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Règlement concernant le prêt d'un fils à sa mère pour sa part du loyer d'un local hérité, puis son remboursement sur les revenus locatifs

Question

Je suis chargé, en tant que représentant des héritiers, de percevoir les loyers mensuels d’un immeuble loué à plusieurs locataires. Est-il permis que je donne à ma mère – qui est l’une des héritières (tout comme moi) – l’intégralité de sa part des loyers pour une année à l’avance, en utilisant mon propre argent (et non les fonds perçus des locataires), puis que je me rembourse progressivement sur les loyers perçus chaque mois ?
Exemple :
Si la part de ma mère est de 100 dollars/mois, je lui donne 1200 dollars au début de l’année (de mes fonds personnels).
L’année suivante, je lui donne à nouveau la même somme, et ainsi de suite.

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :


Dès lors que cet argent provient de vos fonds personnels, cela est permis et relève d’un prêt sans intérêt (qard hasan). Vous pouvez ensuite récupérer ce prêt par tranches, en prélevant la part de votre mère sur les loyers perçus, selon des modalités claires et un délai défini.
Même en l’absence d’une formule verbale explicite (comme une offre ou une acceptation formelle), le prêt est valide par l’échange concret (muʿāṭāh). C’est l’avis de la majorité des juristes (jamhūr al-fuqahāʾ).
L’Imam Al-Nawawī a dit dans son livre Rawḍat al-Ṭālibīn :
« L’auteur d’At-Tatimah affirme qu’il n’est pas nécessaire de formaliser une offre ou une acceptation. Si une personne dit à une autre : 'Prête-moi ceci', ou lui envoie un messager, et que l’argent est remis, le prêt est valide. De même, si le propriétaire dit : 'Je te prête ces dirhams' et les lui remet, le prêt est établi. »
Al-Khaṭīb al-Shirbīnī a dit dans Mughnī al-Muḥtāj :
« Al-Adhrāʿī a dit : 'L’unanimité pratique (ijmāʿ fiʿlī) va dans ce sens, et c’est l’avis le plus fort et retenu.' »
Ibn Qudāmah a dit dans son livre Al-Mughnī :
« Le prêt est valide par les termes 'salaftu' (j’ai avancé) ou 'qaraḍtu' (j’ai prêté), ou par tout autre terme exprimant cette intention… ou par un contexte indiquant clairement la volonté de prêter. »
Il est à noter que le remboursement doit se faire sans surplus, conformément aux règles du qard hasan, et les montants et échéances doivent être clairement définis pour éviter tout litige.
Conclusion : Votre démarche est licite, à condition de respecter ces principes.


Et Allah sait mieux.

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