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La Zakât est une purification de l’âme et une fructification des biens

La Zakât est une purification de l’âme et une fructification des biens

La grandeur de l’Islam apparaît clairement dans l’ensemble des rituels, actes d’adoration et obligations qu’Allah, exalté soit-Il, a prescrits à Ses serviteurs. Parmi ces obligations se trouve le troisième pilier de l’Islam, qui est le paiement de la Zakât. Étant donné que le mois béni du Ramadan est le mois de la générosité, de la bonté, de la dépense, de l’aumône et du don de nourriture, il serait opportun que nous parlions de l’aumône légale qu’Allah, exalté soit-Il, a associée à la prière à 82 endroits dans le noble Coran.
La pratique de l’Islam n'est pas correcte sans le paiement de la Zakât, en raison de son rôle dans le rapprochement entre les riches et les pauvres, dans la création d’un esprit de compassion et d’amour entre les membres de la société, ainsi que dans l’établissement de la solidarité sociale dans la société musulmane, et l’assurance des besoins des pauvres, des nécessiteux, des voyageurs en detresse, des orphelins et des veuves et d’éviter à ceux qui sont en droit d’en bénéficier d’être dans le besoin et de mendier.
Les savants de l’Islam, anciens et contemporains, s’accordent sur le fait que la pratique de l’Islam n'est pas complète sans le paiement de la Zakât. Celui qui nie l’obligation de la Zakât est un mécréant. Quant à celui qui refuse de la payer tout en reconnaissant qu’elle est obligatoire, il faut la lui prendre de force comme l'a fait le Calife Abû Bakr al-Siddîq, qu'Allah soit satisfait de lui, avec ceux qui ont refusé de la payer après la mort du Prophète ().

Définition de la Zakât :
La Zakât dans la langue arabe c’est la fructification. On dit d’une culture qu’elle est fructueuse lorsqu’elle donne des fruits. Cela signifie également la purification et la probité.
Du point de vue légal, le mot Zakât désigne l’argent réservé à qui de droit sous certaines conditions.

Les preuves de son obligation :
La Zakât a été prescrite en l’an 2 de l’Hégire. Elle est obligatoire selon le Coran, la Sunna et le consensus des savants. Elle est l'un des cinq piliers de l’Islam et elle est liée à la prière dans le Coran.

Concernant les preuves de son obligation dans le Coran :
Allah, exalté soit-Il, dit (sens des versets) :
• « Et accomplissez la Salât et acquittez la Zakât. […] » (Coran 2/110)
• « Prélève de leurs biens une Sadaqa par laquelle tu les purifies et les bénis […] » (Coran 9/103)
• « Et sur les biens desquels il y a un droit bien déterminé [la Zakât] pour le mendiant et le déshérité. » (Coran 70/24-25)
• « Il ne leur a été commandé, cependant, que d'adorer Allah, Lui vouant un culte exclusif, d'accomplir la Salât et d'acquitter la Zakât. Et voilà la religion de droiture. » (Coran 98/5)

Concernant la Sunna :
Le Prophète () a dit :
« L’Islam est fondé sur cinq [piliers] : attester que nul n’est digne d’être adoré en dehors d’Allah, exalté soit-Il, et que Mohammed est le Messager d’Allah ; accomplir la prière prescrite ; s’acquitter de la Zakât ; jeûner le mois de Ramadan ; faire le pèlerinage à la Maison Sacrée pour ceux qui en ont les moyens. » (Boukhari, Mouslim)
Le Prophète () a dit à Mu’âdh, qu'Allah soit satisfait de lui, lorsqu’il l’envoya au Yémen) :
« […] Informe-les qu'Allah leur a imposé de payer l'aumône légale qui sera prélevée sur les biens du riche et donnée au pauvre. […] » (Boukhari, Mouslim)
Abd Allah Ibn ‘Umar, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté que le Prophète () a dit :
« On m'a ordonné de combattre les gens jusqu’à ce qu’ils attestent que nul n’est digne d’être adoré en dehors d’Allah et que Mohammed est le Messager d’Allah, qu’ils observent la prière et s’acquittent de la Zakât. S’ils le font, ils auront assuré contre moi leur sang et leurs biens, et leur jugement incombera ensuite à Allah … » (Boukhari,Mouslim)
Abû Hurayra, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté :
« Un bédouin vint trouver le Prophète (), et lui dit : - "Ô Envoyé d'Allah, indique-moi une œuvre qui, lorsque je l'aurai accomplie, me fera entrer au Paradis." - "Adore Allah sans rien Lui associer (dans ton adoration), observe la prière prescrite, paie l'aumône légale prescrite et jeûne pendant le mois de Ramadan.", répondit le Prophète. - "Par Celui qui tient ma vie entre Ses Mains je ne ferai rien de plus ni de moins.", répliqua le bédouin. Quand l'homme s'en alla, le Prophète dit : "Que celui qui veut avoir la joie de contempler un des hôtes du Paradis, regarde cet home." » (Boukhari, Mouslim)

