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« Et afin que vous soyez reconnaissants! »

« Et afin que vous soyez reconnaissants! »

Louange à Allah. Que la paix et la bénédiction soient sur Son serviteur et Prophète, notre Messager, notre Imam et notre maître Muhammad Ibn ‘Abdillah, ainsi que sur sa famille, ses compagnons et tous ceux qui suivent le chemin qu’il a tracé, jusqu’au Jour de la Résurrection.

 
Lorsqu’Allah, exalté soit-Il, comble Son serviteur du parachèvement de Ses bienfaits, que ce soit une victoire qu’il remporte sur les instigations de son âme ou sur un ennemi redoutable, un succès qu’il réalise dans le domaine de la prédication islamique, ou des œuvres pieuses qu’il est parvenu à terminer au bout d’une saison d’actes d’obéissance, cet humble serviteur doit procéder à deux actes cultuels grandioses, à savoir la gratitude et la demande du pardon de son Seigneur, exalté soit-Il, accompagnées d’une reconnaissance de Ses bienfaits.
 
Reconnaître le bienfait d’Allah, exalté soit-Il, avec le bien que cela comporte pour l’individu dans ce bas-monde et dans l’au-delà, était une attitude ancrée dans les âmes des musulmans pieux et se traduisait en paroles et en actes.
 
Voyez, chers frères, ce que Youssof (Joseph), ‘, a dit quand la discorde fut suscitée entre lui et ses frères, puis qu’Allah, exalté soit-Il, l’eut réuni avec ses parents et ses frères et eut parachevé Son bienfait envers lui (sens du verset) :
 
« Ô mon Seigneur, Tu m’as donné du pouvoir et m’as enseigné l’interprétation des rêves. [C’est Toi Le] Créateur des cieux et de la terre, Tu es mon patron, ici-bas et dans l’au-delà. Fais-moi mourir en parfaite soumission et fais moi rejoindre les vertueux » (Coran 12/101).
 
Il est étonnant de voir ce noble prophète qui se retire de la joie envahissante de cette rencontre intime pour se tourner vers son Seigneur, exalté soit-Il, en Lui adressant cette invocation bénie, à l’instar des gens reconnaissants, implorants et repentants ; une invocation qui manifeste son besoin d’Allah, exalté soit-Il, son humilité devant Lui et sa volonté de Le voir parachever Son bienfait, en le faisant mourir en parfaite soumission et en le faisant rejoindre Ses serviteurs vertueux.
 
Voilà en quoi consiste l’attitude des gens pieux : les bienfaits parachevés et les invocations exaucées ne les empêchent pas de faire passionnément preuve de gratitude à l’égard du Bienfaiteur, exalté soit-Il, de reconnaître Sa grâce et de Lui demander de rester fidèles à la Vérité jusqu’au dernier souffle !
 
Le convoi des gens reconnaissants poursuit sa marche jusqu’à nous conduire chez le prophète reconnaissant, invocateur et plein de repentir, Solaymaan Ibn Daoud (Salomon fils de David), ‘Alaihima Assalam, à propos duquel le Coran cite plusieurs situations dans lesquelles il s’est montré reconnaissant.
 
Il a reconnu les bienfaits dont Allah, exalté soit-Il, l’a comblé quand il a été ébloui par l’attitude de la fourmi qui avertissait ses congénères en disant (sens du verset) :
 
« Ô fourmis, entrez dans vos demeures, [de peur] que Salomon et ses armées ne vous écrasent [sous leurs pieds] sans s’en rendre compte »(Coran 27/18).
 
Voyez comment ce noble prophète, épris par le discours de la fourmi et jouissant de sa connaissance du langage de ces petits insectes, n’a pas oublié de s’adresser à Celui Qui lui avait octroyé ce bienfait. Bien au contraire, cette scène l’a incité à rendre grâce au Donateur, Exalté soit-Il, Qui lui avait appris le langage des oiseaux ! Allah, Exalté soit-Il, nous décrit dans ce noble verset (sens du verset)
 
« Il sourit, amusé par ses propos et dit : "Permets-moi Seigneur, de rendre grâce pour le bienfait dont Tu m'as comblé ainsi que mes père et mère, et que je fasse une bonne œuvre que tu agrées et fais-moi entrer, par Ta miséricorde, parmi Tes serviteurs vertueux". »
 
Cette gratitude a été aussi exprimée par ce noble prophète qui, quand il a vu le trône de Balqis installé auprès de lui, a dit (sens du verset) :
 
« Cela est de la grâce de mon Seigneur, pour m’éprouver si je suis reconnaissant ou si je suis ingrat. Quiconque est reconnaissant c’est dans son propre intérêt qu’il le fait, et quiconque est ingrat. Alors, mon Seigneur Se suffit à Lui-même et Il est Généreux » (Coran 27/40).
 
