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Sur quelle base devons nous cohabiter ? La guerre juste et le terrorisme

Sur quelle base devons nous cohabiter ? La guerre juste et le terrorisme

Sur quelle base devons nous cohabiter ?! 7ième partie
La guerre juste et le terrorisme :
L'Occident parle beaucoup du problème du terrorisme et de l'extrémisme et selon notre point de vue, c'est un problème sérieux dans le monde et il incombe qu'il y ait plusieurs projets pour l'enrayer. Cependant, nous aimerions souligner les réalités suivantes qui nous paraissent rationnelles avant toute chose :
Première réalité : L'extrémisme n'est pas l'apanage du concept religieux; au contraire, il y a plusieurs sortes d'extrémisme politique, économique, et médiatique qui devraient normalement être traités avec la même attention parce qu'ils bafouent les principes moraux et les organisations de droit dans le monde.
De même, l'extrémisme religieux n'est pas lié à une religion précise, même si nous reconnaissons des formes extrémistes liées à certains musulmans comme à d'autres communautés; cependant, nous sommes conscients que chaque regroupement religieux dans le monde comporte des formes extrémistes. Ceux qui font de bonnes lectures sur la pensée, les religions et les cultures comprennent cette réalité. Il n'est ni raisonnable, ni juste d'insister absurdement sur la question de l'extrémisme islamique et de fabriquer un projet qui l'excite au lieu de remédier réellement à toutes les formes d'extrémisme dans le monde religieux et non religieux.
Deuxième réalité : Si nous croyons que le monde doit affronter le problème du terrorisme et de l'extrémisme sous le concept global que nous avons évoqué, il convient également que nous tenions compte du fait qu'il existe un ensemble de problèmes auxquels le monde doit faire face par exemple : les droits, les libertés, les priorités humaines (éducatives, sanitaires, nutritives, morales) qui devraient bénéficier de notre attention.
Nous savons que plusieurs groupes islamiques extrémistes - comme on les qualifie - n'ont pas voulu ni choisi d'être comme cela au départ; cependant, ils ont été mis dans ce cercle sous la pression d'une puissance politique, militaire ou médiatique qui les traque et circonscrit leurs activités à une expression négative et capable de supprimer l'opportunité de la justice et de bafouer le système des droits. C'est là le plus grand mobile de l'extrémisme dans les groupes et les mouvements islamiques. Nous savons que ce modelage se déroule aujourd'hui sous la supervision du projet occidental lui-même au nom de (la lutte contre le terrorisme).
La stabilité est la base des droits et des libertés dans le monde; et lorsque nous empêchons les gens d'être stables et leur imposons de vivre dans un tourbillon d'angoisses, de sujétion et d'oppression, ils peuvent se comporter d'une manière immorale; c'est la réalité triste qui crée les décisions, et parfois même, c'est elle qui crée l'idée. Lorsque les gens attendent longtemps avant d'obtenir des bribes de leurs droits, il est probable qu'ils se comportent dans la période d'attente d'une manière difficile à envisager ou ayant des conséquences difficilement prévisibles.
Nous invitons l'Occident à s'ouvrir sérieusement à l'Islam, à lire ses idées, à traiter calmement la réalité islamique et à procéder à une révision sérieuse de sa position vis-à-vis de l'Islam. Nous l'invitions également à ouvrir les voies du dialogue entre l'élite intellectuelle qui représente le vaste courant islamique et les penseurs et décideurs en Occident.
Il faut que l'Occident comprenne que la majorité des mouvements islamiques dans le monde islamique et ailleurs possèdent une dose intrinsèque de modération qu'il est important de préserver; d'imposer calmement la discipline à ces groupes qui œuvrent, de ne pas créer la provocation et ne permettre à aucune partie sous n'importe quel prétexte de le faire, afin qu'il soit possible de revoir les comportements de manière rationnelle et sincère. Nous sommes intéressés par la campagne contre le terrorisme qu'elle soit initiée par des musulmans ou des non musulmans. Cependant, étant donné que cette question s'appuie sur les valeurs morales et les comportements, pourquoi les autres extrémismes ne sont-ils pas évoqués ? Pourquoi n'a-t-on pas évoqué les Palestiniens qui subissent - et particulièrement ces jours-ci - les pires formes de terrorisme : destruction des villes et des camps de réfugiés, génocide et sièges asphyxiant de civils innocents. Ils ne subissent pas tout cela de la part d'individus ou d'organisations secrètes, mais d'un Etat membre de l'O.N.U, l'Etat d'Israël.
