Mon père nous a envoyé une bête de sacrifice (oudhiya) – qu'Allah le récompense par le plus haut degré du Paradis sans jugement ni châtiment. Cependant, en raison d'un précédent désaccord avec l'un de mes frères et ma mère concernant la méthode correcte de nettoyage de la bête sacrificielle du sang répandu (dam masfouh), une discussion a éclaté sur ce sujet. Elle a été marquée par de l'ignorance, de l'entêtement et de l'arrogance de leur part, sachant que cette attitude est devenue une habitude chez eux, surtout en matière de religion. Je me suis donc trouvé contraint de ne plus m'impliquer du tout dans la gestion du sacrifice, jusqu'à ce qu'Allah mette une séparation entre eux et moi, à moins qu'ils ne se soumettent à la vérité.
Franchement, je refuse de manger une viande sacrificielle qui n'est pas purifiée des impuretés et des souillures comme mon Seigneur l'aime et l'agrée. J'ai donc informé ma mère qu'ils pouvaient prendre ma part de viande, en échange de quoi je recevrais plus tard quelque chose d'autre, comme du poulet ou tout autre aliment que mon père nous enverrait.
Ma question : Suis-je en tort dans ce que j'ai fait ? Car j'ai entendu et lu qu'il n'est pas permis de vendre la viande du sacrifice ou de l'échanger pour celui qui a sacrifié. Or, je ne suis pas celui qui a sacrifié dans ce cas, ce qui m'a rendu confus. J'ai donc décidé de vous écrire pour clarifier la situation. Qu'Allah vous récompense.

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Nous estimons que la situation que vous décrivez est simple et ne nécessite pas une telle rigidité. Votre souci d'un bon nettoyage ou d'une purification de la viande est louable, mais il ne devrait pas être une source de conflit familial. Dans des conditions normales, le sang répandu (dam masfouh) se trouve dans une partie spécifique de la viande, et la plupart en est épargnée. Il vous suffit donc de manger la partie propre et de laisser le reste.
D'ailleurs, certains savants considèrent que le sang restant sur la viande est pardonné (ma'fou 'anhou) dans tous les cas.
Ar-Ramli dit dans Ghâyat al-Bayân : "Le sang qui reste sur la viande et ses os est impur, mais il est pardonné, car il fait partie du sang répandu, même s'il ne coule pas en raison de sa faible quantité. C'est peut-être ce que certains ont voulu dire en le déclarant pur."
Ibn Taymiyya a déclaré dans ses fatwas : "Manger de la viande grillée ou coupée en tranches est permis, qu'elle soit lavée ou non. Bien plus, laver la viande du sacrifice est une innovation (bid'a). Les Compagnons – qu'Allah les agrée – à l'époque du Prophète () prenaient la viande, la cuisinaient et la mangeaient sans la laver. Ils voyaient le sang dans la marmite sous forme de traces. Allah n'a interdit que le sang répandu (masfouh), c'est-à-dire celui qui est versé et répandu. Quant à ce qui reste dans les veines, Il ne l'a pas interdit, mais Il leur a interdit de suivre les veines (tatbiq al-'ourouq) comme le font les Juifs."
Concernant votre situation, si vous persistez à vous éloigner de votre famille, il n'y a aucun péché à vendre votre part du sacrifice, car vous n'êtes pas celui qui a sacrifié. C'est votre père qui est le sacrificateur, et vous êtes simplement un bénéficiaire à qui une part a été offerte. Une fois que cette part vous appartient, vous pouvez en disposer de manière licite. La règle juridique est : "Celui qui possède une chose a le droit d'en disposer."
Il ne vous est pas permis donc de la vendre contre quelque chose qui ne peut être vendu à crédit, comme de la viande de poulet ou d'autres aliments, car il n'est pas permis d'échanger de la nourriture contre une autre nourriture d'un genre différent, sauf si l'échange se fait dans l'immédiat de main en main.

Et Allah sait mieux.