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Comportement du Prophète vis-à-vis des enfants

Comportement du Prophète vis-à-vis des enfants

Dans Son immense sagesse et Sa grâce illimitée, le Tout-Puissant a choisi le Prophète () parmi tout le genre humain, l’a sélectionné et lui a confié des missions qu’Il n’a confiées à personne d'autre pour en faire un modèle pour toute l’humanité comme l’indique le Coran : « En effet, vous avez dans le Messager d'Allah un excellent modèle [à suivre], pour quiconque espère en Allah et au Jour dernier et invoque Allah fréquemment. » (Coran 33/21).
Ainsi, si vous comparez le Prophète () aux autres prophètes, vous trouverez que, quoique le dernier envoyé, il est le meilleur, si vous le comparez aux enseignants, vous trouverez qu’il est le plus instruit, le plus éloquent et le meilleur communicateur, si vous le comparez en tant que mari aux autres maris, vous trouverez qu’il est le meilleur en terme de bonne cohabitation et de traitement correct. Si vous le jugez en tant que combattant, vous trouverez qu'il est le plus courageux et le plus audacieux. Si vous le jugez par rapport à son comportement vis-à-vis des enfants, vous trouverez qu'il est le plus compassionné, le plus compatissant et le plus tendre.
Voici quelques exemples de son comportement relevés de sa Sîra (biographie) vis-à-vis des enfants :


Avec son fils Ibrâhîm :
Anas ibn Mâlik (qu'Allah soit satisfait de lui) raconte :
"Ibrâhîm, le fils du Prophète, était allaité par l’épouse du forgeron Abû Sayf dont la maison se trouvait sur les hauteurs de Médine ; le Prophète avait l'habitude d'aller le voir en notre compagnie. En entrant dans la maison, il prenait Ibrâhîm puis l’embrassait. Ensuite, il s’en allait. Une fois nous sommes entrés avec lui et nous avions trouvé Ibrâhîm en train de suffoquer, le Prophète le porta, le serra contre sa poitrine et les larmes se mirent à couler de ses yeux. L'ayant remarqué ainsi 'Abd al-Rahmân ibn ‘Awf (qu'Allah soit satisfait de lui) lui dit : "Et toi aussi, ô Messager d'Allah [tu pleures] ?!" "Ô Ibn ‘Awf", répondit le Prophète, "c'est une miséricorde qu'Allah place dans le cœur de ceux qu'Il veut parmi Ses serviteurs". Le Prophète () fit suivre ses larmes par d'autres, avant de dire : "Des larmes coulent des yeux et le cœur est rempli de chagrin. Mais nous ne dirons rien qui ne déplaise à notre Seigneur. Ô Ibrâhîm ! En vérité, nous sommes très chagrinés par ton départ !" (Boukhari). Selon la version de Mouslim, Anas a dit : "Je jure par Allah que je n'ai jamais vu quelqu'un plus compatissant avec les membres de sa famille que le Messager d'Allah ()".
Avec ses deux petit-fils al-Hasan et al-Husayn :
'Abdallah ibn Chaddâd rapporte que son père a dit : "Une fois le Messager d'Allah () était venu pour faire la prière de Dhouhr ou de 'Asr alors qu'il portait al-Hasan ou al-Husayn. Il avança et déposa l'enfant puis commença la prière et se prosterna longuement. Le narrateur dit : "Ayant levé la tête, j'ai vu l’enfant sur le dos du Messager d'Allah qui est toujours en état de prosternation, alors j'ai repris ma prosternation. Quand le Messager d'Allah termina sa prière, les fidèles lui dirent : "Ô Messager d'Allah : "Tu as prolongé l’une de tes prosternations au point de laisser croire que quelque chose est arrivé ou que tu es en train de recevoir une révélation". "Rien de tout cela", rétorqua le Prophète (), "mais mon petits-fils était monté sur mon dos et je n'ai pas voulu le déranger tant qu'il ne voulait pas descendre de son propre gré" (Rapporté par Ahmed).

