Salam. Ma question est la suivante : quand on veut enlever la janaba et prendre un bain, est-ce que l'on commence par le ghousl en premier et après on se lave avec le savon ou bien le contraire ?

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Le fait de commencer par le ghusl (bain rituel) de la grande impureté (janâbah) est préférable, car c’est ce que prescrit la loi religieuse, et il permet d’obtenir en même temps la propreté corporelle. En outre, se hâter d’accomplir un acte d’adoration – tel que le ghusl de la janâbah – est meilleur que de s’occuper d’habitudes personnelles, comme le bain de propreté ou autres.
Cependant, si une seule ablution complète est effectuée avec l’intention à la fois de se purifier rituellement et de se nettoyer, cela suffit pour atteindre les deux objectifs en un seul ghusl. C’est ce qu’indique l’imam Khalîl al-Mâlikî dans son Mukhtasar au sujet de la combinaison de l’intention de lever l’état d’impureté et celle de se rafraîchir :
« L’intention de lever l’état d’impureté doit être présente dès le lavage du visage, ou à l’accomplissement d’un acte obligatoire, ou encore dans le but de rendre licite un acte interdit par l’impureté, même si elle est accompagnée d’une intention de se rafraîchir. » (Fin de citation).
Cela s’applique aussi bien à l’ablution (wudû’) qu’au ghusl, comme l’a précisé le juge ‘Abd al-Wahhâb al-Mâlikî :
« Le ghusl a le même statut juridique que l’ablution. » (Fin de citation).
Ainsi, si la personne formule l’intention du ghusl de la janâbah uniquement, il ne lui est pas interdit d’utiliser du savon en même temps, du moment que l’eau pure atteint l’ensemble du corps au moins une fois, avec l’intention de se purifier de la janâbah. Tel est l’avis de la majorité des savants, contrairement à ceux qui estiment que le mélange d’une substance pure – telle que le savon – invalide la purification.
Ibn Qudâmah a dit dans Al-Mughnî :
« Si de l’eau est mêlée à une substance pure qu’il est possible d’éviter, et que l’une de ses caractéristiques – goût, couleur ou odeur – en est altérée, comme dans l’eau de fèves, de pois chiches ou de safran, les savants ont divergé quant à la validité des ablutions faites avec cette eau. Les récits divergent également de notre imâm Ahmad à ce sujet : il a été rapporté de lui que la purification n’est pas valide avec une telle eau, et c’est aussi l’avis de Mâlik, d’Ach-Shâfi‘î et d’Ishâq. Al-Qâdî Abû Ya‘lâ a dit que c’est l’opinion la plus juste, et celle soutenue par nos compagnons dans les ouvrages de divergences. Mais un autre groupe de ses disciples, tels qu’Abû al-Hârith, Al-Maimûnî et Ishâq ibn Mansûr, ont rapporté de lui qu’il permettait les ablutions avec cette eau, et c’est également la position d’Abû Hanîfa. » (Fin de citation).

Enfin, la sunna concernant le ghusl de la janâbah consiste à :
1. Laver ses mains trois fois ;
2. Laver les parties intimes;
3. Effectuer les ablutions (wudû’);
4. Faire pénétrer l’eau jusqu’à la racine des cheveux ;
5. Verser trois poignées d’eau sur la tête ;
6. Puis laver le reste du corps.
Cela est fondé sur le hadith d’Ibn ‘Abbâs, rapporté par Al-Boukhari et Mouslim.

Et Allah sait mieux.