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Le hadj : un voyage de foi

Le hadj : un voyage de foi

Le Hadj est l’un des piliers de la religion islamique. C’est un pilier social et spirituel. C’est une éducation pour l’âme, une purification pour le cœur et un lavage des impuretés du mal. C’est un rassemblement social, une rencontre islamique et un rassemblement des âmes croyantes dans l’amour, la miséricorde et la spiritualité à l’ombre de la Maison Sacrée et des lieux saints.

C’est dans le pays auquel Allah, exalté soit-Il, fit l’honneur d’être un lieu de visite et un asile pour les gens que se manifeste la spiritualité, que voit le jour la dévotion et que se réveille la conscience. C’est par cette lumière brillante et ce rayonnement que se rencontrent les corps et les âmes.
La spiritualité se manifeste et domine les sentiments et les sensations de celui qui désire accomplir le Hadj lorsqu’il se met en état de sacralisation et qu’il émet l’intention du Hadj au Miqât. Le Miqât est l’endroit où le pélérin se met en état de sacralisation et où il revêt son habit d’Ihram. Tout pays possède un Miqât connu, comme si ces endroits qui entourent ces lieux saints, tels le halo du soleil, étaient la frontière entre les plaisirs éphémères de ce monde, et la vie spirituelle et ses délices. C’est la frontière de l’endroit qu’Allah, exalté soit-Il, a choisi pour l’accueil spirituel de Ses hôtes. Il y accueille Ses serviteurs croyants qui sont venus à Lui de partout dans le monde et qui ont arraché de leur cœur et de leur corps tous les aspects du matérialisme, afin de s’isoler avec leurs âmes et d’obtenir l’honneur d’être accueilli à la table du Seigneur et à ce repas spirituel.
Il a été rapporté du Prophète () des formules qu’il utilisait lorsqu’il émettait l’intention de se mettre en état de sacralisation. Ces formules nous enseignent comment nous débarrasser des passions de ce monde et des empreintes terrestres se trouvant dans nos âmes afin de nous lier aux voies du ciel. Il a été rapporté que lorsque le Prophète () se mettait en état de sacralisation, il disait : « ô Allah ! Je Te voue ce pèlerinage, sans hypocrisie ni ostentation. » (Ibn Mâdjah). Il répéta cela afin que nous apprenions de lui () la manière de débarrasser nos âmes de toute hypocrisie et ostentation. L’ostentation est le fléau de l’adoration et c’est ce qui éloigne le plus des hauts degrés de la spiritualité en plus d’être du polythéisme dissimulé. C’est pourquoi le Prophète () a dit : « Celui qui prie, jeûne ou donne l’aumône par ostentation aura certes commis un acte de polythéisme. » (Ahmad)
En entrant en état de sacralisation, le croyant entre dans l’océan de l’âme et la largesse de l’hospitalité divine. C’est pourquoi il doit déclarer qu’il est entré dans cette vallée sacrée, cette vallée de l’âme et cette vallée de l’hospitalité divine en disant : « Labbaika-Allahoumma labbaïk, labbaika la charika laka labbaïk, Inna-l hamda wanni'mata laka wal moulk, la charika lak »
(Me voici, ô Allah ! Me voici, ô Toi qui n’a pas d’associé. La Louange et Le Bienfait t'appartiennent ; ainsi que La Souveraineté, Tu n'as point d'associé). C’est par cet appel qui est une déclaration du Hadj ou la manifestation de la spiritualité qu’il contient, que la personne entre en tant qu’hôte d’Allah et quitte les abîmes de la terre pour se diriger vers les demeures spirituelles, comme si la personne répondait à l’invitation sacrée d’Allah, exalté soit-Il, par son Hadj. Elle répète cette Talbiyya à chaque fois qu’elle gravit une colline ou en descend afin d’être dans l’évocation permanente d’Allah, exalté soit-Il, et afin de ne pas oublier qu’elle se trouve dans un lieu sacré et qu’elle est l’hôte du Tout Miséricordieux.
Il convient que le Musulman délaisse tout aspect ornemental et tout ce qui est spécifique à la vie terrestre lorsqu’il répond à cette invitation spirituelle. Il ne doit ni se parfumer, ni s’embellir, ni se couper ou se raser les cheveux, et cela, parce qu’il est dans un état purement spirituel. Il ne lui est donc pas permis de s’éloigner de cet état par des choses matérielles, car la vie spirituelle est basée sur l’égalité et tous les gens sont égaux devant la grandeur du Créateur. Un Arabe n’est pas supérieur à un non Arabe, un homme fort n’est pas supérieur à un faible et un homme riche n’est pas supérieur à un pauvre.
