Les abus verbaux n’entraînent aucune garantie à moins que l’action ne se joigne à la parole
Fatwa No: 87385

Question

Dois-je donner une compensation à quelqu’un qui a eu confiance en moi et qui a perdu toutes ses possessions à cause d’un conseil que je lui ai donné ? Il n’a perdu son argent qu’à cause de sa confiance sans limites en moi.

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Vous n’avez à payer aucune compensation à celui qui a demandé votre conseil si vous avez été sincère envers lui parce que le résultat de cette affaire ne pouvait être connu à l’avance. L’erreur que vous avez commise est de lui avoir donné un mauvais conseil et l’erreur est pardonnée conformément aux Sunan d’Ibn Madja d’après ce hadith d’Abû Dharr al-Ghifârî, qu'Allah soit satisfait de lui, où le Prophète () a dit :  Allah ne tient pas compte de l’erreur  et de l’oubli et de ce à quoi on a été contraint.

Mais si vous saviez depuis le début que le projet au sujet duquel il vous consultait n’était pas bon, ou avait un faible rendement, et que vous avez dit le contraire à cette personne, alors dans ce cas vous êtes fautif mais vous ne devez aucune compensation à moins que l’action ne se soit jointe aux paroles.

Les abus verbaux n’entraînent aucune garantie à moins que l’action ne se joigne à la parole. Al-Dirdîrî a dit :  Un homme peut dire à un autre â€˜Fais des affaires avec untel c’est un homme de confiance’ alors ‘qu’il en est autrement. Al-Dusûqî a dit :  le fait de dire à un quelqu’un ‘cette transaction comporte un grand bénéfice’ alors qu’il est conscient du contraire est une forme de duperie, mais malgré cela il n’y a pas de garantie de sa part si la transaction en question entraine une perte. Il n’y a pas de garantie non plus si un homme prête à un autre un récipient troué tout en sachant qu’il est troué et qu’il a affirmé qu’il est intact, et que les choses qui ont été placées dans le récipient ont été abîmées. L’avis le plus courant de notre école stipule qu’il n’y a pas de garantie dans ces deux cas (Le livre d'al-Dirdîrî : 3/116)

Et Allah sait mieux.

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