Qu'en est-il du fait d'envoyer ses enfants dans une école non musulmane ?
Fatwa No: 368101

Question

Salam Aleykoum,J’aimerais savoir quel est le statut (mécréant ou pas) de celui qui envoie ses enfants non doués de raison (de l’âge de 3 ans jusqu’à l’âge de la puberté) dans des écoles des pays non musulmans. Il y a plusieurs versets du Coran qui parlent de l’éducation des enfants, du fait que c’est les parents qui font de leurs enfants des juifs, chrétiens ou adorateurs du feu, que le père est en charge de la famille et la mère de ses enfants et que tout ce que feront nos enfants en bas âge retombera sur nous, car c’est à nous de leur apprendre l’Islam, de leur apprendre ce qui est licite et de les éloigner du haram, du shirk, de la bid3a et du kufr. Si on écoute des gens se moquer d’Allah et on reste assis, on tombe dans le kufr car on ne fait rien pour changer cette situation, et les savants disent donc que c’est l’équivalent de l’accepter, donc on devient mécréants. Cela s’applique-t-il si on envoie nos enfants à l’école sachant qu’on y prône l’athéisme, la théorie de darwin, le big bang, que le soleil ne bouge pas, alors qu’Allah nous informe dans le Coran que oui, le soleil se déplace, on y impose la musique, arts plastiques, la philosophie, et que parfois on doit se lever quand un enseignant arrive en signe d’obéissance, qu’on ne peut pas y prier, ni porter le voile, on est confrontés à la mixité. En fin de compte eux avec leurs écoles ils veulent endoctriner les enfants et les éloigner de la religion, dans ma ville tous mettent leurs enfants dès 3 ans (alors que c’est obligatoire dans tous les cas à 6 ans) en argumentant qu’ils ont peur que les autorités leur enlève leurs enfants. J’aimerais avoir une réponse claire. Est-ce que si on envoie les enfants à l’école, on tombe dans le kufr ou pas ? A quel degré retombe sur nous les actes accomplis par nos enfants sachant qu’on les a poussés nous-mêmes ? Si on les envoie écouter du kufr et paroles de mécréance même s’ils ne comprennent pas, il y a de la mécréance aux parents ?

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Il n’y a aucun doute sur le danger relatif à la scolarisation des enfants dans les écoles des non-musulmans surtout si leur foi et leur moralité ne sont pas protégées par une bonne connaissance religieuse et une grande piété. Celui qui envoie ses enfants sans protection dans de telle école commet un grand péché, désobéit à Allah et Son Messager et néglige le dépôt qu’Allah, exalté soit-Il, lui a confié. En effet, Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : Ô les croyants ! Préservez vos personnes et vos familles d’un feu dont les gens et les pierres seront les combustibles (Coran 66/6)
Le Prophète () a dit : Chacun de vous est un berger et chacun de vous est responsable de l'objet de sa garde. Le chef d'État est un berger et est responsable de ses administrés. L'homme est berger dans sa famille et est responsable de l'objet de sa garde. La femme est bergère dans la maison de son mari et est responsable de l'objet de sa garde. Le serviteur est berger dans les biens de son maître et est responsable de l'objet de sa garde. Chacun de vous est donc berger et est responsable de l'objet de sa garde. (Boukhari et Mouslim).
Cela ne veut pas dire qu’on peut qualifier de mécréant le père qui envoie ses enfants dans les écoles des non-musulmans et on ne peut pas donner ce qualificatif non plus aux enfants qui fréquentent de telles écoles même s’ils ignorent tout de la religion islamique et ne sont pas à l’abri de la tentation. Même si dans ces écoles on enseigne l’athéisme, par l’exposition de la théorie de Darwin, les innovations et des choses en contradiction avec la foi islamique, il se peut que le musulman qui les fréquente le fasse pour un but louable pour pouvoir répondre aux allégations qu’ils avancent par exemple, il se peut aussi qu’il assiste au cours mais ne croit pas à tout ce qu’il contient de mécréance.
Taxer un musulman de mécréant est une chose grave qu’il ne faut pas prendre à la légère et on ne peut le faire que s’il dit une chose, accomplit un acte ou professe, sans excuse valable (comme la contrainte ou autres), une croyance que le Livre d’Allah et la Sunna jugent comme de l’incroyance majeure faisant sortir de l’Islam. Il faut donc prendre soin de ne pas lancer cette accusation à un musulman. Il n’y a qu’Allah et Son messager () qui peuvent en juger et non les gens selon leurs passions.
Celui qui envoie sans excuse valable ses enfants dans les écoles des non musulmans commet certes, un grand péché mais il n’est pas un Kafir (mécréant). Il s’agit plutôt mais un ‘Asi (pécheur) et Allah peut lui pardonner comme Il peut lui en tenir rigueur.
Cependant, nous avons le devoir d’alerter et d’avertir les musulmans des dangers que peuvent représenter certaines choses mais nous n’avons pas le droit de taxer de Kâfir, Fassik, Murtad (apostat) ceux qui les commettent.
En effet, on peut dire que telle parole, tel acte ou telle croyance sont de l’incroyance, sans pour autant que l’on juge mécréant une personne précise.
Car sortir injustement un musulman de l’Islam et juger hâtivement les gens comme mécréants a des conséquences très graves.

Et Allah sait mieux

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