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  1. Ramadan
  2. Le jeûne

Le plus facile dans le jeûne est de se priver de boisson et de nourriture

Le plus facile dans le jeûne est de se priver de boisson et de nourriture

Ô mois de Ramadan ! Toi qui soignes les maladies des âmes et des corps ! Combien de souffrants as-tu traités ? Combien de malades as-tu soignés ? Combien de pauvres as-tu enrichi ? Quel grand bien tu es pour nous la communauté du Prophète (). Tu es le plus aimé de nos hôtes. Tu nous combles de générosité et de libéralité.
Nous devons accueillir le mois de Ramadan en louant et en remerciant Allah, exalté soit-Il, en nous réjouissant et en exultant de cette période importante et en nous repentant de tous nos péchés et actes de désobéissance. Quel serviteur d’Allah, exalté soit-Il, n’est pas concerné par une de ces choses ?
Il convient également de cesser l’injustice, d’accorder à chacun ses droits et de tirer profit des nuits et des jours de ce mois dans la droiture et la réforme.
 

Les gens et le jeûne :
Certaines personnes ignorent la réalité du jeûne. Elles le limitent au fait de s’abstenir de boire et de manger. Le jeûne n'empêche pas certaines de ces personnes de donner libre cours à leur langue et de tomber dans la médisance, les commérages, le mensonge et la calomnie. Elles donnent également libre cours à leurs oreilles et leurs yeux et tombent dans le péché et la désobéissance. Le Prophète (), a dit :
« Celui qui ne renonce pas au mensonge et aux actes illicites qui en sont la conséquence, peu importe à Allah qu’il renonce à la nourriture et à la boisson. » (Boukhari)
Ceux qui accueillent le mois de Ramadan comme un mois de privation et de sommeil durant le jour et comme un mois de festin et de veillées nocturnes le soir, ceux qui le considèrent comme un mois d'actes et de paroles qui ne dépassent pas la langue et qui ne font pas entrer au Paradis, ceux-là ne bénéficieront pas des dons du mois de Ramadan et ne goûteront pas à ses bienfaits.
Quant à ceux qui l’accueillent comme une école pour consolider la foi, comme une étape pour réformer leur éthique et leur comportement, comme un moyen de renforcer les consciences et les âmes et un départ sérieux pour une vie meilleure et un avenir plus complet, ceux-là sont ceux qui en tireront réellement profit. Ils se sont empressés de préparer le mois béni, de respirer son atmosphère et de goûter à ses bienfaits et ses bénédictions. Ce sont eux qui méritent la miséricorde, qui ont droit aux bienfaits, qui sont dignes des largesses de ce mois. C'est à eux qu'il faut faire la bonne annonce du Paradis. Ce sont eux qui comptent sur Allah, exalté soit-Il, pour corriger les situations, atteindre la victoire et pour apporter le bonheur aux sociétés et faire face aux défis.
 

