Salem aleykoum, ma mère malade habite à Paris et moi mariée j’habite dans le sud, mon mari peut-il m’autoriser à prendre le train (2H de voyage) pour rejoindre ma mère et mon père me récupère à la descente du train ? Je n’arrive pas à accepter que je vais rester loin d’elle.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Si vous êtes assurée de votre sécurité durant ce voyage en train, en raison du grand nombre de passagers depuis le départ jusqu’à l’arrivée à la gare, et que vous ne vous exposez pas à des situations de bousculade avec des hommes, nous ne voyons pas d’objection à ce déplacement si votre époux vous y autorise. Car il nous apparaît — et Allah sait mieux — que l’interdiction faite à la femme de voyager sans mahram repose sur la crainte de la fitna (tentation) ou d’un danger à son égard.
Ibn ‘Abd al-Barr a dit dans At-Tamhîd :
« La synthèse des sens des traditions rapportées à ce sujet — malgré la diversité apparente de leurs formulations — est l’interdiction pour la femme de voyager sans mahram lorsqu’il existe une crainte de fitna pour elle, que le voyage soit court ou long. »
Al-Hattâb ar-Ra’înî (de l’école malikite) a dit dans Mawâhib al-Jalîl en expliquant le Mukhtasar :
« On comprend de la parole de l’auteur : “dans le cas obligatoire”, que son voyage à titre surérogatoire n’est permis qu’avec son époux ou un mahram. Et c’est bien le cas, pour tout voyage d’une distance d’un jour et d’une nuit ou plus, qu’elle soit jeune ou âgée. Al-Bâjî a restreint cela au cas où le nombre de personnes est faible, et ses propos sont : Ceci, selon moi, concerne le voyage en solitaire ou avec un petit groupe ; quant aux grandes caravanes, elles sont, selon moi, comme les villes : il est permis qu’elle y voyage même sans femmes ni maharim. »
Il ajoute : « Cela a été rapporté dans Al-Ikmâl, accepté sans qu’un avis contraire ne soit mentionné. Az-Zanâtî, dans son Sharh ar-Risâla, l’a également mentionné comme étant l’avis de l’école, et ses propos viennent restreindre les paroles de l’auteur et d’autres. Le texte d’Az-Zanâtî stipule : si elle voyage dans une caravane sûre et nombreuse, ou avec une armée en sécurité contre toute agression, ou dans une grande cité temporaire, il n’y a pas de divergence sur la permission de son voyage sans mahram pour tous les types de voyages — obligatoires, recommandés ou permis — selon l’avis de Mâlik et d’autres, car il n’y a alors aucune différence entre cela et le fait de se trouver en ville. Ainsi l’a rapporté Al-Qâbisî. »
Et Allah sait mieux.
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