Abû Hurayra (qu'Allah soit satisfait de lui) rapporte que : "al-Aqra' ibn Hâbis a dit au Prophète () après l'avoir vu embrasser al-Hasan : "J'ai dix enfants et je n'ai jamais embrassé l'un d'eux". Le Messager d'Allah () de répondre : "La miséricorde n’est point accordée à celui qui ne fait pas preuve de miséricorde [envers les autres]." (Mouslim).
D'après Abû Hurayra (qu'Allah soit satisfait de lui) : "Un jour j'ai accompagné le Prophète () et en cours de route aucun de nous n'a parlé à l'autre jusqu'à ce que nous arrivâmes au marché de Qaynuqa’. Le Prophète s'assit dans la cour de la maison de Fatima et appela deux fois : "Ô al-Hasan ! Ô Hasan !". Pour ma part j'ai cru que Fatima avait retardé al-Hasan et qu'elle était en train de lui mettre ses habits ou de le laver. Pressé, le Prophète entra, mis son bras autour de l'enfant et l'embrassa avant de dire : "Ô Seigneur aime le et aime celui qui l’aime" (Al Bukhari).
Ainsi, donc le Prophète () consacrait-il une partie de son temps à son petit-fils, pour se rendre chez lui, prendre de ses nouvelles, l’embrasser, le mettre sur ses genoux et implorer Allah en sa faveur.


Son comportement avec le fils d’Abû Mûsâ al-Ach'ârî :
Abû Mûsâ (qu'Allah soit satisfait de lui) a dit : "A la naissance de mon fils j'étais venu voir le Prophète () qui lui donna le nom d'Ibrâhîm, lui mit dans la bouche une datte qu’il avait mâchée pour lui et invoqua Allah en sa faveur avant de me le rendre…" (Al Bukhari).
Le garçon en question était l'aîné des enfants d'Abû Mûsâ al-Ach'ârî. Il était de l'habitude des Compagnons du Prophète () de lui amener leurs nouveau-nés qu'il prenait, embrassait, étreignait de même qu'il invoquait Allah pour eux.


Avec Abû ‘Umayr :
Anas (qu'Allah soit satisfait de lui) raconte : "J'avais un petit frère qui s'appelait Abû ‘Umayr et que le Messager d’Allah (), à chaque fois qu'il venait chez nous, taquinait en lui disant :"Dis-moi Abû 'Umayr ! Qu’a donc fait le nughayr ?". Le nughayr est un petit oiseau qui était nourri et abreuvé par Abû 'Umayr. (Boukhari).
Toujours d’après Anas, le Prophète rendait visite aux habitants de Médine, saluait leurs enfants et passait sa main sur leurs têtes par affection. (Rapporté par al-Nisâ`î et authentifié par al-Albânî).
Bien que le Prophète () fût très occupé par les questions du djihad, de la prédication et du culte ainsi que par la gestion des affaires courantes, cela ne l'empêchait pas de consacrer du temps à ses propres enfants et à ceux des autres. Ainsi, on pouvait le voir questionner un enfant au sujet de son petit oiseau faisant fi de son haut statut et de ses grandes responsabilités.
La priorité accordée par le Prophète à l'enfant qui se trouve à sa droite :
D'après Sahl ibn Sa'd (qu'Allah soit satisfait de lui) : "Le Messager d'Allah () a amené une boisson dont il but avant de s'apprêter à servir le garçon à sa droite et les vieux qui étaient à sa gauche. Il demanda alors au garçon : "Me permets-tu de les servir les premiers ?". Le garçon lui répondit : "Jamais je ne concéderai à quiconque la part qui, de droit, me revient de toi". Le Messager d'Allah () lui remit alors la boisson. (Boukhari).
Autant donc d'indications et de preuves de l'intérêt que portait le Prophète () aux enfants et de son souci de leur donner leur dû, de leur faire sentir leur propre valeur, de leur apprendre à être courageux et à exprimer leur opinion ainsi que de leur faire connaître leurs droits pour les revendiquer.