Le meneur enchaîné :
Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
« Et ceux qui ne savent pas ont dit : ‘Pourquoi Allah ne nous parle-t-Il pas [directement], ou pourquoi un signe ne nous vient-il pas ?’ De même, ceux d'avant eux disaient une parole semblable. Leurs cœurs se ressemblent. Nous avons clairement exposé les signes pour des gens qui ont la foi ferme. » (Coran 2/118)
Ce verset nous informe de la similitude qui existait entre l'époque du Prophète () et des prophètes qui l'ont précédé et les époques antérieures, malgré les changements d’environnements et de civilisations. Si ce lien existe entre ces différentes époques c'est parce qu'il n'y a qu'un seul meneur qui ne change pas malgré tous les changements. Il s’agit du diable qui a dit – comme le rapporta Allah, exalté soit-Il – (sens des versets) :
«Puisque Tu as décrété ma perte, je resterai à les guetter, assis sur Ta Voie droite. Puis je viendrai à eux par-devant et par-derrière, par leur droite et par leur gauche, et Tu n’en trouveras que peu qui Te seront reconnaissants !» (Coran 7/16-17)
Telle est la devise qu’il scande lorsqu'il est avec nous jour et nuit pendant toute l’année, sauf durant le mois sacré où il est séparé de l’âme incitatrice au mal, et placé dans sa prison, la laissant agir seule. Le Prophète (), a dit : « Dès que la première nuit du mois de Ramadan arrive, les diables et les djinns rebelles sont enchaînés […] » (At-Tirmîdhi). Cette âme incitatrice au mal faiblit donc, car son meneur est enchaîné et emprisonné.
Cette âme incitatrice au mal se retrouve donc entre les mains d’une personne qui s'apprête à accomplir cet acte de dévotion qu'est le jeûne. Celui-ci va donner à cette personne les moyens d’affaiblir son âme incitatrice au mal et de tuer le mal qui se trouve en elle en diminuant la nourriture et la boisson et en évitant les désirs afin de faire ressortir le bon côté qui est en elle, que le diable a essayé d’enterrer, de supprimer et même d’éliminer durant l’année dans le but de déchirer l’étendard divin et de corrompre les membres du corps et de les soumettre à ses désirs.
Durant le mois de Ramadan, la situation change. En effet, le meneur est emprisonné, l’âme est lasse de la faiblesse dans laquelle elle se trouve et le Musulman est maître de la situation par intermittence. Le Musulman doit donc devenir ce meneur expérimenté pour se débarrasser du mal de son âme et la revêtir de bien. Allah, exalté soit-Il, dit (sens des versets) :
« Et par l'âme et Celui qui l'a harmonieusement façonnée ; et lui a alors inspiré son immoralité, de même que sa piété ! A réussi, certes, celui qui la purifie. Et est perdu, certes, celui qui la corrompt. » (Coran 91/7-10)
Le musulman doit faire exploser les bonnes énergies qui se trouvent en lui et réussir. Son diable sortira alors de sa prison pour rendre visite à son alliée d’hier et constatera qu’elle est devenue une ennemie prête à le combattre. Ainsi viendra la victoire avec l’aide d’Allah, exalté soit-Il.

 

Le jeûne des membres du corps :
Durant le mois de Ramadan, le cœur doit jeûner en cessant la désobéissance, en refoulant la haine et la tyrannie. Les yeux doivent jeûner en s’abstenant de regarder les choses illicites. Ils doivent s’en détourner par crainte du Vrai Souverain, le Parfait Connaisseur. Le regard ne doit donc pas tomber sur les interdits. Les oreilles doivent jeûner en s’abstenant d’écouter les propos obscènes et d’écouter de la musique. Elles doivent être attentives à l’évocation d’Allah, exalté soit-Il, et aux bonnes paroles. La langue doit jeûner en s’abstenant de dire des choses indécentes, des paroles odieuses, des phrases outrageantes et des mots obsènes afin de respecter la Charia. Les mains doivent jeûner en s’abstenant de faire du mal aux autres, en cessant la corruption, l’injustice, l’obstination et la destruction dans les pays. Les jambes doivent jeûner en s’abstenant de marcher en direction d’une chose illicite et ne doivent pas se rendre ou avancer vers un péché.
Entre les pieux et les libertins :
Le vrai jeûne est celui dont les traces se voient sur le Musulman, celui qui protège le musulman dans toutes les situations, reste dans son esprit et ne le diminue en rien. Si le musulman fait tout cela, il acquiert la rémission de ses péchés comme l’a dit le Prophète () :
« Quiconque jeûne le mois de Ramadan avec une foi sincère et espère la rétribution d'Allah, sera absous de tous ses péchés antérieurs. […] » (Boukhari)
Il ne fait aucun doute que cet acte qu’est le jeûne est, en raison de ses effets, aimé des âmes intelligentes, pieuses et vraiment pures qui, par ce jeûne, s’exaltent, se purifient et s’émancipent.
Quant aux âmes extravagantes et séductrices, elles sont oppressées par ce jeûne et souhaitent qu’il soit interrompu et terminé. C’est pourquoi vous voyez une grande différence entre le croyant et les autres durant le mois de Ramadan. Le vrai croyant est celui qui aimerait que ce mois continue et se prolonge. Alors, regardez et faites la différence.
Il y a même des gens parmi les pieux prédécesseurs et les bien-aimés d’Allah, exalté soit-Il, pour qui le mois de Ramadan dure toute l’année. Certains d’entre eux jeûnaient fréquement et ne rompaient le jeûne qu'en compagnie des pauvres, et si leurs femmes le leur interdisaient, ils ne mangeaient pas ce soir-là. Certains d’entre eux offraient toutes sortes de nourriture à leurs compagnons et se tenaient à leurs côtés pour leur faire de l’air alors qu’ils jeûnaient.
Ce sont ces gens-là qui espèrent que le jeûne se prolonge. Le mois de Ramadan ne leur apporte que plus d’assiduité et d’énergie dans les actes d’obéissance et d’adoration par rapport au mois de Radjab, au mois de Cha’bân ainsi qu’au reste de l’année, car tous leurs actes se ressemblent.
Quant à ceux qui ne perçoivent pas la vraie signification de ce jeûne, dont les cœurs ne sont pas affectés par celui-ci et qui n’ont pas été éduqués de manière saine, le jeûne est pour eux un fardeau dont ils espèrent se débarrasser le plus vite possible, dont ils attendent la fin et se réjouissent à chaque jour qui passe.
Il nous est arrivé d'entendre certaines personnes à l’âme faible dire qu’elles espéraient voir venir la fin du Ramadan et s’égayaient en voyant apparaître la nouvelle lune du mois de Chawwâl, comme si le Ramadan était un fardeau dont elles se débarrassaient.
Pourtant, il est certain qu’elles viennent de quitter une période bénéfique, un moment noble, des jours honorables et des nuits radieuses. Une période durant laquelle les portes du Paradis s’ouvrent et celles de l’Enfer se ferment, durant laquelle les diables et les Djinns sont enchaînés et pour laquelle Allah, exalté soit-Il, annonça à Ses serviteurs des bénédictions et des délices et ces personnes insouciantes ne se sont pas rendu compte qu’elles échangeaient le meilleur pour le moins bon.
 

