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La position de la Charia vis-à-vis de l'astrologie (III)

La position de la Charia vis-à-vis de l

Les Textes relatifs à l'astrologie

On trouve dans la Sunna quelques textes relatifs à l’astrologie et qui expliquent les dispositions et les prescriptions devant être prises en compte à son sujet. S’étant intégrée dans le sacerdoce et dans les mondes de la magie et du charlatanisme, l’astrologie en a acquis les caractéristiques qui ont conduit à son interdiction et à son classement parmi les grands péchés. Ainsi, ‘Abdullah ibn ‘Abbâs (qu'Allah soit satisfait de lui et de son père) rapporte que le Prophète ()a dit : « Quiconque tire connaissance de l’astrologie aura acquis une branche de la magie. Plus il tire connaissance de l’astrologie, plus il s’apparente aux magiciens » (Rapporté par Abou Dawud et Ibn Majah avec une bonne chaîne de transmission).
 
Si donc l'astrologie est une branche de la magie, alors elle entre dans le cadre de l'avertissement authentiquement attribué au Prophète ()etdans lequel il a dit : « Trois personnes n’entreront jamais au paradis : l’alcoolique, la personne qui rompt ses liens de parenté et la personne qui donne crédit à la sorcellerie » (Rapporté par Ahmad dans son Musnad.)
Aussi il faut dire que l'attachement blâmable aux étoiles est un des résidus de la Jahiliya dont les effets ont subsisté et continué avec le temps, concrétisant ce que le Prophète () craignait pour sa oumma et au sujet duquel il a sonné l’alarme. En effet, il a été authentifié que Abû Mâlik al-Ash'arî (qu'Allah soit satisfait de lui) a rapporté que le Messager d'Allah ()a dit : « Il y a quatre caractéristiques qui sont pratiquement inséparables de ma oumma et qui dénotent de la Jahiliya : la fierté de la noblesse, la mise en cause de la lignée généalogique des autres, la demande de la pluie aux étoiles et les lamentations à voix haute (sur les mort) ». Selon le hadith rapporté par Abû Umâma (qu'Allah soit satisfait de lui) le Messager d'Allah ()a dit : « Ce que je crains le plus pour ma oumma dans ses derniers jours c’est la croyance en les étoiles, la mécréance au destin et l'injustice du sultan » (Rapporté par Tabarani).
Parmi les prétentions des Arabes, il y a l’attribution des précipitations - surtout – au mouvement universel des orbites, autrement dit « la demande de la pluie aux étoiles » qui signifie la demande aux étoiles de provoquer la pluie, et ce, directement ou indirectement. Comme il y a différentes façons de le faire, il y a autant de règles pour cela que de cas à traiter. Ainsi, celui qui invoque les étoiles au lieu d’Allah le Tout-Puissant pour leur demander de faire venir la pluie est considéré comme ayant associé un partenaire à Allah dans la mesure où il a consacré une forme de culte à un autre que son Seigneur. En agissant ainsi il commet un chirk de taille comme les versets suivants concordent à le prouver : « Et n'invoque pas, en dehors d'Allah, ce qui ne peut te profiter ni te nuire. Et si tu le fais, tu seras alors du nombre des injustes” » (Coran : 10/106).
« Et quiconque invoque avec Allah une autre divinité, sans avoir la preuve évidente [de son existence], aura à en rendre compte à son Seigneur. En vérité, les mécréants, ne réussiront pas» (Coran : 23/117). Quiconque attribue l’arrivée de la pluie aux étoiles est considéré comme ayant commis un chirk majeur parce que son acte est en contradiction flagrante avec la croyance en l'unicité d’Allah et en l’exclusivité de son action sur la création, le royaume et la gestion de l’univers.
A part ce cas on parlera d’un chirk mineur qui n’exclut pas l’individu de la religion. Ledit chirk a la forme suivante : « attribuer aux étoiles l’arrivée et non la cause des pluies ». En fait, ici ce qu’on attribue est le motif qui est vu comme étant un chirk mineur parce que les étoiles ne sont ni du point de vue religieux ni du pont de vue scientifique la raison de l’arrivée de la pluie. Plus grave encore, ce genre de croyance a été qualifié de « blasphématoire » par certains hadiths en raison de l'ingratitude envers les faveurs et les grâces d’Allah comme nous le verrons plus tard.
La majorité des textes religieux relatifs à la question ont consacré cette répartition. Ainsi, le hadith rapporté par Zayd ibn Khâlid al-Juhanî (qu'Allah soit satisfait de lui) et dans lequel il dit : « Le Messager d'Allah () a dirigé la prière du matin à la suite d’une pluie qui s’est abattue sur le lieu pendant la nuit. Quand il a terminé, il ()s'est tourné vers les fidèles et a dit : « Savez-vous ce que votre Seigneur a dit ? ». Ils répondirent : « Allah et Son Messager le savent mieux ». Il a dit : « Parmi Mes serviteurs certains sont devenus croyants en Moi et d’autres incroyants ! Ceux qui ont dit : « on a reçu la pluie grâce à Allah et à Sa miséricorde » sont croyants alors que ceux qui ont dit : « on a reçu la pluie grâce à telle ou telle étoile » ne croient pas en Moi mais en l’étoile ». (hadith consensuel). Il y a aussi le hadith rapporté par Mouslim d'après Abû Hurayra (qu'Allah soit satisfait de lui) selon lequel le Messager d'Allah () a dit : « Allah n’a jamais fait descendre du ciel une bienfaisance sans qu’un groupe de personnes ne soit ingrat à son égard (infidèle !) Quand Allah fait venir la pluie, ils disent que c’est plutôt telle ou telle astre qui l’a fait venir ».
 