La parure est l’un des aspects extérieurs allant à l’encontre de l’égalité, car tout le monde n’a pas les moyens de se vêtir correctement. Donc, l’interdiction de se parer est efficace et appropriée afin de mettre les gens sur un pied d’égalité. En effet, l’arrogance apparaît lorsqu’on se pare et s’orne de vêtements luxueux, vidant alors le Hadj de son sens spirituel et empêchant toute égalité qui est supposée se manifester devant Allah, exalté soit-Il, et à l’ombre de Son hospitalité. Tous les gens sont égaux devant Allah, exalté soit-Il. Nul n’est supérieur à un autre en Sa noble présence dans cette terre sainte qu’Allah, exalté soit-Il, a bénie comme il a bénie ses alentours.
Après que le pèlerin a traversé les déserts et les terres désolées, qu’il a délaissé désirs, plaisirs et exigences corporelles et qu’il ne lui reste plus que le nécessaire pour sa subsistance, il se dirige alors vers la Maison Sacrée, Al-Ma’char Al-Harâm, le coin yéménite et la station d’Ibrahim. C’est alors que lui reviennent les souvenirs des prophètes. Il se rappelle du Prophète Mohammad () qui commença son appel et le rendit public au sommet du mont Safâ. Il se rappelle du Prophète Mohammad () lorsqu’il errait entre ces maisons, invitant à la religion qui proclame l’unicité d’Allah et à la destruction des idoles alors que les polythéistes lui causaient du tort et qu’il () leur répliquait avec patience, sagesse et douceur et discutait avec eux de la meilleure façon. Lorsqu’il se tient près de la station d’Ibrahim, qui construisit cette maison et posa ses assises, il se souvient alors de l’unicité des religions célestes qui n’ont pas été déformées, et du fait qu’elles ne sont en fait qu’une seule et unique religion, car Celui qui les a révélées est Le même, à savoir Allah, exalté soit-Il, l’Unique, Celui qui n’a jamais engendré et n’a pas été engendré non plus.
C’est alors qu’il prend conscience de la grandeur de cette Maison et qu’il se rappelle l’invocation du Prophète () en sa faveur :
« Ô Allah, accrois l’honneur, la noblesse, la grandeur, la dignité, le prestige et le bien de Ta Maison et accrois, Ô Seigneur, l’honneur, la sagesse, la grandeur, la dignité, le prestige et le bien de celui qui aura accompli le grand et le petit pèlerinage autour de Ta Maison. » (Al-Tabarâni)
Nul voile entre le serviteur et son Seigneur en ce lieu sacré. Le serviteur d’Allah, exalté soit-Il, se débarrasse de toute impureté due aux passions et à la corruption pour devenir sincère et pur. C’est pourquoi le Prophète () nous annonça l’acceptation de nos invocations en ce lieu spirituel. Il dit : « Les portes du ciel s’ouvrent et les invocations du Musulman sont exaucées à la vue de la Ka’ba. »
Lorsque le croyant termine sa circumambulation autour de la Ka’ba, son va-et-vient entre Safâ et Marwah et qu’il a demeuré un instant dans cet endroit où la Révélation a eu lieu, il se dirige ensuite vers une scène encore plus grandiose et un rassemblement plus important : vers 'Arafa d’où le Prophète Mohammad Ibn Abdillah () annonça la fin de sa mission auprès des habitants de la terre, lors de son Hadj d’adieu. Dans ce rassemblement spirituel et saint, se rencontrent et communiquent les âmes des Musulmans venant de partout dans le monde, qui ressentent l’appel du Tout Miséricordieux dont ils sont les hôtes. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « Certes, cette communauté qui est la vôtre est une communauté unique, et Je suis votre Seigneur. Adorez-Moi donc. » (Coran 21/92). C’est un peu comme s’ils passaient, lors de cette scène, de la terre à un royaume plus élevé, s’élevant au-dessus de toute dissension dont leurs âmes, leurs langues et leurs actes ont été purifiés.
Puis, lorsqu’ils ont terminé les rites de Arafa et de ses alentours, ils se rendent alors à Mina afin de mener une dernière bataille contre le diable. Ils se sont armés de spiritualité et ont dominé les sentiments par lesquels le diable s’insinue en eux, pour finir par le lapider (symboliquement) en signe de victoire. Chacun d’entre eux dit alors : « Au nom d’Allah, Allah est Grand. Voici une lapidation pour le diable et une satisfaction pour le Tout Miséricordieux. Ô Allah, accepte notre Hadj et récompense nos efforts. » Ensuite, ils se désacralisent afin de descendre de cet état spirituel vers ce champ de bataille qu’est la terre. Ils se sont puissamment armés et ont purifié leurs âmes des péchés tout comme on lave un vêtement de ses saletés. C’est alors que se réalise la parole du Prophète () :
« Celui qui aura fait le pèlerinage sans commettre d'actes impudiques, ni de désobéissances, sera absous de ses péchés et redeviendra tel qu'il était le jour où sa mère l'a enfanté. » (Boukhari et Mouslim)

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