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Elle a fait le Tawâf de la `Omra pendant ses menstrues suite à une erreur d’estimation

Question

Allah, exalté soit-Il, m’a accordé la grâce d’accomplir une `Omra pendant le mois de Ramadan cette année, louanges à Allah. J’ai commencé à prendre la pilule pour empêcher les menstrues avant de voyager, et j’ai parachevé ma (première) `Omra sans problème. Or, bien que j’aie pris régulièrement la pilule, j’ai constaté l’écoulement de mes menstrues. Après avoir consulté un médecin, il m’a conseillé de ne plus la prendre. J’ai effectivement suivi son conseil mais cela m’a causé des troubles utérins et a beaucoup prolongé la période de mes menstrues, jusqu’à douze jours alors qu’elle ne dépassait généralement pas les six jours. Durant les six premiers jours, le sang qui s’écoulait était bien celui des menstrues. Mais durant les six autres jours, le sang s’écoulait par intervalles et n’était pas dense. J’ai considéré alors que cette période des six derniers jours était une période d’Istihâda (pertes sanguines hors menstrues). Sur ce, je me lavais chaque jour et je faisais mes ablutions juste avant d’accomplir chaque prière. Pendant cette période, j’ai fait le Tawâf (circumambulation) autour de la Ka`ba et j’ai entrepris une seconde `Omra. Je voudrais savoir si cette période était bien une période d’Istihâda comme je l’ai estimé, et quel est le jugement de la Charia au sujet du Tawâf et de la `Omra que j’ai accomplis pendant cette période ? Je vous saurais gré de bien vouloir m’éclairer à cet égard, qu’Allah vous récompense.

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

La période maximale des menstrues, selon la majorité des oulémas, est de quinze jours et quinze nuits. Ce qui fait l’objet de controverse, c’est l’écoulement utérin qui excède la période habituelle des menstrues sans dépasser cette norme maximale ni se répéter ultérieurement. Certains oulémas estiment que, dans ce cas, il s’agit toujours de menstrues. Tel est l’avis des Chaféites et de certains Hanbalites.

Par conséquent, vous auriez dû attendre la fin des quinze jours et considérer tout écoulement utérin qui perdure après cette période comme une Istihâda. Etant donné que le saignement s’est interrompu au bout de douze jours, il s’avère que cette période était entièrement une période de menstrues. C’est que la période des menstrues peut varier d’un mois à l’autre sans que ceci ne se répète nécessairement, et ce contrairement à l’avis des Hanbalites à cet égard.

Ceci dit, votre Ihrâm (sacralisation rituelle) pour la seconde `Omra est valide et vous n’avez pas commis un péché en entreprenant le Tawâf pendant vos menstrues car ceci est dû à une erreur d’estimation. Quant au Tawâf en soi, il n’est pas valide car, selon la majorité des oulémas, il est interdit à une femme en période de menstrues de faire le Tawâf, et si elle le fait quand même, il sera invalide. L’on tire argument à cet égard du Hadith dans lequel le Prophète () a dit à `Aïcha, qu'Allah soit satisfait d’elle :

« Accomplis tous les rites que le pèlerin doit accomplir, sauf le Tawâf autour de la Ka`ba, reporte-le jusqu’à ce que tu aies fait le Ghosl pour te purifier après la fin de tes menstrues » (Boukhari et Mouslim)

Par conséquent, vous êtes encore en état d’Ihrâm, puisque le Tawâf de la ‘Omra que vous avez accomplie n’est pas valide, et vous devez vous abstenir de commettre les interdits liés à l’état d’Ihrâm. Vous devez ensuite aller à la Mecque, accomplir le Tawâf de la `Omra, et le Sa`i (aller-retour entre Safa et Marwa) car votre premier Sa`i n’est pas valide puisqu’il n’a pas été précédé par un Tawâf valide. Enfin, vous devez vous désacraliser en vous raccourcissant les cheveux.

S’il s’avère impossible pour vous d’aller à la Mecque, c’est alors le jugement du Muhsar (personne qui s’est mise en état d’Ihrâm mais qui a été empêchée de parachever les rites) qui sera applicable à votre cas. Dans ce cas, vous devrez immoler une bête, puis vous désacraliser. L’on tire argument à cet égard de la parole d’Allah, le Très Haut, (sens du verset) : « Si vous en êtes empêchés, alors faites un sacrifice qui vous soit facile » (Coran 2/196).

Si vous ne possédez pas les moyens de faire ce sacrifice, il vous incombe alors de jeûner dix jours. L’opinion précédente est basée sur l’avis des oulémas qui disent que tout saignement utérin dépassant la période habituelle des menstrues sans jamais dépasser la période de quinze jours est un sang de menstrues, même si cela ne se répète pas ultérieurement.

Toutefois, si l’on applique l’avis des oulémas qui estiment que la répétition est une condition sine qua non pour considérer comme menstrues ce saignement utérin, conformément à l’avis des Hanbalites, le sang que vous avez constaté est alors celui de l’Istihâda. Dans ce cas, tout ce que vous avez fait est considéré comme valide.

Cependant, nous conseillons par précaution de mettre en application le premier avis.

Et Allah sait mieux.

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