Concernant le consensus des savants :
De nombreux savants l'ont mentionné. Ibn Qudâma, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Les musulmans de toutes les époques ont reconnu son obligation. » (Al-Mughni)

Les conditions de son obligation :
Les savants sont d’accord sur le fait que la Zakât est obligatoire pour tout musulman, libre, pubère, sain d’esprit et qui possède totalement la somme minimum légale depuis une année entière, et cela, en dehors des plantations et des cultures sur lesquelles la Zakât est obligatoire sans devoir attendre qu’une année entière se soit écoulée. Cependant, ils ont divergé au sujet de l’obligation de la Zakât pour l’apostat, le garçon impubère, le fou, l’esclave et la personne qui n’est pas en possession complète de l’argent. Ces sujets sont exposés dans les livres de jurisprudence.

La sagesse de la Zakât et ses mérites :
La Zakât est une purification de l’âme et de l’argent. Elle élève le rang auprès d'Allah, de celui qui s'en acquitte, est source de bénédiction, augmente la récompense, évite la pauvreté, engendre la sympathie envers les nécessiteux et consolide la société musulmane.
Allah, exalté soit-Il, détermine les domaines dans lesquels elle peut être dépensée et dit (sens du verset) :
« Les Sadaqâts ne sont destinés que pour les pauvres, les indigents, ceux qui y travaillent, ceux dont les cœurs sont à gagner (à l'Islam), l'affranchissement des jougs, ceux qui sont lourdement endettés, dans le sentier d'Allah, et pour le voyageur (en détresse). C'est un décret d'Allah ! Et Allah est Omniscient et Sage. » (Coran 9/60)
Le terme Zakât désigne la bénédiction, la purification et la fructification. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « Prélève de leurs biens une Sadaqa par laquelle tu les purifies et les bénis […] » (Coran 9/103). Elle est considérée comme une purification pour l’argent, un remède guérisseur contre des maux comme l’avarice, la cupidité, l’avidité, l’égoïsme et la haine.
Allah, exalté soit-Il, a promis à ceux qui s’acquittent de la Zakât et qui dépensent (dans l'aumône) de bénir et de faire fructifier leurs biens. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « […] Et toute dépense que vous faites [dans le bien], Il la remplace, et c'est Lui le Meilleur des donateurs. » (Coran 34/39). Le Prophète () a dit : « L’aumône ne diminue en rien les biens de celui qui la fait. » (Al-Tirmîdhi : Sahîh)
La Zakât joue un grand rôle dans la réalisation de la solidarité sociale dans la société musulmane. Allah, exalté soit-Il, a réparti les moyens de subsistance entre Ses serviteurs selon Sa volonté et a favorisé certains d’entre eux en ce qui a trait à ceux-ci. Il a fait d’eux des riches et des pauvres ainsi que des forts et des faibles. Il a prescrit aux riches un droit bien déterminé et une part fixe prélevée sur leurs biens et donnée aux pauvres, afin que l’argent ne soit pas réservé qu’aux riches et que les pauvres aient une vie décente. Le riche ne doit pas se vanter des dépenses qu’il fait, car l’argent appartient à Allah, exalté soit-Il, et c’est Lui qui a prescrit le devoir de dépenser et d'être solidaire. C'est la plus belle image de solidarité. Le Prophète () a dit :
« Les croyants sont comme un seul homme qui, s’il est atteint d’un mal de tête, voit ses autres membres partager avec elle l’insomnie et la fièvre. » (Mouslim)
En outre, la Zakât est une expression de la fraternité en Islam et l'application pratique des manières nobles dont se dote le Musulman. L’acquittement de la Zakât joue également un grand rôle dans l’établissement de la sécurité et de la stabilité, car lorsque le pauvre obtient ses droits et de quoi assurer sa survie, il s’éloigne de tout ce qui pourrait perturber la vie de la communauté musulmane et il a l’impression de faire partie d’un groupe qui préserve ses droits et fait régner l’ordre, la sécurité, la paix et la quiétude au sein de la société.
De plus, lorsque le riche donne au pauvre, l’envie disparaît de la société musulmane ce qui permet à celle-ci de se prémunir de la rancœur et de vivre dans la fraternité, l’amour, l’affection, le bonheur et la joie.
La Zakât efface les péchés, repousse les épreuves difficiles et apporte la miséricorde d’Allah, exalté soit-Il, qui dit (sens du verset) : « […] Et Ma miséricorde embrasse toute chose. Je la prescrirai à ceux qui (Me) craignent, acquittent la Zakât […] » (Coran 7/156)

