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Mangez et buvez sans excès.

Mangez et buvez sans excès.

Allah, Exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « Ô enfants d’Adam, dans chaque lieu de Salât portez votre parure (vos habits). Et mangez et buvez; et ne commettez pas d’excès, car Il [Allah] n’aime pas ceux qui commettent des excès. » (Coran 7/31)

Il existe un nombre de bienséances attachées au jeûne. Une de ces bienséances consiste à la modération en matière de nourriture et de boisson, pendant les nuits du mois de jeûne.
Hélas, nous constatons que certaines personnes, en fait la plupart des gens, font du mois de Ramadan une occasion annuelle d’étalage exubérant de tables remplies d’aliments exotiques. Ils dépassent les limites, font montre d’excès sous toutes ses formes. On les voit se rendre dans les supermarchés pour dépenser de grosses sommes d’argent en délices culinaires, qu’ils ne penseraient presque jamais acheter à une autre période de l’année.
En conséquence de ce comportement, des sommes énormes sont dépensées et beaucoup de personnes tombent malades suite à l’excès de nourriture. Pire encore, les gens se retrouvent trop engourdis et fatigués après s’être gavés, pour accomplir les actes de culte.
Nous devrions également penser au temps précieux pendant le Ramadan, qui est perdu à faire des achats dans les marchés, et à préparer tout ces mets luxueux, dont une grande partie finit à la poubelle.
Les préparations culinaires sophistiquées, dans lesquelles la plupart des musulmans s’engagent, sont en contradiction avec les ordres d’Allah, Exalté soit-Il, et avec le vrai esprit du Ramadan. Elles sont également mauvaises pour la santé et ne sont pas économiques.
Si ces gens pouvaient seulement se comporter de façon adéquate, en conformité avec les manières enseignées par l’Islam, et manger la même chose que d’habitude, ils pourraient dépenser l’argent supplémentaire en aumône, comme ils sont censés le faire pendant le Ramadan. Ils pourraient nourrir les nécessiteux et les orphelins. Ils pourraient donner à ceux dont les moyens sont limités, l’occasion de rompre également leur jeûne avec quelque chose de bon.
Presque chaque personne riche, qui dépense sans compter pour son menu du Ramadan, a des voisins pauvres. Ces derniers ont un droit prioritaire à sa charité. Si une personne aisée n’a pas de voisins pauvres, alors de nombreuses autres possibilités de faire la charité lui sont ouvertes.
Si ceux qui gaspillent leur argent en aliments et boissons exquis s’adonnaient à ce bienfait au lieu de leur gaspillage, ils pourraient ajouter à leur jeûne, une autre manière noble de se rapprocher d’Allah, Exalté soit-Il, à savoir être bienfaiteur envers les démunis. Ceci pourrait avoir une grande influence sur la société. Cela pourrait rapprocher les cœurs des gens pendant ce mois béni. Tout le monde ressentirait que ce mois est effectivement le mois du bien, de la miséricorde et de la fraternité.
Nous devrions également penser aux conséquences néfastesde la satisfaction de tous nos désirs alimentaires. Cela conduit seulement au malheur et à la maladie. Parfois, un médecin impose à son patient un régime alimentaire spécial pour permettre au corps de se reposer, de se purifier, de se revigorer et de reconstituer son équilibre interne. C’est un régime pour prendre soin de sa santé.
 Ceci en vérité, est l’une des sagesses évidentes de notre jeûne. Comment pouvons-nous bouleverser cela et transformer le Ramadan en une occasion de se goinfrer ?
Allah, Exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « Ô enfants d’Adam, dans chaque lieu de Salât portez votre parure (vos habits). Et mangez et buvez; et ne commettez pas d’excès, car Il [Allah] n’aime pas ceux qui commettent des excès. » (Coran 7/31)
Certains savants ont interprété ce verset et ont dit : « Allah a condensé la médecine tout entière dans ce verset. »
Le Prophète, , a dit : « Le fils d’Adam ne remplit pas de récipient pire que son estomac. L’être humain n’a guère besoin de plus de quelques bouchées qui le maintiennent en vie. S’il veut absolument manger davantage, alors qu’il consacre un tiers de son estomac à sa nourriture, un tiers à sa boisson et un tiers à son souffle." (At-Tirmidhi (Sounanes 2380), Ahmad (Mousnad 17186) et authentifié par Al-Albani (Sahih Al Djamiî))
 
