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Le bon comportement est de trois catégories

 Le bon comportement est de trois catégories

 Le bon comportement est de trois catégories 

 

Le bon comportement est de trois catégories : un avec Allah, un avec le Messager d’Allah (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) et ses lois et un avec les gens. 

Le comportement avec Allah est de trois catégories : 

Le premier consiste à préserver notre relation avec Lui de façon à ce que rien ne vienne l’entacher et la diminuer. 

Le deuxième consiste à préserver son cœur pour qu’il ne se dirige pas vers autre que Lui. 

Le troisième consiste à préserver son désir de se pencher vers ce qu’Allah déteste.  

Abou Ali Al-Daqqâq a dit : le fidèle parvient au paradis en obéissant à Allah. Mais avec son bon comportement, il parvient à Allah. 

Il a dit : j’ai vu un homme qui a voulu porter sa main à son nez durant la prière mais a retenu sa main. 

Ibn ‘Atâ a dit : ‘’Le bon comportement consiste à faire tout ce que tu considères être une bonne chose.’’ On lui demanda ce que cela voulait dire et il précisa : ‘’ Agis avec Allah avec le même comportement en secret et en public.’’  

Abou Ali a dit : quiconque fréquente les rois sans un bon comportement, l’ignorance le conduira à sa perte. 

Yahya ibn Mu’âdh a dit : si malgré ses connaissances un savant délaisse le bon comportement dont il est censé faire preuve, alors il périra avec ceux qui courent à leur perte. 

Abou Ali a dit : ne pas adopter un bon comportement conduit nécessairement à se faire chasser. Qui ne se comporte pas convenablement là où il est convié se fera reconduire à la porte. Et qui ne se comporte pas convenablement devant la porte, on agira avec lui comme avec les bêtes. 

 Yahya ibn Mu’âdh a dit : qui se comporte comme Allah le prescrit fera partie de ceux qu’Il apprécie.  

Ibn Al-Mubârak a dit : nous avons bien plus besoin d’un petit peu de bon comportement que de beaucoup de savoir. 

On interrogea Al-Hasan Al-Basrî, qu’Allah lui fasse miséricorde, au sujet du comportement le plus bénéfique. Il répondit : s’instruire dans la religion, faire preuve d’ascétisme en ce monde et connaitre les droits d’Allah sur toi. 

Sahl a dit : les Compagnons ont sollicité l’aide d’Allah pour faire ce qu’Allah voulait d’eux. Ils ont patienté pour Allah en adoptant les comportements prescrits par Allah. 

Ibn Al-Mubârak a dit : nous nous sommes mis en quête des bons comportements lorsque nous avons perdu ceux qui étaient en mesure de nous les inculquer. 

Il a dit aussi : le bon comportement est pour un savant comme le repentir pour qui se remet en question. 

Al-Junayd dit à Abou Hafs : ‘’ tu as inculqué à tes compagnons les comportements des sultans.’’ Ce à quoi il lui répondit : ‘’ Avoir un bon comportement en apparence est le signe qu’on a un bon comportement en son for intérieur. Bien se comporter avec Allah c’est avoir une bonne relation avec Lui et agir en apparence et en secret conformément à ce qu’implique la vénération et la déférence qui Lui sont dues et la pudeur dont on doit faire preuve avec Lui. C’est ainsi qu’il faut se comporter avec les rois et leur tenir compagnie. 

Abou Nasr Al-Sirâj a dit : les gens sont de trois catégories par rapport au comportement : 

Les gens en quête de ce bas monde ont pour meilleur comportement les suivants : ils sont éloquents et s’expriment avec élégance. Ils apprennent les savoirs, les discours lors des veillées avec les rois et les poèmes des Arabes. 

Les gens en quête de la religion ont pour meilleur comportement les suivants : ils veillent à la pureté des cœurs, à leur for intérieur, à respecter leurs engagements, à ne pas perdre leur temps, à ne pas prêter attention aux pensées furtives, à avoir un bon comportement au cours de leurs activités, en présence des gens et durant leurs actes de culte. 

Sahl a dit : celui qui terrasse son âme en lui imposant d’adopter un bon comportement alors il adore sincèrement Allah. 

Abdullah ibn Al-Mubârak a dit : les gens ont dit beaucoup de choses pour définir ce qu’est le bon comportement. Pour notre part, nous disons : c’est la connaissance de son âme et de ses penchants, et éviter ses penchants. 

Al-Shiblî a dit : se laisser à dire des choses sans retenue au sujet de la vérité c’est manquer au bon comportement. 