La position de l’Islam face à ceux qui refusent de payer la Zakât :
L'avarice est l'un des pires maux qui puisse toucher l’homme. Celui-ci croit que son avarice préserve ou accroît son argent. Cependant, s’il savait à quelle perte il court dans ce bas monde, s'il savait quel châtiment l'attend dans l’au-delà, et quelle récompense et quelle bénédiction il a manqué, en s'abstenant de payer sa Zakât, s’il savait tout cela, il s’empresserait de s’acquitter de la Zakât et il y ajouterait même des aumônes surérogatoires et de bonnes actions.
Allah, exalté soit-Il, met fortement en garde celui qui est avare et ne s’acquitte pas de la Zakât sur son argent.
Allah, exalté soit-Il, dit (sens des versets) :
• « Que ceux qui gardent avec avarice ce qu'Allah leur donne par Sa grâce, ne comptent point cela comme bon pour eux. Au contraire, c'est mauvais pour eux: au Jour de la Résurrection, on leur attachera autour du cou ce qu'ils ont gardé avec avarice. C'est Allah qui a l'héritage des cieux et de la terre. Et Allah est Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites. » (Coran 3/180)
• « […] A ceux qui thésaurisent l'or et l'argent et ne les dépensent pas dans le sentier d'Allah, annonce un châtiment douloureux, le jour où (ces trésors) seront portés à l'incandescence dans le feu de l'Enfer et qu'ils en seront cautérisés, front, flancs et dos: voici ce que vous avez thésaurisé pour vous-mêmes. Goûtez de ce que vous thésaurisiez. » (Coran 9/34-35)
Le refus de s’acquitter de la Zakât est un grand péché qui nuit aux pauvres et aux nécessiteux. Et cela expose à la colère d’Allah, exalté soit-Il, et suscite rapidement Son châtiment. C’est pourquoi celui qui refuse de s’acquitter de la Zakât détruit la société et sape ses fondements. Les riches qui refusent de s’acquitter de la Zakât doivent être contraints à la donner et si le dirigeant qui les gouverne est assez puissant, il doit les combattre jusqu’à ce qu’ils s’en acquittent comme l'a fait Abû Bakr, qu'Allah soit satisfait de lui, avec ceux qui refusaient de la payer.
Celui qui nie l’obligation de la Zakât tout en sachant qu'elle est obligatoire et tout en n’ignorant pas la règle qui s'y rapporte est un apostat selon l’avis unanime des musulmans à l’inverse de celui qui ne la paie pas, mais ne la désavoue pas; celui-là doit être contraint par la force à la payer et doit être réprimandé par le gouverneur s’il n’a pas d’excuse. Cette personne est donc concernée par l’effroyable menace lancée à celui qui refuse de s’acquitter de la Zakât.
Parmi les menaces à l’encontre de celui qui refuse de s’acquitter de la Zakât dans la Sunna, il y a le Hadith d’Abû Hurayra, qu'Allah soit satisfait de lui, qui a rapporté que le Prophète () a dit :
- « Quiconque possède de l’or ou de l’argent et ne s’acquitte pas de la Zakât aura, le jour de la Résurrection, le flanc, le front et le dos brûlés par des plaques de métal chauffées pour lui dans le feu de l’Enfer. À chaque fois que les plaques refroidiront, on les replongera dans le feu. Le châtiment durera une journée équivalente à cinquante mille ans, jusqu’à ce que le jugement soit rendu à l’encontre des gens. Il verra alors quel chemin il doit prendre : celui qui conduit au Paradis ou celui qui mène en Enfer. »
Quelqu’un demanda : « Ô Messager d’Allah, qu’en sera-t-il de celui qui possède des chameaux (sans en payer la Zakât) ? »
