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Ces inventeurs musulmans qui ont changé la face du monde I

Ces inventeurs musulmans qui ont changé la face du monde I

 


Nous évoquerons dans deux articles les inventeurs musulmans et leurs inventions qui ont changé la face du monde, en voici donc le premier :

Du café en passant par le système des trois repas quotidiens jusqu’au chèque, le monde musulman a donné à l’humanité un nombre considérable d’inventions dont on ne peut aujourd’hui se passer dans notre vie quotidienne. Un ouvrage écrit par Paul Valily traite de plus de vingt inventions qui ont influencé le monde en profondeur, l’auteur nous donne des informations sur les génies se trouvant derrière ces bouleversements.

1- Une histoire raconte qu’un jour un Arabe appelé Khâlid était en train de faire paître ses chèvres dans la région de Kafa au sud de l’Ethiopie, quand soudain il s’aperçut que certains de ses animaux étaient devenus de plus en plus excités après avoir consommé certaines baies sauvages. Le jeune berger décida alors de faire bouillir ces baies avec de l’eau, et c’est donc lui qui fit la première tasse de café de l’histoire ! Il est quasiment certain que ce breuvage, qu’on appelle le café, passa en premier de l’Ethiopie au Yémen où il fut alors consommé pur par ceux qui voulaient rester éveillés toute la nuit afin de procéder à des prières nocturnes lors d’occasions bien spéciales. Et c’est à la fin du XVe siècle que le café parvint à La Mecque et en Turquie, et c’est de ce dernier pays que cette fameuse boisson chaude passa à Venise en 1645, puis de là elle se retrouva en Angleterre cinq années plus tard, le café y fut amené par un Turc appelé Basco Russi qui ouvrit le premier café d’Angleterre dans la rue Lombard à Londres. Il faut noter que durant ces péripéties le café changea plusieurs fois de nom au gré des circonstances, c’est ainsi que le café arabe devint le café turc, puis le café italien et enfin le café anglais !

2- Les Grecs de l’Antiquité pensaient que nos yeux projetaient des rayons de lumière, des sortes de lasers en somme, qui nous permettaient de voir. En fait, le premier à avoir remarqué que la lumière ne sortait pas des yeux mais qu’en réalité elle y pénétrait fut le grand savant mathématicien, physicien et astronome musulman al-Hasan al-Haytham. Ce dernier découvrit que la vision est possible grâce à l’effet des rayons de lumière sur un corps visible, ce qui permet à l’œil de pouvoir voir ce dernier ; mais en aucune manière l’œil ne projette des rayons de lumière, car si c’était le cas nous pourrions voir dans la nuit. En outre, al-Haytham découvrit le phénomène de la réflectivité de la lumière ainsi que le phénomène de l’inflexion de la lumière qui signifie que l’image dévie de sa place quand les rayons de lumière passent par un certain milieu vers un milieu qui n’est pas homogène avec lui. Par ailleurs, il découvrit que l’inflexion de la lumière est inexistante dans le cas où les rayons passent exactement dans un axe traversant deux centres non homogènes. De même qu’al-Haytham a fait des recherches visant à grossir les lentilles oculaires, recherches qui ouvrirent la voie à l’utilisation de diverses lentilles dans le traitement des défauts de l’œil.
Enfin, al-Hasan ibn al-Haytham est considéré comme le premier à avoir fait passer la physique du niveau philosophique au niveau pratique.

3- Il exista dans l’Inde ancienne un jeu qui ressemblait fort au jeu d’échecs, mais celui-ci prit peu à peu la forme qu’on lui connaît aujourd’hui grâce aux développements qu’il connut en Perse. Et c’est à partir de cette région du monde que ce jeu se répandit vers l’ouest jusqu’en Europe où il fut présenté par des Maghrébins dans l’Espagne musulmane au Xe siècle, et il se répandit également vers l’est jusqu’au Japon. Notons pour finir qu’en Occident on utilise le mot « roque » pour un mouvement classique des échecs qu’on effectue avec les tours, il semblerait que ce mot vienne du mot arabe « rukh » (qui a le sens de « tour »).

