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Le degré de mérite entre l’étude de la jurisprudence et la méditation du Coran

Question

Nous avons un cours tous les matins à la mosquée après la prière du Fajr. Un frère qui s’efforce d’expliquer les règles de jurisprudence bien qu’il n’ait pas de recommandation d’un Cheikh pour le faire donne ces cours. Nous avons essayé de le diriger vers des cours de méditation du Coran, mais il a refusé. L’étude des règles de jurisprudence prime-t-elle sur la méditation du Coran comme notre frère le prétend ?

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Le frère en question tient à étudier la jurisprudence. S’il apprend les règles obligatoires à chaque musulman comme les règles de la purification, de la prière et autres à ceux qui en ont besoin, alors il est prioritaire et préférable de le faire parce qu’il s’agit ici d’obligations individuelles. Il est obligatoire de les faire passer avant l’apprentissage de tout autre savoir, après le savoir relatif au dogme et au monothéisme.
Al-Akhadarî a dit dans son introduction : « La première chose qui incombe au fidèle est l’assainissement de sa foi. Vient ensuite l’apprentissage de ce qui lui permet d’accomplir correctement ses obligations individuelles, telles les règles se rapportant à la salât, à la pureté rituelle et au jeûne. … » Fin de citation.
Dans le livre Al-Âdâb Al-Shar’iyya de Ibn Muflih Al-Hanbalî, il est dit : « Pour la majorité des savants, le meilleur des savoirs – après la connaissance du principe fondamental de la religion et le savoir de la certitude – c’est la connaissance de la jurisprudence, les règles qui tranchent entre ce qui est licite et illicite. » Fin de citation.
Et si vous avez acquis les connaissances relatives aux obligations individuelles et que le frère s’efforce d’enseigner ce qui relève des obligations solidaires alors le mieux dans ce cas est d’étudier l’exégèse du Coran et de méditer ses significations. En effet, le Coran a été révélé pour être médité et en comprendre les sens. De nombreux versets enjoignent à le faire, et notamment celui-ci :
« Voici un livre béni que Nous t’avons révélé afin que les hommes en méditent les enseignements et que ceux qui sont doués de raison en tirent des leçons. » (Coran 38/29).
Ce statut peut différer d’une personne à une autre. Certaines personnes sont apaisées et Allah leur permet de comprendre les règles de la jurisprudence. Elles ont envie d’apprendre la législation islamique, ce qui est licite et illicite. Pour d’autres personnes, le même état d’esprit est valable pour l’exégèse du Coran. D’autres pour le hadith.
Dans sa réponse aux allégations d'Al-Ikhnâ’î, Cheikh Al-Islam ibn Taymiyya a dit : « Il peut être meilleur pour certaines personnes de faire des actes qui ont un degré de mérite moindre que d’autres parce que cela leur est plus utile et parce qu’ils ressentent l’envie de le faire et le préfèrent à d’autres actes qui ont plus de mérite. Ceci parce qu’ils ne sont pas capables de faire ces actes plus méritoires ou n’ont pas la possibilité de les faire. » Fin de citation.
C’est pour cette raison qu’il peut tout à fait être meilleur pour ce frère d’étudier la jurisprudence si c’est ce qu’il aime ou qu’il en tire profit plus qu’une autre discipline.
Sachez que l’étude de la jurisprudence ne nécessite pas de recommandation d’un Cheikh. Au contraire, il est permis à qui est capable de le faire de tirer profit des règles de la jurisprudence et de les étudier. Cela n’a aucune incidence sur vos cours à la mosquée.
Quand vous dites que le frère fait des efforts pour déduire des règles de jurisprudence alors qu’il n’a pas de recommandation d’un Cheikh pour le faire, si votre propos vise le fait d’en déduire des règles religieuses à partir des preuves scripturaires, alors dans ce cas, il faut absolument que les conditions requises pour ce faire soient réunies. Ces conditions sont la compréhension, la mémorisation et la connaissance des textes abrogés et abrogeant. Et aussi, la connaissance des règles de la compréhension des textes de la religion (Usûl Al-Fiqh) et une parfaite maitrise de la langue arabe ainsi que d’autres conditions.
Et Allah sait mieux.

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