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Prescription relative à l’expiation d’un retard dans le rattrapage du jeûne en faisant aumône d'argent plutôt que de nourriture

Question

J'ai lu dans une fatwa concernant le retard dans le rattrapage du jeûne du mois de Ramadan que ce retard nécessite une expiation qui consiste à nourrir un nécessiteux pour chaque jour de jeûne manqué à hauteur d’une certaine quantité de nourriture. J'ai aussi lu que cette expiation ne pouvait être faite en donnant de l’argent à la place de la nourriture. La question, maintenant, concerne le fait qu'une compensation financière dépassant la valeur en nourriture devant être donnée à un nécessiteux pour ces jours de jeûne manqués, a déjà été payée depuis un moment. La raison à cela est que nous ignorions que l’argent ne pouvait remplacer la nourriture. Quelle est donc la prescription relative à cela ? Cette compensation financière que nous avons déboursée nous décharge-t-elle de notre expiation ou devons-nous nourrir aussi des nécessiteux. Répondez-moi sans me renvoyer à une autre fatwa déjà publiée s'il vous plaît.

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Donner autre chose que de la nourriture pour cette expiation n'est pas permis selon la majorité des juristes. Certes, les hanéfites et ceux qui adoptent leur avis pensent que cela est permis et disent que l'objectif de cela est de combler les besoins d'un nécessiteux. Or, cela se fait aussi bien en lui donnant de la nourriture que sa valeur en argent. Le cheikh al-Islâm ibn Taymiyya expliqua cela et permit de la payer en argent lorsque cela est nécessaire ou lorsqu'il y a un intérêt à le faire, mais l'interdit dans le cas contraire. Il a dit : « Verser la Zakat, une expiation ou autres choses de ce genre en argent est interdit selon les écoles malékite et chaféite. Abû Hanîfa, quant à lui, l'autorisa alors que l'imam Ahmad l'interdit dans certains cas et l'autorisa dans d'autres. Parmi les adeptes de ce dernier, certains ne l’autorisèrent pas et d’autres l’autorisèrent.

Cependant, le plus vraisemblable à ce sujet est que donner la valeur en argent de ces choses sans que cela ne soit nécessaire ou sans qu'il y ait un intérêt à le faire est interdit. C'est pourquoi le Prophète () évalua al-Djubrân (le complément de la Zakat due sur les troupeaux lorsque les variétés à payer ne sont pas disponibles) à deux chèvres ou vingt dirhams, mais ne prit pas en considération la valeur en argent, car s’il était licite de verser la valeur en argent dans tous les cas, le propriétaire pourrait choisir d’évaluer des biens de mauvaise qualité ... quant au fait de verser la valeur en argent par nécessité, pour l’intérêt (des bénéficiaires) ou parce que ce qui est dû n’est pas disponible, cela est permis. »

Ces paroles sont celles des oulémas à ce sujet. Quant à nous, notre conseil à ce sujet est que vous examiniez la situation dans laquelle vous étiez au moment où vous avez payé cette expiation. Si lorsque vous avez donné cet argent, cela était plus bénéfique pour les pauvres et plus à même de combler leurs besoins, alors, il semble que cela soit acceptable en se basant sur la parole de cheikh al-Islâm. Par contre, dans le cas inverse, le plus prudent est que vous payiez à nouveau cette expiation en nourriture, car cela est plus à même de vous en rendre quitte, tout en espérant être récompensé pour l'argent que vous avez précédemment versé, car sa récompense ne sera pas perdue si Allah le veut.

Et Allah sait mieux.

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