Son comportement avec un jeune garçon juif qui le servait :
Anas ibn Mâlik (qu'Allah soit satisfait de lui dit) raconte : "Il y avait un garçon juif qui faisait fonction de serviteur du Prophète (). Lorsque celui-ci tomba malade, le Prophète était venu s'enquérir de ses nouvelles. Il s'assit à son chevet et lui dit : "Embrasse l'Islam". L'enfant regarda son père (comme pour sonder son opinion). Le père lui dit : "Obéis à Abû al-Qâsim". L'enfant se convertit alors à l'Islam. En sortant de chez eux, le Prophète () était très heureux et il répétait : "Louange à Allah qui a sauvé ce garçon de l'Enfer". (Boukhari)
Cela indique l’intérêt et la compassion que le Prophète portait à l'enfant même s'il était mécréant ainsi que sa grande reconnaissance envers celui qui l’a servi, et ce, même si ce dernier concédait ses services en échange d’une rémunération.


Son comportement avec sa petite-fille Umâma bint 'Abû al-‘Âss :
A la mort de sa mère Zaynab le Prophète () était devenu si tendre et si compatissant à l'égard d'Umâma que parfois il l'amenait avec lui à la mosquée et la portait alors qu'il priait et quand il se prosternait, il la déposait par terre, de même que quand il se relevait, il la mettait sur son épaule. Abû Qatâda al-Ansârî (qu'Allah soit satisfait de lui) rapporte que : "Le Messager d'Allah faisait la prière alors qu'il portait Umâma bint Zaynab sa propre fille. Selon Abû al-‘Âss ibn Rabî'a ibn Abd Chams, le Prophète quand il se prosternait déposait l'enfant et quand il se levait la portait". (Boukhari).


Son comportement avec Umm Khâlid :
Ayant reçu sous forme de don un petit habit noir, le Prophète () se demanda : "A qui dois-je le donner ?" Personne ne s'exprima. Le Prophète dit alors : "Faites venir Umm Khâlid". Quelqu'un la porta sur ses épaules et l'amena. Le Prophète prit alors l'habit et en fit vêtir Umm Khâlid en lui disant : "Use-le et Allah t'en donnera un autre". Le vêtement portait des motifs verts ou jaunes, le Prophète lui dit : "Ô Umm Khâlid que c'est senah (joli)" (Boukhari). NDT : Comme la petite Umm Khâlid a vécu avec ses parents en Abyssinie et connaissait bien la langue de ce peuple, le Prophète () a employé, pour lui faire plaisir, le mot senah qui appartient à la langue abyssinienne.
Pendant la période de la Djâhiliya, les Arabes espéraient avoir des enfants mâles pour qu'ils soient source de soutien et d'appui pour eux contrairement aux filles qu'ils n'aimaient pas de crainte qu'elles ne soient source de honte pour eux. Cette situation a perduré jusqu'à l'arrivée du Prophète () qui a réhabilité les filles et leur a accordées les droits et les honneurs qui leur sont dus. En outre, il a promis à quiconque prend soin d'elles de recevoir une grande récompense. De plus, il avait fait remarquer que la bonne éducation, les soins et la pension alimentaire qu'on accorde aux filles sont des causes qui conduisent à l'agrément d'Allah et à Son paradis. C'est ainsi qu'il a dit : "Quiconque prend en charge deux filles jusqu'à leur maturité occupera, le Jour de la Résurrection, une position aussi proche de moi que les doigts d'une main sont proches les uns des autres" (Mouslim).
Il dit aussi : "Quiconque prend en charge deux ou trois filles, deux ou trois sœurs jusqu'à leur mort ou la sienne occupera, le Jour de la Résurrection, une position aussi proche que celle de l'index par rapport au majeur" (Ahmed).
Il ressort de l'examen de la Sîra et des hadiths que le Prophète () a accordé à l'enfant une partie de son temps et beaucoup de son attention. Avec les enfants il était un père aimant, sage et éducateur qui plaisantait et jouait avec eux et leur donnait des conseils tout en les éduquant.
La période de l'enfance est la période la plus importante et la plus fertile, l'éducateur doit la mettre à profit pour inculquer à l'enfant les valeurs et principes fondamentaux de l'Islam. Dans la vie du Prophète () il y a de nombreuses positions éducatives et pédagogiques qui doivent être scrupuleusement étudiées par ceux qui s'intéressent à l'éducation et à la réforme, pour en tirer les avantages, cueillir les fruits, les imiter et, à leur lumière, traiter avec les enfants d'aujourd'hui qui sont les hommes de demain.

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