Que faire de l'argent d'une dette d'un défunt que refuse le créancier ?
Fatwa No: 448351

Question

Assalaamou Aleykoum,
Mon épouse est décédée récemment et elle a laissé une dette envers une vendeuse de tissus à crédit.
Nous sommes allés mon fils de 21 ans, ma belle sœur de 47 ans et moi-même âgé de 56 ans, pour lui rembourser la somme due.
La vendeuse a considéré la somme comme étant payée et qu'elle ne prendrait pas l'argent que nous lui avons amené.
Nous lui disons que c'est de l'argent de la défunte, collecté auprès de personnes qui lui devaient de l'argent et que si elle le voulait, nous pourrons donner cet argent, en Sadaqa, au niveau de notre mosquée en cours de construction.
Mais, la vendeuse a répondu qu'elle ne prendrait pas cet argent et que si elle voulait faire de la Sadaqa, elle le ferait sans qu'on sache.
Ma défunte épouse avait dit du bien d'elle auprès d'une autre femme, ce qui est tout à fait normal à mon avis.
Vu cette tournure des choses, nous pensions qu'il se peut que la vendeuse ait renoncé par orgueil à se faire rembourser ou a obéi à une quelconque pratique de superstition.
Comme nous doutons du fait que ce renoncement de la dette soit motivé par la cause d'Allah, nous souhaitons savoir ce que la Charia dit en ce qui concerne l'usage de cette somme de la dette renoncée de façon non sincère par la vendeuse de tissus.
Faudrait-il donner cet argent au niveau de la mosquée en Sadaqatou en faveur de la vendeuse de tissus, ou en Sadaqatou Djariyah en faveur de mon épouse décédée ou bien quel usage recommande la Charia Islamique dans ce cas ?

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Tout d’abord sachez que si cette femme fait preuve d’indulgence vis-à-vis de votre femme défunte, renonce à son droit et refuse de le prendre lorsque vous êtes venus pour le lui remettre, la responsabilité de votre femme est entièrement dégagée et rien ne vous incombe. Vous n’avez pas à mettre en doute l’intention de cette femme, car Seul Allah connait les intentions ; l’important est qu’elle a renoncé à son droit. L'argent qu'elle a refusé de prendre fait partie de l’héritage de la défunte et doit être partagé entre les héritiers de cette dernière conformément aux règles de la Charia en matière de partage des successions. Celui parmi les héritiers qui désire faire aumône de sa part au profit de la défunte peut le faire s’il est pubère et responsable. Si l'un des héritiers n’a pas encore atteint la puberté, vous devez lui gardez sa part, et vous n'avez pas le droit d'en disposer ni par charité ni par donation.

Et Allah sait mieux

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