Telle est l’attitude des gens reconnaissants : l’installation imposante du trône de la reine de Saba auprès de lui en un clin d’œil, comme s’il avait été là depuis longtemps, n’a pas empêché Solaymaan (Salomon), ‘, de rendre grâce au Bienfaiteur, exalté soit-Il, et il s’est même empressé de Le louer et de L’exalter, et la louange est la meilleure manifestation de la reconnaissance.
 
Ainsi le convoi béni poursuit-il sa marche, pour s’arrêter chez le serviteur d’Allah qui fait preuve de la reconnaissance et de la demande de pardon les plus impeccables, à savoir notre Prophète (). Après une longue vie, consacrée à la transmission du message d’Allah, exalté soit-Il, à la lutte dans Son sentier, et marquée par l’endurance et l’abnégation, Allah, Exalté soit-Il, a fait descendre sur son cœur la sourate An-Nasr (la Victoire) ; cette merveilleuse sourate qui, bien que concise, a combiné la bonne nouvelle de la conquête de la Mecque et l’annonce pour l’être humain le plus noble de l’approche de sa mort. Le Prophète () a obtempéré par la parole et par l’action aux ordres que son Seigneur, exalté, lui a donnés dans cette sourate.
 
L’obtempération par la parole se manifeste dans le hadith, rapporté par Aïcha, qu’Allah soit satisfait d’elle, qui a dit : « Dans ses inclinations et ses prosternations, le Prophète () répétait fréquemment : 'Sobhaanak Allahoumma wa bihamdika, Allahomma ghfir li' (Gloire et pureté à Toi, notre Seigneur et à Toi la louange. Ô Seigneur, Pardonne-moi). Il appliquait ainsi le Coran » (Boukhari et Mouslim), c'est-à-dire qu’il obéissait à l’ordre qu’Allah, lui avait donné de Le glorifier et de demander Son pardon.
 
Quant à l’obtempération par l’action, elle se manifeste dans l’épisode de la conquête de la Mecque, lorsque le Prophète () y est entré la tête baissée en signe d’humilité, de soumission et de modestie devant son Seigneur, exalté soit-Il, puis qu’il a parfait cette attitude en accomplissant huit Rak’ahs au moment du Dhoha (temps qui sépare le lever du soleil et son inclinaison), en guise de reconnaissance de ce bienfait éminent.
 
Si vous méditez sur le Coran, vous trouverez qu’Allah, exalté soit-Il, a explicitement loué la fine fleur de Ses serviteurs, à savoir les messagers doués de fermeté, en affirmant qu’ils étaient reconnaissants : Il a dit de Noh (Noé), ‘ (sens du verset) :« Celui-ci était vraiment un serviteur fort reconnaissant »(Coran 17/3), et d’Ibraahiim (Abraham), (sens du verset) :« Il était reconnaissant pour Ses bienfaits »(Coran 16/121), comme Il a dit à chacun de Moussa (Moïse), ‘, et de Mohammad () (sens du verset) : « Et sois du nombre des reconnaissants » (Coran 7/144 et 39/66), et ils l’étaient, par Allah.
 
Méditez donc sur les termes « fort reconnaissant » (forme emphatique Chakour) ainsi que sur le terme « reconnaissant » (Chaakir) qui indique la continuité. 
 
Si ce fut le cas de l’élite des prophètes, les autres serviteurs d’Allah, exalté soit-Il, ont plus besoin que quiconque de persévérer dans ces deux actes cultuels éminents et de les prendre pour slogan, notamment en concluant une saison d’actes d’obéissance ou en voyant le succès de certains projets de bienfaisance, etc. En fait, ceux qui font le bien ont besoin de rendre grâce à Allah, exalté soit-Il, et de demander sans cesse Son pardon, tout en persévérant dans ces deux actes d’adoration tant qu’ils sont en vie, car c’est par la reconnaissance que persistent les bienfaits et par la demande du pardon d’Allah, exalté soit-Il, que les fautes sont remises.
 