Si l'objectif est l'éradication du terrorisme à sa base, la méthode appropriée n'est pas la guerre totale mais la paix juste et équitable et c'est ce que cherche le monde en Palestine et ailleurs. Le terrorisme selon le concept répandu de nos jours n'est qu'une seule des formes d'atteinte injuste aux vies et aux biens parmi tant d'autres. En vérité, c'est un aveuglement moral que de se focaliser sur une seule des formes d'atteinte injuste en fermant les yeux sur ses autres formes, même quand elles sont plus atroces, plus meurtrières et sèment plus de corruption sur terre de manière sélective sur le principe de deux poids deux mesures.
Troisième réalité : La création du conflit ne suscite pas nécessairement ce qui est meilleur à chacune des deux parties en conflit et ceux qui représentent le conflit ne sont pas toujours les meilleurs représentants de cette communauté ou de celle-là. Rien n'éloigne le spectre du conflit comme le fait la justice, le respect des droits et l'attachement aux valeurs et aux mœurs, même dans les guerres si nous y sommes contraints. La gestion du conflit dans les sociétés occidentales prend appui sur les intérêts nationaux -pour ne pas dire sectaires - et leur préservation, même si c'est aux dépens des droits d'autrui. La vérité est que c'est cette politique qui crée les menaces dangereuses contre la sécurité civile non seulement de l'Occident, mais du monde entier; en outre, cela crée des situations désastreuses pour l'humanité. Les hommes qui gèrent le conflit dans le monde ne font que galvaniser les foules contre eux avec leurs décisions et leurs politiques. Dans le cadre de la pensée et de la science, il faut que nous contrôlions ces comportements et préservions les sociétés civiles, leurs droits et leur sécurité civile.
Il faut que nous comprenions que la mainmise sur la gestion des conflits dans le monde conduira à faire ce qui est pire pour le présent et pour les générations futures qui feront face aux conséquences de nos comptes personnels. Certes, nous devons être optimistes; mais aussi, nous devons être clairs dans le contrôle des comportements et la perception de leurs conséquences.
La sécurité civile reste menacée dans le monde dans un contexte de course au conflit et de sa planification. Notre rôle est d'aller au delà des slogans et de comprendre que l'administration du conflit en Occident et principalement aux Etats-Unis est en train de saper la sécurité civile dans le monde au nom de la lutte contre le terrorisme. Le nombre de victimes civiles en Afghanistan suite aux bombardements américains ne fait que s'accroître sans que l'administration américaine ne manifeste une quelconque sorte de maîtrise morale et comportementale dans sa guerre «juste» comme ils l'appellent. Cela - en réalité - ressemble beaucoup plus à la création de climats et l'octroi de nouvelles justifications pour plus de conflits ici et là. Si l'Occident considère les événements du onze septembre comme visant la déstabilisation de la sécurité civile en Occident, il est possible que nous partagions le sentiment, voire la position de condamnation de l'atteinte à la sécurité civile dans le monde. Toutefois, il est important que l'Occident comprenne que la sécurité civile dans le monde islamique n'a pas connu de stabilité depuis des dizaines d'années et beaucoup d'entraves à cette sécurité étaient parrainées par l'Occident et des fois même étaient le fruit de ses pratiques directes. Il est temps que l'Occident comprenne que l'utilisation de la force militaire ou médiatique ne donne pas de garanti véridique à l'avenir. Les choses s'orientent très souvent de manière imprévue et ne se soumettent pas toujours aux lois de la prévision. Les événements du onze septembre semblent raccourcir de grandes distances dans cette équation.
Pour cela, la création d'un cadre élargi de dialogue et d'échange de points de vue où vont se rencontrer les penseurs, les hommes de science et les intellectuels est à notre avis la solution de rechange au langage de la violence et de la destruction. Tel est le mobile qui nous a poussés à écrire ce document et diriger ce dialogue.

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