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Quelques hadiths concernant Ali

Question

Salam alaykoum,
Je voudrais quelques éclaircissements de votre part au sujet de ces hadiths suivants : Le prophète Muhammad (sws) a dit que l'Imam Ali était son successeur dans Kitab as-Sounna de Ibn Abi Asim et puis le hadith qui dit la Oumma allait trahir Ali cela signifie quoi ? Et puis qu'a fait la Oumma du grand hadith de Ghadir khoum au sujet de Ali et pour terminer est-ce que les houris du Paradis sont vraiment faites de Safran si oui alors pourquoi le Coran ne parle que d'espèce faite de lumière (anges) de feu sans fumée (djinn) et d'argile (humain) . Merci à vous

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Ni le livre intitulé Kitâb al-Sunna d'Ibn Abî 'Âsim ni aucun autre livre de la Sunna ne mentionne que le Prophète () recommanda que Alî, qu'Allah soit satisfait de lui, lui succède après sa mort à la tête de la communauté. Si vous sous-entendez par cela le hadith rapporté par Ibn Abî 'Âsim et d'autres indiquant que le Prophète () a dit :

« Tu es pour moi comme Hârûn pour Mûsâ, sauf que tu n’es pas prophète. Il ne convient pas que je parte sans que tu sois celui qui me succède à la tête de tous les croyants après moi. »,

Sachez que cela désigne sa succession à la tête des habitants de Médine de son vivant lorsqu'il () le nomma à leur tête lorsqu'il partit pour la bataille de Tabûk. Le Prophète () le nomma à la tête des habitants de Médine de son vivant tout comme Mûsâ nomma Hârûn à la tête des Enfants d'Israël de son vivant lorsqu'il partit pour s’entretenir avec Allah. Sa'd, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté : « Le Prophète () partit pour la bataille de Tabûk et nomma Alî à sa place. Alî lui demanda alors :

- "Me nommes-tu à la tête des enfants et des femmes ?"

- "N'es-tu pas satisfait d'être pour moi ce que Hârûn fut pour Mûsâ si ce n'est qu'il n'y aura pas de prophète après moi ?", lui répondit le Prophète (). » (Boukhari, Mouslim)

Cela ne signifie donc pas qu'Alî lui succèdera à la tête de la communauté après sa mort (), car Hârûn ne succéda pas à Mûsâ à la tête de son peuple après la mort de celui-ci étant donné que Hârûn décéda du vivant de Mûsâ, ‘, et que c'est Yûcha' (Josué) qui succéda à Mûsâ après sa mort. Par conséquent, si le Prophète () avait voulu indiquer par ces paroles le fait que c'est Alî qui lui succéderait à la tête de la communauté après sa mort, il aurait plutôt dit : « Tu es pour moi comme Yûcha' l'était pour Mûsâ. » Cela est évident en réfléchissant un peu.

De plus, Alî lui-même prêta allégeance à Abû Bakr al-Siddîq, à 'Umar ibn al-Khattâb et à 'Uthmân ibn 'Affân sans leur disputer la succession du Prophète (). Or, si le Prophète () lui avait promis sa succession, il les aurait certes combattus pour appliquer cette recommandation du Prophète () tout comme il combattit les Khawâridjs pour appliquer la recommandation du Prophète () qui ordonna de les combattre. Alî, qu'Allah soit satisfait de lui, connaissait certes le rang d'Abû Bakr, de 'Umar et de 'Uthmân, qu'Allah soit satisfait d'eux, et il ne considérait pas qu'ils usurpaient le Califat. Au contraire, les livres d'Histoire et de biographies sont remplis de citations authentiques rapportées de lui et selon lesquelles il faisait leur éloge et déclarait son obéissance envers eux, qu'Allah soit satisfait d'eux.

Les livres de la Sunna ne mentionnent pas non plus ce hadith selon lequel la communauté trahira Alî ibn Abî Tâlib. Tout cela n'est que mensonge et pure fabrication. Nul ne peut prouver la véracité de cela de façon scientifique.

Quant au hadith Ghadîr Khum, la communauté respecta les recommandations que le Prophète () y fit. En effet, le Prophète () recommanda de prendre soin de deux choses dans ce hadith : du Coran et de sa famille. Le cheikh al-Islâm Ibn Taymiyya, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit dans son livre intitulé al-'Aqîda al-Wâsitiyya concernant la croyance d'Ahl al-Sunna Wa-l-Djamâ'a : « Ils aiment les gens de la famille du Prophète () et préservent à travers eux la recommandation du Prophète () qui a dit le jour de Ghadîr Khum : "Je vous rappelle vos devoirs envers Allah concernant les gens de ma famille." Le Prophète () dit également à son oncle paternel al-'Abbâs qui s'était plaint auprès de lui que certains Quraychites maltraitaient les Banî Hâchim :