4- Mille ans avant l’expérience aérienne des frères anglais Wright, il y eut un poète, astronome et ingénieur musulman appelé ‘Abbâs ibn Farnâs qui procéda à diverses tentatives de création d’appareils volants. En 825, ‘Abbâs sauta du minaret de la grande mosquée de Grenade avec une aile faite d’un large manteau et d’une structure en bois, il espéra planer comme les oiseaux ; toutefois, il échoua mais son aile ralentit un peu la vitesse de sa chute, laquelle aile peut être considérée comme le premier parachute de l’histoire ; notre inventeur s’en sortit avec des blessures bénignes. En 875, à l’âge de 70 ans, ‘Abbâs développa une machine composée de soie et de plumes de faucon avec laquelle il retenta un vol qui cette fois-ci avait pour point de départ le point culminant d’une montagne. L’inventeur se jeta donc dans le vide et il plana pendant près de dix minutes, mais hélas il finit par s’écraser au sol. La raison de cette issue tragique semble avoir eu pour cause le fait que cette machine volante ne possédait pas de queue, laquelle lui aurait permis d’atterrir en douceur. Signalons que le nom de ce visionnaire musulman a été donné à l’aéroport international de Bagdad ainsi qu’au cratère d’un des volcans se trouvant au Maroc.

5- La propreté et le fait de se laver sont des obligations religieuses pour les musulmans, il faut donc peut-être voir là la raison pour laquelle ces derniers ont développé le savon dans sa forme que nous utilisons aujourd’hui. Les anciens égyptiens possédaient une forme de savon que reprirent les Romains qui utilisèrent les mêmes méthodes de fabrication que les premiers. Toutefois, ce sont les Arabes qui les premiers ont, dans le processus de fabrication du savon, mis au point un mélange d’huiles végétales, d’oxyde de sodium et d’aromates comme le thym. Il faut savoir que ce qui étonna le plus les musulmans qui eurent affaire aux Croisés est que ces derniers ne se lavaient pas. Par ailleurs, il est surprenant que le champoing n’arriva en Angleterre que très tardivement, c’est-à-dire en 1759 lorsqu’un musulman choisit d’ouvrir des saunas dans ce pays.

6- Les musulmans furent également à l’origine des méthodes de distillation et de séparation des liquides notamment en employant des degrés de température différents pour leur ébullition. Cette innovation semble être apparue vers l’an 800 et son auteur est un certain Djâbir ibn Hayyân, lequel transforma l’alchimie ou chimie ancienne en chimie moderne, soit celle que nous connaissons aujourd’hui. Il inventa un grand nombre d’opérations chimiques de base et le matériel nécessaire à leur exécution qui sont encore employés jusqu’à nos jours comme la liquéfaction, la cristallisation, la distillation, l’affinage, l’oxydation, la vaporisation ou encore le filtrage de l’eau, opérations chimiques auxquelles il faut ajouter d’autres innovations comme la découverte du soufre ou de l’acide de nitrate ; de même qu’il inventa les alambiques à distillation (le mot « alambique » en français vient du mot arabe « al-ambîq »), cet objet sert donc, comme son nom l’indique, à distiller, méthode qui servira notamment à la fabrication du parfum et de certains alcools, mais cette dernière utilisation est un dévoiement de l’invention de Ibn Hayyân dont ce n’était évidemment pas le but. En résumé nous pouvons dire que ce grand inventeur musulman utilisa le premier la méthode d’expérimentation chimique systématique, il est donc considéré pour cela et pour toutes ses inventions comme le père de la chimie moderne.

7- La pompe était un engin fait généralement en métal fonctionnant avec la force du vent ou celle d’animaux se déplaçant en cercle. Le but de cet engin était de faire remonter l’eau du fond du puits jusqu’à la surface, de même que la pompe servait à faire remonter de l’eau se trouvant à un niveau très bas dans un fleuve vers un niveau plus élevé. Ainsi, cet engin fort utile fut inventé par un ingénieur musulman génial appelé al-Djazrî ; il faut bien comprendre que cette pompe musulmane primitive est à l’origine de tous les systèmes de pompage qui se développèrent ensuite, et ce, jusqu’à notre époque, de plus il faut savoir que cette invention est aussi à la base de tous les moteurs en commençant par le moteur à vapeur des trains jusqu'au moteur à explosion fonctionnant à l’essence et que l’on trouve dans les voitures ou les avions. Par ailleurs, al-Djazrî est considéré comme le père spirituel de la robotique dont l’objet est la création de robots chargés d’assister l’homme dans les processus de production. En outre, parmi les dizaines d’inventions essentielles d’al-Djazrî on trouve le verrou à combinaison numérique que l’on utilise aujourd’hui pour fermer les valises ou les coffres-forts.

(A suivre)
 

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