Aucune personne raisonnable ne peut être insouciante des conséquences négatives de l’abus de nourriture et de boisson, sur notre vie spirituelle et matérielle. Ces conséquences vont plus loin et au-delà de ce que nous avons déjà mentionné. L’excès de nourriture émousse la raison et affaiblit le processus de pensée. Il conduit à l’indolence. Il durcit les cœurs et suscite nos passions et nosdésirs les plus bas, ce qui donne à satan la possibilité de s’emparer (de nous).
Ibn Taïmiya, qu'Allah lui fasse miséricorde,  a écrit : « Il est établi que le Prophète () a dit : « Certes, Satan circule dans le corps du fils de Adam comme le sang circule (dans ses veines). » (Boukhari)
Il n’y a aucun doute que le sang se forme à partir de ce que nous mangeons et buvons. Par conséquent, quand nous mangeons et buvons, nous élargissons le passage pour satan. C’est la raison pour laquelle, on a dit : « Resserrez son chemin par la faim. »
Quand les voies de satan sont bloquées, le cœur est inspiré pour effectuer les bonnes actions qui ouvrent les portes du Paradis et lui est plus facile d’abandonner les péchés qui ouvrent les portes de l’Enfer.
 
Pendant le Ramadan, les démons sont enchaînés, et leur force et puissance sont atténuées. Ils ne peuvent pas réaliser, pendant le Ramadan ce qu’ils peuvent faire pendant les autres périodes de l’année. Cependant, nous ne pouvons pas dire que les démons sont morts ou ont été tués. Ils ont été seulement enchaînés. Un démon enchaîné peut encore causer du tort, mais pas autant que d’habitude. La puissance de ces démons est réduite, proportionnellement  à la manière dont nous observons notre jeûne. Une personne qui jeûne de la meilleure manière possible, repousse beaucoup plus la puissance de satan qu’une personne dont le jeûne est déficient.
Il existe une corrélation claire entre l’abstinence de toute nourriture et boisson, et cette décision qui en découle. 
 
Loqman a dit à son fils : « Ô mon fils, quand l’estomac est plein, les mécanismes mentaux s’assoupissent, la sagesse est émoussée, et les membres s’abstiennent des actes d’adoration. »
Omar, Radhia Allahou Anhou, note : « Celui qui mange beaucoup ne trouvera aucun plaisir dans l’évocation d’Allah. »
Omar,Radhia Allahou Anhou, dit également : « Si tu as de la bedaine, considère-toi comme un malade chronique. »
Ibn Al-Qayyam, qu'Allah lui fasse miséricorde, a écrit : « L’excès de nourriture conduit à toutes sortes de conséquences fâcheuses. Il incite les membres à la désobéissance, tout en les rendant paresseux à œuvrer dans la droiture. Ces deux conséquences sont suffisantes pour montrer à quel point cet excès est mauvais. Combien sont les péchés qui se produisent comme résultat de la satiété et de l’excès alimentaire. Combien de bonnes actions n’accomplit-on pas en raison de cela ? Celui qui se protège contre le mal de son estomac, s’est certainement protégé d’un grand mal. Satan a plus de pouvoir sur une personne au ventre plein.
Si la seule conséquence d’un ventre plein était que cela conduisait à négliger l’évocation d’Allah, Exalté soit-Il, sachez alors que l’insouciance du cœur quant à l’évocation d’Allah, Exalté soit-Il, ne serait-ce que pendant une heure, est une occasion suffisante pour satan pour l’assiéger en lui faisant miroiter des promesses, de faux désirs, des envies, et pour susciter en lui toutes sortes de mécontentement. Quand une âme est rassasiée, elle devient agitée et part à la recherche d’opportunités d’assouvissement. Quand elle a faim, elle devient tranquille et montre de l’humilité et de la soumission. Ceux qui se donnent beaucoup de mal à rechercher les plaisirs culinaires, trouvent en fait, la nourriture moins délicieuse que ceux qui se retiennent. »
 
Ibn Taïmiya, qu'Allah lui fasse miséricorde,  a écrit : « Ceux qui montrent de la modération dans la nourriture, trouvent un plaisir plus grand dans leurs aliments que ceux qui en abusent. Quand ils deviennent dépendants et habitués à leurs gâteries, ils n’y trouvent plus aucun grand plaisir, alors qu’ils peuvent souffrir du manque quand elle n’est pas disponible et avoir une mauvaise santé à cause de cela. »
 
Je m’adresse à mes frères et sœurs respectables qui jeûnent, et je leur dis : vu la situation telle que nous l’avons décrite, pourquoi ne pas faire de ce mois une occasion de modérer nos habitudes alimentaires ? Nos âmes sont toujours en exploration et ne se satisferaient jamais d’une dose minimale de plaisir. Si nous employons tousnos efforts pour contrôler nos âmes, elles peuvent alors apprendre la retenue et nous pouvons ainsi endiguer leurs passions et leur poursuite incessante du plaisir.
Autrement, si nous choisissons de persister dans cette traque du plaisir et de céder à chacun de nos caprices et fantaisies, cela nous mènera indubitablement à notre propre perte.

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