"Par Celui qui tient mon âme dans Sa Main, ils ne seront pas croyants jusqu'à ce qu'ils vous aiment pour Allah et pour votre lien de parenté avec moi." »

Concernant la parole du Prophète () à propos d'Alî dans le hadith du Ghadîr :

« O Allah, Alî est l'allié de ceux dont je suis l'allié. O Allah, prends pour alliés ceux qui le prennent pour allié et prends pour ennemi ceux qui le prennent pour ennemi. »,

La communauté respecta cela et prit Alî pour allié et non pour ennemi, par la Grâce d'Allah. Elle protégea ses droits et reconnut son mérite et sa prédominance. Cependant, le fait de prendre Alî pour allié n'a rien à voir avec le fait de devenir Calife de la communauté après la mort du Prophète (), et cela pour plusieurs raisons :

La première est que le terme « al-Muwâlât » (fait de prendre pour allié) en langue arabe ne désigne pas le Califat, mais bien l'amour et le secours. C'est pourquoi le Prophète () utilisa comme antonyme à ce terme l'expression : « et prends pour ennemi ceux qui le prennent pour ennemi. » Or, il est connu que l'inimitié est l'antonyme de l'amour et du secours.

La deuxième est que si le Prophète () avait voulu désigner par cela le Califat après sa mort, pourquoi aurait-il utilisé un autre terme non-explicite alors qu'il était certes le plus éloquent et celui à qui Allah avait fait don de l'art de la concision et de la précision.

La troisième est que s'il avait voulu indiquer par cela le fait qu'il voulait le recommander comme Calife, il n'aurait pas attendu pour cela d'arriver à Ghadîr Khum qui est loin de La Mecque alors qu'il retournait à Médine après son Hadj d'adieu. S'il avait voulu le recommander comme Calife, il aurait été en effet plus judicieux de déclarer cela lors du Hadj à Arafat ou à La Mecque où tous les Musulmans étaient présents et pouvaient entendre tout ce qu'il disait.

La quatrième est que cette recommandation d'Alî a ses raisons et circonstances. En effet, lorsqu'Alî, qu'Allah soit satisfait de lui, était au Yémen avec un groupe de Compagnons qui étaient d'avis qu'il était dur avec eux, ces compagnons se plaignirent de lui et éprouvèrent de la rancœur à son encontre. Donc, lorsque le Prophète () termina son Hadj, quitta La Mecque, s'en éloigna et se retrouva seul avec les gens de Médine, il dissipa cette rancœur qu'ils avaient contre Alî, qu'Allah soit satisfait de lui, et leur expliqua sa vertu ainsi que leur devoir de l'aimer et de le soutenir. C'est pourquoi le Prophète () attendit d'être sur le chemin de retour vers Médine pour leur parler et ne le fit pas lorsqu'il était encore à La Mecque ou le jour d'Arafat lorsque les musulmans étaient rassemblés, car cela était lié aux habitants de Médine qui s'étaient plaints d'Alî et aussi à ceux qui avaient combattu avec lui.

Enfin, certains hadiths rapportent que les Houris ont été créées à partir de Safran, mais leur chaîne de transmission contient des éléments Da'îfs comme le hadith dans lequel Anas ibn Mâlik a rapporté que le Prophète () aurait dit : « Les Houris ont été créées à partir de Safran. » (al-Bayhaqî) Al-Bayhaqî a dit : « Ce hadith est Munkar avec cette chaîne de transmission et n'est pas authentiquement rapporté d'après ibn 'Ulayya. » Il en est de même pour le hadith dans lequel Abî Umâma a rapporté que le Prophète () aurait dit : « Les Houris ont été créées à partir de Safran. » (al-Tabarânî) Al-Tabarânî a dit : « Ces deux hadiths n'ont été rapportés d'après Layth qu'avec ces chaînes de transmission que seul Alî ibn al-Hasan ibn Hârûn al-Ansârî rapporta. » Al-Haythamî, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Al-Tabarânî les a rapportés dans ses deux livres al-Kabîr wa al-Awsat et leur chaîne de transmission comprend des transmetteurs Da'îfs. » (Mudjama' al-Zawâ'id) Il a également été déclaré Da'îf par al Albani, qu'Allah lui fasse miséricorde, . Ibn al-Qayyim, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Quoi qu'il en soit, elles sont des créatures du Paradis qui n'ont ni père ni mère. » (Hâdî al-Arwâh) Cela signifie que la vraie nature des Houris est uniquement connue d'Allah et il ne fait aucun doute que tout ce qui se trouve au Paradis est plaisant et sans défaut.

Et Allah sait mieux.

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