Ma sœur manque de respect à notre mère Fatwa No: 516721
- Fatwa Date:21-7-2025
As-Salam alaykoum,
J’ai une sœur qui s’est permise de dire à notre mère  si tu m’as éduquée, nourrie, élevée et envoyée à l’étranger pour chercher un meilleur avenir c’était ton obligation sinon on aurait taper avec des bâtons de feu en enfer, mais moi je ne suis pas obligé de subvenir à tes besoins , religieusement parlant est-ce de cette manière que l’on parle à sa mère sachant que nous sommes une famille pauvre et que si elle nous a éduqués et éventuellement envoyés à l’étranger c’était pour notre bien.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Il n’est pas permis à une fille de s’adresser à sa mère avec de telles paroles, car le droit de la mère sur son enfant est immense. Allah nous a ordonné d’adopter un comportement respectueux dans notre manière de parler aux parents et nous a interdit toute forme d’irrespect, fût-ce par la plus infime des paroles blessantes. Il dit :
Ne leur dis même pas : “Ouf !” et ne les brusque pas, mais adresse-leur des paroles respectueuses. (Coran 17/23)
L’imam Al-Qurtubî (qu’Allah lui fasse miséricorde) a commenté ce verset – et adresse-leur des paroles respectueuses – en disant :
Cela signifie : des paroles douces et bienveillantes, comme “mon cher père” et “ma chère mère”, sans les appeler directement par leur prénom ou leur surnom.
‘Atâ’ rapporte : Ibn Al-Baddâḥ Al-Tujîbî dit : J’ai dit à Sa’îd Ibn Al-Musayyib : “J’ai compris tous les versets concernant la piété filiale, sauf celui où Allah dit : adresse-leur des paroles respectueuses . Que signifie exactement cette expression ?” Il répondit : “Cela signifie : parle-leur comme un esclave fautif s’adresse à un maître rude et sévère.” Fin de citation.
Et il dit encore : en vertu de ce verset, une personne doit se comporter devant ses parents avec une extrême humilité dans ses paroles, ses gestes et même son regard. Fin de citation.
Il convient également de préciser que cette fille, en plus de son impolitesse envers sa mère, n’est pas honnête dans ses propos : les parents ne sont pas obligés d’assumer les frais d’études universitaires de leur enfant, et encore moins les dépenses liées à un voyage à l’étranger pour y étudier.
En revanche, c’est à l’enfant de subvenir aux besoins de ses parents s’ils en ont besoin. Il est tenu de prendre soin d’eux, de les servir s’ils en sont incapables, de leur témoigner bienfaisance et de les honorer.
Le cheikh ‘Abd Al-Qâdir Al-Jîlânî (qu’Allah lui fasse miséricorde) dit dans Al-Ghunya li-Tâlibî Ṭarîq al-Ḥaqq :
La piété filiale consiste à pourvoir à tous leurs besoins, à s’abstenir de les blesser, à les traiter avec la délicatesse que l’on réserve à un petit enfant. Il ne faut ni se plaindre d’eux ni de leurs demandes. Le service que tu leur rends vaut mieux que nombre de prières surérogatoires, de jeûnes ou de lectures coraniques.
Invoque le pardon pour eux après chacune de tes prières. Ne les expose pas à la fatigue. Supporte leurs torts avec patience. Ne hausse pas la voix au-dessus de la leur. Ne leur désobéis pas dans ce qui ne va pas à l’encontre de la Loi religieuse. Fin de citation.
Et Allah sait mieux.