Les prédécesseurs face au mois de Ramadan :
C’est pourquoi les prédécesseurs, qu'Allah leur fasse miséricorde, étaient très soucieux que leur jeûne soit accepté par Allah, exalté soit-Il. Ils étaient célèbres pour invoquer Allah, exalté soit-Il, six mois avant le mois de Ramadan, afin qu'Il leur permette de vivre jusqu'à l'arrivée de ce mois, puis ils l’invoquaient six autres mois pour qu'Il accepte leurs œuvres accomplies durant le mois.
Ils étaient soucieux d'accomplir de bonnes œuvres durant ce mois et y multipliaient les actes d’adoration. Après avoir œuvré et à la fin du mois, ils avaient un autre souci : la question de savoir si Allah, exalté soit-Il, avait accepté leurs œuvres ou pas.
Le jour de l’Aïd, certains d’entre eux virent un groupe de personnes rire. Ils dirent : « S’ils font partie des gens dont le jeûne a été accepté, leur acte n'est pas digne de personnes reconnaissantes et s’ils font partie de ceux dont le jeûne a été refoulé, leur acte n'est pas digne de personnes qui ont peur. »

 

Le moment n’est-il pas venu?

N’est-il pas temps pour les pécheurs de plonger dans la rivière du jeûne afin de purifier leur corps des péchés et de laver les choses illicites auxquelles leur cœurs s’est attaché? N’est-il pas temps pour ceux qui se détournent (des injonctions d'Allah, exalté soit-Il) d’entrer par la porte des jeûneurs auprès du Seigneur de l’univers afin de trouver la satisfaction dans une demeure sûre.
Le mois de Ramadan est l’opportunité de la vie, c'est la période d’un commerce profitable et d’une balance positive, des jours où les bonnes actions sont multipliées, où les péchés sont pardonnés et où les mauvaises actions sont effacées.
Il est temps d’ôter le vêtement de la désobéissance durant le mois de Ramadan pour qu’Allah, exalté soit-Il, nous habille du vêtement de la satisfaction afin de nous gratifier d’un repentir qui effacera les péchés et les calomnies passées.
 

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