Comme nous faisons nos adieux à une saison éminente d’actes d’obéissance, et à l’un des terrains les plus fertiles pour nous préparer à l’au-delà, il va sans dire que toute œuvre souffre, d’une façon ou d’une autre, d’un manque quelconque et ne vaut pas un seul des multiples bienfaits qu’Allah, exalté soit-Il, nous accorde. Qu’en est-il alors de l’ensemble de Ses bienfaits ?
 
Par conséquent, nous sommes enjoints de répéter, avec la langue et le cœur, les louanges qui sauvegardent les bienfaits et les demandes de pardon qui comblent les lacunes, espérant qu’Allah, exalté soit-Il, passera outre nos carences, aussi énorme soient-elles !
 
A cette occasion, nous louons Allah, exalté soit-Il, pour un bienfait particulier : après qu’Allah, Exalté soit-Il, nous a prescrit le jeûne et nous a montré quelque unes de Ses dispositions, Il nous a avancé une explication divine à ces dispositions et a dit (sens du verset) :
 
« Allah veut pour vous la facilité, Il ne veut pas la difficulté pour vous, afin que vous en complétiez le nombre et que vous proclamiez la grandeur d’Allah pour vous avoir guidés, et afin que vous soyez reconnaissants! »(Coran 2/185).
 
C’est à dire : afin que vous reconnaissiez les bienfaits d’Allah, exalté soit-Il, Qui vous a guidés vers la bonne ligne de conduite et le succès.
 
Le vénérable Taabe’i Bakr Ibn ‘Abdillah Al-Mazi, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Quand je demandai à un coreligionnaire de me donner un conseil, il me dit : 'Je ne sais pas quoi te dire, sauf que le serviteur d’Allah ne doit pas cesser de louer son Seigneur, Exalté soit-Il, et de demander Son pardon. Car, le fils d’Adam oscille entre un bienfait et un péché : le premier ne persistera que par la reconnaissance, et le second ne sera remis que par le repentir et la demande de pardon' ».
 
Ibn Al-Qayyim, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Les épreuves qui ont été infligées à certains sont issues du refus de la reconnaissance, de la négligence dans le fait de manifester leur besoin d’Allah, Exalté soit-Il, et de L’invoquer ; le succès qui a été accordé aux autres est – par la volonté et l’aide d’Allah, Exalté soit-Il – issu de la reconnaissance incessante, de la manifestation sincère du besoin d’Allah, Exalté soit-Il, et des invocations. Et l’optimum de tout cela est l’endurance qui est, par rapport à la foi, semblable à la tête par rapport au reste du corps : si la tête est coupée, le reste du corps ne demeurera pas en vie ».
 
Celui qui a été amené à rendre constamment grâce à son Seigneur, exalté soit-Il, obtiendra la meilleure récompense, car Allah, Exalté soit-Il, est Plus Reconnaissant.
 
Ibn al-Qayyim, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit aussi: « Allah, exalté soit-Il, gratifie Son serviteur s’il fait de son mieux pour Lui Obéir et l’absout s’il se repentit. Ainsi le récompense-t-Il en le gratifiant pour sa bienfaisance et en l’absolvant pour son repentir, car Allah, exalté soit-Il, est Pardonneur et Reconnaissant. En fait, Allah, exalté soit-Il, a plus droit à cet attribut de reconnaissance que toute autre être reconnaissant. Il est même le véritable Reconnaissant, car Il donne à Son serviteur, puis l’aide à Lui rendre grâce pour Ses bienfaits ; Il gratifie toutes les œuvres, aussi menues soient-elles, multiplie par dix la récompense des bonnes actions et va jusqu’à les multiplier davantage.
Allah, exalté soit-Il, gratifie Son serviteur par le biais de la parole, en le louant auprès de Ses Anges et de Ses dignitaires suprêmes, comme Il répand la reconnaissance envers lui parmi Ses serviteurs et le récompense pour sa bonne action. Si le serviteur d’Allah, Exalté soit-Il, délaisse une chose pour l’amour d’Allah, exalté soit-Il, son Seigneur, exalté soit-Il, lui octroie une chose meilleure, et s’il donne quelque chose pour Lui, Il la lui décuple, alors que c’est Lui Qui l’a aidé à délaisser cette chose et à donner l’autre, mais Il le gratifie pour l’un et pour l’autre ».
 
Louange à Allah, Seigneur de l’Univers. Que la paix et la bénédiction  soient sur Son Prophète Muhammad, ainsi que sur sa famille et l’ensemble de ses Compagnons.
 

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