Un sage a dit : Allah a dit : celui à qui Je contrains à mettre en pratique ce qu’impliquent Mes Noms et Mes Attributs Je le contrains à bien se comporter. Et celui à qui Je ne permets de prendre connaissance de qui Je suis, je le contrains à périr. Alors à vous de choisir entre le bon comportement et la perdition. 

Ce qui témoigne de ce propos est la montagne qui s’est pulvérisé lorsqu’Allah s’est manifesté suite à la demande de Moussa. Elle n’a pas pu subsister à la Grandeur de l’Entité divine. 

Abou Othman a dit : si l’amour est sincère alors celui qui aime ne peut qu’observer davantage un bon comportement vis-à-vis de celui qu’il aime. 

Al-Nûrî, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : qui ne gère pas son temps comme il convient alors son temps est honni. 

Dhû Al-Nûn a dit : si un fidèle s’engage sur le chemin de la spiritualité sans observer un bon comportement, il reviendra très vite sur ses pas. 

Médite les situations des messagers (que la paix soit sur eux) et leur relation avec Allah. Quel était la façon dont ils s’adressaient à Lui et formulaient leurs requêtes. Leur attitude était empreinte d’un bon comportement qu’ils observaient constamment. 

Jésus () a dit : « Si je l’avais dit, Tu l’aurais su. » (Coran 5/116). Et il n’a pas dit : ‘’ Je ne l’ai pas dit.’’ Et il y a bien une différence entre ces deux façons de s’exprimer en termes de comportement. Il a ensuite indiqué ce qu’il en était du savoir divin en disant : « Tu connais, en effet, les secrets de mon âme. » Puis, il a reconnu ne pas avoir connaissance de tout ce qui relève des mystères de l’imperceptible et que Seul Allah connait en disant : « tandis que Tes secrets me sont inconnus. » pour finir par combler d’éloges son Seigneur. Il a décrit son Seigneur comme étant le seul à connaitre tous les mystères imperceptibles en disant : « Toi seul connais toute chose, apparente ou cachée. » Ensuite, Jésus nie avoir ordonné à son peuple de faire autre chose que ce à quoi Allah l’a enjoint – à savoir le pur monothéisme – Il a dit : « Je me suis contenté de leur transmettre le message que Tu m’as confié, leur disant : “Adorez Allah, mon Seigneur et le vôtre”. » Il poursuit en informant qu’il était témoin de ce qu’ils faisaient durant sa période de vie sur terre mais qu’après qu’Allah l’ait repris, il ne peut savoir ce qu’ils ont fait. Seul Allah peut le savoir. Il a dit : « Je fus témoin de leur comportement tant que je vécus parmi eux. Puis, lorsque Tu repris mon âme, c’est Toi qui fus l’observateur vigilant de leurs agissements, » 

Il poursuit en disant que le témoignage divin est au-dessus de tout témoignage : « Toi qui es témoin de toute chose. » Il poursuit en disant : « Si Tu décides de les châtier, ils sont, en tant que serviteurs, soumis à Ta volonté. » Cette bienséance avec Allah est une des plus éminentes dans cette situation. En effet, un maitre est censé faire preuve de clémence et de bienfaisance envers ses serviteurs. Et ses serviteurs sont bien les Tiens et non ceux d’un autre. Si donc Tu les châties – alors qu’ils sont Tes serviteurs – s’ils n’étaient pas de mauvais et de vils serviteurs, les plus orgueilleux avec leur maitre, ceux qui lui désobéissent le plus, alors Tu ne les aurais pas châtiés. En effet, agir en toute servitude suggère que le maitre soit bienfaisant envers ses serviteurs. Alors pourquoi le plus Miséricordieux les châtierait ? Lui qui est le plus Généreux, le meilleur envers Ses serviteurs ? Si ce n’est en raison de leur orgueil, de leur refus de Lui obéir, et parce qu’ils méritent effectivement d’être châtiés. 

Nous avons déjà dit qu’Allah connait les mystères de toute chose apparente ou caché, et donc Il connait parfaitement Ses serviteurs. Tu sais donc bien ce que recèlent leur for intérieur et ce qu’ils accomplissent en public. Si Tu les châties, Tu sais pourquoi Tu le fais. Ce sont Tes serviteurs et Tu es Celui qui sait mieux que quiconque les péchés qu’ils ont commis et les bon actes accomplis. Ces propos n’ont pas pour objet d’attendrir sur leur sort comme peuvent le penser les ignorants. Il ne s’agit pas non plus de renvoyer leur sort à la seule volonté divine et à sa décision souveraine qui serait dénuée de sagesse comme le prétendent les Qadarites qui nient l’existence du destin. Cette attitude n’est autre qu’une approbation, une reconnaissance et un éloge de la sagesse divine, de sa justice, de sa connaissance parfaite de leur situation et du fait qu’ils méritent d’être châtiés. 