Parmi les raisons de la révélation du verset : « Et est-ce pour vous [une façon d'être reconnaissant] à votre subsistance que de traiter (le Coran) de mensonge ? » (Coran : 56/82), il y a le fait que quelques-uns des Compagnons ont attribué l’arrivée de la pluie aux étoiles quand ils ont dit : «L’étoile telle et telle a eu raison» (Rapporté par Mouslim). C’est alors que ce verset a été révélé pour montrer que c’est bien une ingratitude et un manque de reconnaissance des bienfaits d’Allah que de ne pas lui en attribuer la cause et le mérite ce serait même (dirions-nous aujourd’hui) une désinformation dans la mesure où l’on est loin de la réalité. Par conséquent, le verset a exprimé cet état de fait en utilisant l’expression : « que de traiter (le Coran) de mensonge » L’exégète émérite de la oumma, Ibn ‘Abbâs (qu'Allah soit satisfait de lui) a interprété ceci comme voulant dire : « Votre façon de remercier est de traiter le Coran de mensonge ».
Aussi Abû Hurayra (qu'Allah soit satisfait de lui) a rapporté que le Messager d'Allah () a dit : « Ni la contagion, ni l’augure, ni les étoiles, ni le temps n’ont d’effets » (Rapporté par Mouslim). En interprétant le hadith, l’imam Al-Suyûtî ajoute : « Autrement dit ne dites pas on a reçu la pluie à cause de telle ou telle étoile ».
Il n’est donc pas permis en Islam d’attribuer l’arrivée de la pluie aux étoiles, sinon on ferait usage de symboles et gestes qui relèvent de la Jahiliya et qui de ce fait sont tout à fait répréhensibles. En fait, on ne doit pas accorder le mérite d’une action à celui qui en est totalement étranger ni, encore moins, faire usage d’un mot à forte connotation de chirk majeur – si bien sûr en le disant on entend attribuer la bénédiction à un autre qu'Allah – ou de chirk mineur – si l’on considère que les étoiles en sont la cause alors qu'aucun rôle déterminant de celles-ci n’a été établi ni par la religion ni par le déroulement des événements. En conséquence, l’interdiction a été décidée pour fermer la porte à toute forme de chirk et pour protéger la croyance en l'unicité d’Allah.
Parmi les cas qui précèdent, les oulémas ont considéré comme une exception où l’on peut attribuer l’arrivée de la pluie aux étoiles sans que cela n’entache notre croyance. Cas qu’ils ont estimé être « une attribution au temps », voulant par là indiquer le lien qui, en général, existe entre le temps de l’arrivée des pluies et l'emplacement des étoiles de sorte qu’il en est le signe. Ils autorisent celui qui parle de dire : « on a reçu la pluie pendant la montée des étoiles telles…", parce qu’en fait son intention est d’indiquer le moment de la pluie sans pour autant lui en attribuer la cause. Ils citent à l’appui de ce qu’ils avancent ce qu’a fait ‘Umar ibn al-Khattâb (qu'Allah soit satisfait de lui) l’année d’Al-ramadh quand il a convoqué les gens pour faire une prière en vue d’obtenir la pluie. Il s’est alors adressé à ‘Abbâs Ibn Abdul Muttalib en ces termes : « Ô ‘Abbâs, combien reste – il- des pluies des Pléiades ». ‘Abbâs (qu'Allah soit satisfait de lui) lui répondit ainsi : «Ô commandant des croyants ceux qui sont versés dans le domaine prétendent qu'elles émergent à l'horizon après leur avènement sept fois, et que aussitôt que ces sept fois sont terminées les gens reçoivent la pluie » (Rapporté par al-Bayhaqi). L’imam Ach-Châfi’î (qu'Allah soit satisfait de lui) explique le fait de la manière suivante : « ‘Umar ibn al-Khattâb (qu'Allah soit satisfait de lui) en disant : Combien de temps reste – il – des Pléiades il voulait tout simplement leur faire remarquer qu’Allah le Tout-Puissant a programmé la pluie dans des périodes qu’ils ont appris à repérer par expérience, tout comme il a programmé la chaleur et le froid dans des périodes qu’ils ont appris à repérer par expérience ».

Nous concluons cette étude par une anecdote que les oulémas ont utilisée dans le cadre de la réponse à ceux qui croient à l’astrologie. Ils en donnent l’exemple suivant qui invalide la prétention des astrologues : « Que dit l’astrologue au sujet d’un navire au bord duquel sont embarquées mille personnes de différentes conditions, de différents niveaux et parmi lesquelles on trouve un roi, des roturiers, un savant, des ignorants, des riches et des pauvres, des vieux et des jeunes, avec des horoscopes, des dates de naissance et des degrés d’étoiles différents et qu’ils se noient tous à la même heure ?     
Si l’astrologue (qu’Allah le maudisse) dit qu’ils ne se sont noyés qu’à cause de l’horoscope dans lequel ils ont embarqué cela impliquerait que celui-ci a annulé tous les effets des autres horoscopes sans exception. Par conséquent, il n’y a pas d’effets pour les dates de naissance qui, de ce fait, ne présagent rien pour le bonheur ou pour le malheur. Si maintenant il dit qu’aucun de leur horoscope n’a d’effet sur leur noyade, il aura alors mis à l’eau les prétentions de l’astrologie. 

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