La quête du savoir : obligation et mérites.
La raison de la création des êtres humains et des djinns est l’adoration d’Allah.
Allah dit : « Je n'ai créé les djinns et les hommes que pour qu'ils M'adorent. » (Coran 51/56)
Ainsi, cette adoration ne peut se faire dans l’ignorance. Car si c’était le cas comment parvenir à adorer sincèrement Celui que l’on ne connaît pas ? Peut-on aimer et craindre Celui dont on ignore tout ? La soumission du cœur à Allah n’est possible qu’en Le connaissant. Dans le cas contraire, le cœur est voué à se soumettre aux désirs et aux passions de perdition.
L’importance du savoir est élucidée dans les premier versets du Coran où Allah dit : « Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé, qui a créé l'homme d'une adhérence. Lis ! Ton Seigneur est le Très Noble, qui a enseigné par la plume [le calame], a enseigné à l'homme ce qu'il ne savait pas. ». (Coran 96/1-5)
L’Islam n’a jamais séparé l’adoration du savoir et à travers ce verset et bien d’autres, Allah le Très-Haut, nous montre que l’adorer ne se limite pas à une série d’inclinaisons et de prosternations quotidiennes ou à de simples paroles prononcées sur le bout des lèvres.
Et l’exemple de notre Prophète, , est encore plus explicite. Pendant 23 années, son seul but fut d’enseigner et d’éduquer des hommes qui étaient des adorateurs d’idoles. Allah dit : « C'est Lui qui a envoyé à des gens sans Livre (les Arabes) un Messager des leurs qui leur récite Ses versets, les purifie et leur enseigne le Livre et la Sagesse, bien qu'ils étaient auparavant dans un égarement évident » (Coran 62 / 2).
De cette éducation, émergea une génération d’hommes et de femmes qui propagèrent l’Islam aux quatre coins du monde. Les Hadiths du Messager d’Allah, , relatifs à la science sont très nombreux.
Parmi ces Hadiths : « Celui à qui Allah veut du bien, Il l’instruit dans la religion » (Boukhari et Muslim) ou encore « (…) les Prophètes n’ont laissé comme héritage ni dirham, ni dinar mais ils ont laissé la science ».
On ne peut se rapprocher d’Allah en suivant le chemin de l’ignorance. Aucun des Compagnons ou de nos pieux prédécesseurs, n’était ignorant ou doué d’un savoir médiocre. Et de leur exemple nous comprenons pourquoi l’acquisition du savoir est une obligation religieuse.
En effet, les mots Ilm, connaissance, et Al-Albab, intelligence, sont respectivement mentionnés 80 et 16 fois dans le Coran. Allah dit : « Dis : "Sont-ils égaux, ceux qui savent et ceux qui ne savent pas? " Seuls les doués d'intelligence se rappellent. » (Coran 39 / 9)
Et Il dit encore : « Allah élèvera en degrés ceux d'entre vous qui auront cru et ceux qui auront reçu le savoir. Allah est parfaitement Connaisseur de ce que vous faites. » (Coran 58 /11)
Quant à propos des élus qui ont acquis le savoir, Allah dit : « Allah atteste et aussi les anges et les doués de science, qu’il n’y a point de divinité à part Lui, le Mainteneur de la justice ».
L’imam Al Qourtoubi a dit : « Ce verset est une preuve des bienfaits du savoir et des honneurs réservés à ceux qui l’ont acquis car s’il y avait une catégorie de gens plus honorables que les savants, ils auraient sûrement été mentionnés à côté du Nom de Dieu et de celui des anges comme c’est le cas pour les premiers ».
Bien avant la venue des Messagers, notre ancêtre Adam, , fut distingué des anges par le savoir. Par ce qu’Allah lui enseigna, il fut anobli et honoré, « Et Il apprit à Adam les noms (de toute chose) et dit : informez-moi des noms de ceux là si vous êtes véridiques. Ils dirent Gloire à Toi Nous n’avons de savoir que ce que Tu nous a appris…» (…) « Et lorsque nous dîmes aux anges de se prosterner devant Adam, ils se prosternèrent à l’exception d’Iblis » (Coran 2 / 31-34). Voilà ce qui honore l’homme et le distingue du reste des créatures : créé à partir d’argile alors que les anges qui furent créés de lumière durent se prosterner devant lui.
Et ce n’est pour rien que les meilleurs des hommes, les Messagers et les Prophètes, Alaihim Assalam, ont tous aspiré à la recherche du savoir, à l’exemple de Moïse qui entreprit un très long voyage pour trouver un homme à qui Allah avait enseigné une science émanant de Lui. Cet homme, Al Khidr, fut doué d’un tel savoir que Moise, qui désirait tant apprendre de lui, se mit à son service. Allah dit : « Ils trouvèrent l'un de Nos serviteurs à qui Nous avions donné une grâce, de Notre part, et à qui Nous avions enseigné une science émanant de Nous. Moïse lui dit : "Puis-je suivre, à la condition que tu m'apprennes de ce qu'on t'a appris concernant une bonne direction ? » (Coran 18 / 65-66).
Selon l’imam Boukhari : « Le savoir conduit à l’agissement » ce qui veut dire, comme l’explique Ibn Al Mounaïr : « La connaissance est une condition préalable à la validité de la parole et de l’action, qui ne peuvent être prises en compte si la connaissance est absente. » La bonne intention ne suffit pas pour qu’une action soit licite.
Tout comme l’adoration est une obligation, le savoir relatif à celle-ci est aussi obligatoire. Comme nous l’enseigne l’Imam Ibn Taymiya : « Ce qui est nécessaire à l’accomplissement d’une obligation est aussi obligatoire ».
Aujourd’hui, les échecs et les épreuves de notre communauté, ne sont que les fruits – amers - de l’ignorance. Le Coran et la Sunna du Prophète, , méritent de s’enraciner dans nos cœurs pour nous sauver. Le Prophète, , malgré qu’Il fût un océan de savoir et éduqué sous l’autorité divine, lui-même invoquait Allah en ces termes « Ô ! Mon Seigneur, accroît mes connaissances ! » (Coran 20/114).