Il dit ensuite : « et si Tu décides de leur pardonner, Tu le feras en vertu de Ta toute-puissance et de Ton infinie sagesse. » Il n’a pas dit ici qu’il est pardonneur et miséricordieux. S’exprimer ainsi est un comportement encore plus éminent avec Allah. En effet, le contexte mentionne la colère divine sur ses serviteurs et leur damnation en enfer. Ce n’est pas un contexte où il s’agit d’implorer clémence ou d’intercéder. C’est plutôt une situation où il faut se désavouer de ces serviteurs. S’il avait conclu son propos en disant qu’Allah est pardonneur et miséricordieux, on aurait ressenti qu’il cherche à susciter la compassion du Seigneur sur les ennemis de la religion, ceux sur lesquels le courroux divin s’est abattu. Le contexte exige d’être en harmonie avec la colère divine sur ces gens. Il n’a donc pas mentionné les deux qualités divines par lesquelles on sollicite la clémence, la miséricorde et le pardon mais plutôt celles de la puissance et de la sagesse. Qualités qui comprennent sa toute puissance et son savoir infini. 

Le sens est donc celui-ci : si Tu leur pardonnes c’est par ta toute puissance et Ton omniscience et non en raison d’une incapacité à Te venger d’eux ni parce que la mesure de leurs crimes T’échappe. En effet, un homme peut pardonner à autrui parce qu’il n’est pas en mesure de se venger de lui et parce qu’il ignore les proportions dans lesquelles il lui a causé du tort. Or, la perfection divine c’est pardonner alors qu’on est capable de se venger et qu’on sait parfaitement ce qu’on nous a fait. Allah est tout puissant et sage. C’est pour cette raison qu’avoir employé ces deux qualités divines dans ce contexte est une bienséance adéquate.  

Dans certaines citations des pieux prédécesseurs, il est dit que les anges qui portent le trône divin sont au nombre de quatre. Deux disent : gloire à Toi notre Seigneur et louange à Toi pour Ton indulgence suite à Ton omniscience. Deux autres disent : gloire à Toi notre Seigneur et louange à Toi pour Ton pardon après Ta toute puissance. C’est pour cette raison que les deux noms divins sont cités conjointement comme dans ces versets : Allah est Omniscient et Indulgent. Et : Allah est Très Indulgent et Omnipotent. 

Ainsi en est-il des propos d’Ibrahim : « le Seigneur de la Création, qui m’a créé et me guide aujourd’hui, qui apaise ma faim et étanche ma soif, qui, lorsque je tombe malade, me guérit. » (Coran 26/77-80). Il n’a pas dit que c’est Allah qui l’a rendu malade par bienséance envers Allah. 

Nous pouvons dire la même chose des propos de Al-Khadir () au sujet du bateau : « J’ai voulu l’endommager. » (Coran 18/79). Il n’a pas dit que c’est Allah qui a voulu l’endommager. Alors qu’au sujet des deux jeunes hommes il a dit : « Ton Seigneur, dans Sa miséricorde, a voulu que les deux orphelins atteignent l’âge adulte. » (18/82). 

Ainsi en est-il du comportement des djinns croyants : « Nous ne savons pas si l’on veut du mal aux habitants de la terre ou si leur Seigneur leur veut simplement du bien. » (Coran 72/10). Ils n’ont pas dit si Allah leur veut du mal alors que pour le bien ils ont dit : « ou si leur Seigneur leur veut simplement du bien. » 

Encore plus fin que cela, les propos de Moussa () : « « J’ai grand besoin, Seigneur, de tout bienfait que Tu voudras bien répandre sur moi. » » (Coran 28/24). 

Il n’a pas dit : donne-moi à manger ! 

Adam a dit : « Seigneur ! Nous avons été injustes envers nous-mêmes. Si Tu nous refuses Ton pardon et nous prives de Ta miséricorde, nous serons à jamais perdus. » (Coran 7/23). 

Il n’a pas dit : Seigneur c’est Toi qui a décrété et prédestiné cela ! 

Ayyoub a dit : « Je suis accablé d’épreuves. Or, Ta miséricorde est sans égale ! » (Coran21/83). Il n’a pas dit : alors épargne moi et guéris-moi ! 

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