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Oublier la prière en raison d’une occupation réprimandable ou interdite chez les savants Chaféites

Question

J’ai lu dans un livre de jurisprudence Chaféite que celui qui oublie d’accomplir la prière pendant qu’il fait un acte défendu – même s’il n’est pas interdit – alors il n’est pas excusé pour cet oubli et est coupable d’un péché. Ce jugement est-il exact ? Concerne-t-il celui qui en a pris l’habitude ou comprend-il même celui qui ne l’a oublié qu’une seule fois ? Ceci implique-t-il qu’une personne occupée par un divertissement réprimandable qui commet un acte interdit par erreur ou oubli commet un péché ?

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Les juristes Chaféites ont mentionné qu’une personne qui oublie d’accomplir la prière parce qu’elle est occupée par une activité réprimandable ou interdite n’est pas excusée pour cet oubli mais est jugée coupable de péché. Surtout si cela se répète puisque cela indiquerait qu’il prend les préceptes de la religion à la légère. Certains savants ont dit : même s’il est occupé par une activité licite le statut peut être le même que s’il était occupé par une activité réprimandable.
Dans son livre Tuhfat Al-Muhtâj, Ibn Hajar Al-Haytami de l’école Chaféite a dit : « Il est interdit de jouer aux échecs car cela détourne de l’évocation d’Allah et de la prière durant les heures méritoires. Plus encore, il arrive souvent que celui qui passe des heures à y jouer n’accomplisse même pas la prière durant son heure prescrite. Dans ce cas, il est considéré comme pécheur qui n’est pas excusé pour son oubli comme l’ont mentionné les savants de notre école.
Cette question a posé problème aux deux cheikhs, Al-Râfi’i et Al-Nawawi. Pourtant, la réponse se trouve dans le livre Al-Umm de Shâfi’i, dont le texte est le suivant : « Si on objecte : Mais le fidèle ne délaisse la prière pour jouer uniquement parce qu’il l’a oubliée. A cela nous répondons : Alors dans ce cas il ne doit pas de nouveau jouer à ce qui lui fait oublier la prière. Et s’il récidive alors qu’il en a déjà eu l’expérience alors c’est comme s’il avait donné peu d’importance à la prière. » Fin de citation.
En substance : il a été distrait parce qu’il s’est adonné à une activité à même de le distraire. Il est donc dans le même cas que celui qui a volontairement manqué une prière. » Fin de citation.
Les savants de l’école chaféite ont également mentionné que ce statut est le même pour quiconque s’adonne à un jeu réprimandable qui détourne son attention. Certains ont même dit que pour eux cela concerne même une activité qui serait permise si cela le détourne des prières.
Dans le livre Tuhfat Al-Muhtâj, il est dit aussi : « Ce statut est valable pour toute distraction ou jeu réprimandable qui préoccupe l’âme et influe sur le fidèle au point d’accaparer toute son attention et le détourner de ses intérêts qui concernent sa vie future. Certains ont dit : On peut même dire cela de toute activité permise. En effet, tout comme il est obligatoire d’accomplir les prémisses des actes obligatoires, il est obligatoire de délaisser les prémisses qui nous amèneraient à manquer à nos devoirs religieux. Ceci concerne ceux qui ont déjà eu l’expérience de s’être adonné à une activité permise jusqu’à dépasser l’heure prescrite de la prière. » Fin de citation.
On doit comprendre des propos de ces savants qui ont restreint ce statut au fidèle qui récidive est que s’il oublie une fois, on ne lui en tient pas rigueur. Mais ce sera le cas s’il récidive et commet ce qui implique qu’il a été négligent et prit les préceptes religieux à la légère. C’est pour cela que Al-Charwânî a dit dans Al-Hâchiya : « Il ne doit donc pas s’adonner au jeu qui lui a fait oublier ses obligations une seconde fois. » Ce qui indique que la première fois il n’a pas commis de péché. En revanche, s’il sait d’emblée qu’un jeu va le conduire à oublier alors cela est interdit. » Fin de citation.
Ceci étant, juger un fidèle de pécheur et ne pas accepter son témoignage est dû au fait qu’il récidive. Certains savants ne posent même pas comme condition qu’il récidive.
Dans Rawdat Al-Tâlibîn il est dit : « Même s’il n’a pas délibérément laissé la prière sortir de son heure légale mais qu’il a joué jusqu’à en être distrait, on ne rejettera pas son témoignage s’il ne récidive pas. Mais s’il s’en rend coupable à plusieurs reprises alors il sera considéré comme pécheur et son témoignage ne sera pas accepté. Contrairement au cas où il l’oublierait à plusieurs reprises. Parce que dans ce cas il se serait occupé par une activité qui lui fait manquer la prière. C’est ainsi que ces savants ont mentionné cette question. Mais cela n’est pas sans poser le problème suivant : celui de déclarer pécheur une fidèle qui est distrait pour avoir joué, puis se baser sur ce fait pour effectuer une analogie avec un fidèle qui est occupé par une activité permise. Al-Rawynânî nous dit qu’un point de vue stipule qu’il est possible qu’un homme peut être désigné comme pécheur même s’il ne récidive pas. » Fin de citation.
Et Allah sait mieux.

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