- « Celui qui n’aura pas versé la Zakât sur ses chameaux – un aspect de cette Zakât consiste à les traire puis à distribuer le lait à ceux qui croisent le troupeau quand il va s’abreuver à un point d’eau – subira le châtiment suivant le jour de la Résurrection : on le jettera face contre terre dans un désert immense, et ses chamelles, accompagnées de tous leurs petits, le piétineront et le mordront. Dès que la dernière chamelle sera passée, la première recommencera à le piétiner, et cela, pendant une journée équivalente à cinquante mille ans, jusqu’à ce que le jugement soit rendu à l’encontre des gens. Il verra alors quel chemin il doit prendre : celui qui conduit au Paradis ou celui qui mène en Enfer. », répondit-il.
Quelqu’un demanda : « Ô Messager d’Allah, qu’en sera-t-il de celui qui possède des bovins et des ovins (sans en payer la Zakât) ? »
- « Celui qui n’aura pas versé la Zakât sur ses bovins et ses ovins sera piétiné, le jour de la Résurrection, par ses bêtes qui le frapperont de leurs cornes dans un désert immense. Pas une bête ne manquera et aucune d’entre elles n’aura les cornes brisées, tordues ou n’en sera dépourvue. Dès que la dernière bête sera passée, la première recommencera à le piétiner, et cela, pendant une journée équivalente à cinquante mille ans, jusqu’à ce que le jugement soit rendu à l’encontre des gens. Il verra alors sur quel chemin il sera : celui qui conduit au Paradis ou celui qui mène en Enfer. […] » (Mouslim)
Abû Hurayra, qu'Allah soit satisfait de lui, rapporta également que le Prophète () a dit :
« Celui à qui Allah aura procuré des biens et qui n’aura pas payé la Zakât dessus verra ses biens prendre la forme d’une Hydre chauve avec deux excroissances au-dessus des yeux le Jour de la Résurrection. Cette hydre s’enroulera autour de lui en saisissant les coins de sa bouche et en lui disant : ‘Je suis ton argent ! Je suis ton trésor !’ »
Puis le Prophète () récita (sens du verset) :
« Que ceux qui gardent avec avarice ce qu'Allah leur donne par Sa grâce, ne comptent point cela comme bon pour eux. Au contraire, c'est mauvais pour eux: au Jour de la Résurrection, on leur attachera autour du cou ce qu'ils ont gardé avec avarice. […] » (Coran 3/180) (Boukhari)
Il rapporta également que le Prophète () a dit :
« Quiconque possède une bête et ne s’acquitte pas de la Zakât dessus sera sous son emprise le jour de la Résurrection. Elle lui piétinera le visage avec ses sabots. » (Boukhari)
ʼAbd Allah Ibn ‘Umar, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté que le Prophète () a dit :
« Ils ne refuseront pas de s’acquitter de la Zakât sur leurs biens sans qu’Allah ne les prive de pluie, et n'étaient-ce les bestiaux, Allah ne leur enverrait pas la pluie […] » (Ibn Mâdja : Sahîh, al-Albâni : Hasan)
Quelle pire intimidation peut-il y avoir et quelle pire menace? Que celui qui refuse de s’acquitter de la Zakât craigne Allah, exalté soit-Il, et se repente, car Allah, exalté soit-Il, est Celui qui accepte le repentir de ceux qui se repentent.
Cher frère jeûneur, nous voici à la dernière décade bénie du mois de Ramadan. Dix jours de miséricorde, de pardon et d'affranchissement du Feu, alors donnez une part de vos biens en aumône et ne soyez pas de ceux qui sont avares et se lamentent. Acquittez-vous de la Zakât sur votre argent à temps et donnez en aumône le surplus de votre argent afin qu’Allah, exalté soit-Il, le fasse fructifier pour vous et le multiplie pour vous plusieurs fois. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
« Quiconque prête à Allah de bonne grâce, Il le lui rendra multiplié plusieurs fois. Allah restreint ou étend (Ses faveurs.) Et c'est à Lui que vous retournerez. » (Coran 2/245)
Qu’Allah, exalté soit-Il, accepte nos bonnes œuvres et les vôtres et qu’Il nous inscrive parmi ceux qu’Il sauvera du Feu.

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