapidé les stèles avant le déclin du soleil et il n'a permis à ceux qui étaient avec lui de les lapider qu'après le déclin du soleil, encore qu'il ait autorisé les bergers à ne pas passer la nuit à Mina, et les femmes et les faibles à quitter Muzdalifa avant l'aube. Il () répondit à ceux qui l'interrogèrent sur le fait de retarder ou d'avancer les rites du jour du sacrifice: « Fais-le et nul ne t’en fera grief. » Ceci est une preuve claire qu’il est interdit de lapider les stèles avant le déclin du soleil. Sinon, le Messager () l'aurait fait ou aurait autorisé ses Compagnons à le faire.

Deuxièmement, pourquoi seraient-ce la religion et les dispositions de la Charia que nous devrions sacrifier les premières pour sortir de crises que nous avons nous-mêmes provoquées pour nombre d’entre elles. Lorsque l'on se trouve confronté à un problème ou que l’on se trouve dans une impasse, la première chose qu'on envisage de faire est de laisser de côté une des dispositions de la Charia ou d'y renoncer ou encore de la prendre à la légère. Ensuite, on pense à d'autres solutions. Cette attitude est très grave et dénote un signe de faiblesse de la foi chez ces gens. Par ailleurs, ils ne se cramponnent aux propos de certains oulémas que pour justifier leur situation, afin que l'on ne les accuse pas de manque de piété.

Troisièmement, pourquoi est-ce que les gens qui lancent ces étranges appels font-ils semblant d'ignorer que la cause primordiale de ce qui s'est produit dans cet accident est  la bousculade des pèlerins ? Et pourquoi faire semblant d'oublier que cette bousculade est due aux causes suivantes :
1- Les voyages organisés pour le pèlerinage qui imposent aux pèlerins de sortir de la Mecque le plus rapidement possible.
2- Le fait que les pèlerins ne sachent pas que quiconque lapide les stèles le douzième jour de Dhul-Hidjdja et se prépare à sortir de Mina, mais ne peut pas le faire  à cause de la cohue, n’est pas obligé de rester à Mina la veille du treizième, même si le soleil se couche alors qu'il est encore là.
3- La conviction erronée de certains pèlerins que la sortie de la Mecque, et pas seulement de Mina, est obligatoire avant le coucher du soleil, chose qu'aucun des oulémas n'a soutenue.
4- La conviction erronée de certains pèlerins que la mort dans ces endroits sacrés garantit l'entrée au Paradis du mort. Certains de ceux qui sont sortis sains et saufs de cette catastrophe ont regretté le fait d'avoir échappé à la mort !
Quatrièmement: les gens qui lancent ces appels doivent craindre Allah, exalté soit-Il, pour le bien de leurs propres personnes et leur communauté. Ils se doivent aussi d'être des sources du bien et des remparts contre le mal et non pas le contraire. Qu'ils sachent – s'ils ne le savent pas – que la permission de lapider les stèles avant le déclin du soleil est le début de l’abrogation des dispositions du pèlerinage. Le cheikh Mohammad ibn Ibrâhîm Âl Cheikh dit en réfutant l'avis de ceux qui permettent de lapider les stèles avant le déclin du soleil : « J'ai montré que son épitre contient nombre d'erreurs sans précédent et que cela représente le premier pas vers l’abrogation des dispositions relatives au pèlerinage et permet aux égarés et aux athées de se servir des subterfuges permettant de négliger la Charia et de détruire son édifice solide alors qu'Allah, exalté soit-Il, ne veut que parachever Sa lumière, quelque répulsion qu'en aient les mécréants. » (Tahdhîr al-Nâsik)

Cinquièmement : les principales solutions à ce problème
1- Il faut astreindre les responsables des voyages organisés de pèlerins – extérieurs et intérieurs – à prolonger leur séjour suffisamment longtemps pour que les pèlerins puissent accomplir la lapidation des stèles, le Tawâf d'adieu, puis arriver à Djeddah dans une parfaite sérénité.
2- Il faut également interdire aux pèlerins des voyages organisés faisant leur voyage en utilisant les routes terrestres de quitter la Mecque, sauf à un moment tardif de la nuit du treizième de Dhul-Hidjdja.
3- Expliquer aux gens qu'ils peuvent accomplir la lapidation des stèles jusqu'à peu de temps avant le coucher du soleil et il faut que leur sortie de Mina s’accomplisse après la lapidation de la stèle d’al-'Aqaba, chose qui ne prend que quelques minutes car la stèle d’al-'Aqaba se situe sur les frontières de Mina du côté de La Mecque. Donc si les pèlerins quittent Mina, ils peuvent rester à La Mecque autant qu’ils le veulent.
4- De même, il faut indiquer aux pèlerins que la mort dans les endroits sacrés ne garantit pas l'entrée au Paradis pour le défunt et que, par ailleurs, le fait de s'exposer délibérément à la mort est une sorte de suicide qui vaut à son auteur l'entrée en Enfer.


Qu'Allah, exalté soit-Il, permette à tous de faire ce qu'Il aime et agrée.
 

Ahmad ibn Mohammad al-Dja'fari

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