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La raison des sept modes de récitation du Coran

Question

Comme j’appelle les non-musulmans à l’Islam, je voudrais que vous m’expliquiez la raison de la diversité des lectures du Coran. j’ai foi en le fait que le Coran est unique et qu’Allah, exalté soit-Il, le préserve, mais je cherche un moyen convenable pour expliquer cela aux non musulmans, surtout à ceux qui ont reçu des informations erronées de la part des orientalistes. Je sais que cela a pour origine la différence d’accents, mais il existe parfois une différence de termes. Par exemple, dans le verset 5 de la sourate d’al-Qâri'a (le Fracas), le terme « Kal-'Ihn » (comme de la laine) est parfois lu « Kal-Sûf ». Et dans le verset 6 de la sourate d’al-Hudjurâte (les Appartements), le terme « Fatabayyanû » (voyez bien clair) est lu « Fatathabbatû » (vérifiez). Pourriez-vous m’informer sur ces lectures qui nous sont parvenues et m’expliquer en détail les raisons de ces différences ? Je désire des preuves tirées du Coran et de la sunna, et je désire également des références à propos de ce sujet en arabe et en francais. Vous me feriez un grand bien si vous m’indiquiez aussi un site web. Je sais que je pose beaucoup de questions, mais j’ai vraiment besoin de ces informations. Qu’Allah vous accorde la meilleure récompense.

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

La raison pour laquelle il existe plusieurs lectures c’est que le Coran a été révélé au Prophète () par le biais de sept modes de récitation, comme cela a été prouvé par les nombreux hadiths transmis de façon Mutawâtir (par un grand nombre de rapporteurs). D’après ibn 'Abbâs, et de son père, le Prophète () a dit :

« Djibrîl (l’Ange Gabriel) me fit réciter le Coran selon un seul mode. Mais, comme je n’arrêtai pas de lui en demander plus, il m’apprit la récitation selon sept modes différents » (Boukhari et Mouslim).

Selon Mouslim, Ibn Chihâb ajouta : « On m’informa que ces sept modes de récitation concernaient des choses dont la prescription (licite ou illicite) n’était pas influencée par le mode choisi ».

Le Prophète () a également dit : « Le Coran a été révélé par sept modes de récitation. Récitez-en donc selon le mode qui vous convient. » (Boukhari et Mouslim).

Quant aux différences entre les sept modes de récitation que le Prophète () a évoqués, il s’agit de variations, et non pas de contradictions, car cela ne peut jamais avoir lieu concernant la Parole d’Allah, exalté soit-Il, Qui dit (sens du verset) :

« Ne méditent-ils donc pas sur le Coran ? S’il provenait d’un autre qu’Allah, ils y trouveraient certes maintes contradictions ! » (Coran 4/82).

Selon Ibn al-Djazarî, après méditation sur les différences entre les modes de la récitation du Coran, il est à constater que ces différences se limitent aux trois aspects suivants :

1- Une différence au niveau de la prononciation du terme sans changer le sens, comme : « 'Alayhim » et « 'Alayhum »,« al-Quds » et « al-Qudus », « Yahsabu » et « Yahsibu ».

2- Une différence de prononciation et de sens, mais avec un sens général unique, comme dans le verset 4 de la sourate al-Fâtiha (le Prologue) :« Maliki » (le Maître) et « Mâliki » (le Détenteur) : dans les deux lectures, c’est Allah, exalté soit-Il, qui est visé, puisqu’Il est le Maître du Jour de la Résurrection et son Détenteur à la fois. De même, dans le verset 259 de la sourate d’al-Baqara (la Vache) lorsqu’Allah, exalté soit-Il, parle des ossements : « Nunchizuhâ » (les ressuscitons) et « Nunchiruhâ » (les assemblons). Allah, exalté soit-Il, évoque donc les deux sens par les deux modes de récitation.

3- Une différence de prononciation et de sens d’une manière qui empêche d’habitude l’existence des deux sens en même temps, mais qui donne deux sens différents qui ne sont pourtant pas contradictoires. Par exemple, dans le verset 110 de la sourate Yûssuf, « Kudhdhibû » et « Kadhabû » en parlant des Prophètes. La prononciation du terme selon le premier mode signifie que les Messagers d’Allah acquirent la certitude que leur peuple les prenait pour des imposteurs, alors que sa prononciation selon le second mode signifie que les peuples auxquels les Messagers avaient été envoyés croyaient que ces derniers leur mentaient dans ce qu’ils leur transmettaient.

Partant, les différents modes de récitation ne comportent aucune contradiction ni opposition.

En fait, les différents modes de la récitation du Coran servent à :

1- Faciliter la récitation à la communauté musulmane.

2- Mettre l’accent sur l’inimitabilité et la concision parfaites du Coran.

3- Témoigner par des preuves péremptoires que le Coran provient d’Allah, exalté soit-Il, car en dépit de ses différents modes de récitation, il n’y a aucune contradiction dans ces versets qui se confirment mutuellement d’une manière cohérente et dans un style homogène. Cela prouve sans laisser l’ombre d’un doute la véracité du Prophète (). Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « S’il provenait d’un autre qu’Allah, ils y trouveraient certes maintes contradictions ! » (Coran 4/82).

4- Confirmer qu’Allah, exalté soit-Il, sauvegarde Son Livre et Sa Parole révélée de la façon la plus éloquente et la plus éminente. En effet, Allah n’a privé aucune époque ni aucune contrée d’un imam qui fasse autorité pour transmettre le Coran et parfaire les récitations du Coran en distinguant celles qui sont correctes des autres, conformément aux normes connues relatives à l’exactitude des chaînes de transmission et à leur caractère Mutawâtir, et à la conformité à l’écriture othmanienne et l’une des règles de la langue arabe.

Quant aux exemples que vous avez donnés, Hamza, al-Kasâ’i et Khalaf ont lu le terme « Fatabayyanû » (voyez bien clair), alors que les autres l’ont lu « Fatathabbatû » (vérifiez). Les deux prononciations sont authentiques, transmises de façon Mutawâtiret conformes à l’écriture othmanienne, dont les lettres ont été rédigées sans points diacritiques. Quant à la substitution, dans le verset 5 de la sourate d’al-Qâri'a (le Fracas) du terme « Kal-Sûf » à « Kal-'Ihn » (laine), il s’agit là d’une récitation incorrecte qui s’oppose aux conditionsde la récitation correcte, qui consistent à respecter l’écriture othmanienne.

Quant aux références relatives à ce sujet, vous pouvez consulter al-Nachru fil-Qirâ’ât-il-'Achr d’Ibn al-Djazari et Ghayth ul-Naf'i Fil-Qirâ’ât-il-Sab'. Pour les ouvrages relatifs aux sciences du Coran vous pouvez consulter Manâhil ul-'Irfâni Fî' Ulûm-il-Qur’ân.

Et Allah sait mieux.

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