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Réfutation des suspicions relatives à la force juridique de la Sunna

Réfutation des suspicions relatives à la force juridique de la Sunna

Si l’on  commence par chercher les détracteurs de la Sunna du Prophète () on sera bien surpris de découvrir qu’ils manifestent beaucoup de respect et même de révérence au Coran qu’ils disent être un argument irréfutable. Alors nous devons, proclament-ils, nous en suffire et nous y limiter car c'est le seul livre ou le mensonge n’a pas de place, la première source de  l’Islam et pratiquement la seule à ne pas subir de changement ou de dénaturation. Autant de services en parole qu'ils rendent à l'Islam pour faire croire qu'ils l'aiment et le défendent par amour des lois et des réglementations qui s'y trouvent.

 

Et cependant, ils ne veulent pas se conformer strictement aux ordres et aux recommandations de ce Livre qui insiste et incite au suivi de la Sunna du Prophète, Mohammed () préférant se référer à certains de ses versets auxquels ils donnent une interprétation qui sert mieux leurs desseins à savoir la nécessité de se limiter au Coran, seul à l'exclusion de la Sunna qu'ils disent ne pas avoir de force juridique et donc pas vraiment nécessaire. Ils utilisent des versets qu'ils citent à l'appui de ce qu'ils prétendent pour bien asseoir deux suspicions dont ils en font deux règles sur lesquelles ils se basent pour mettre en cause la force juridique de la Sunna .

 

Première  Suspicion : se limiter et se suffire du Coran tout en faisant valoir la non nécessité de la Sunna.

 

Seconde Suspicion : prétendre que si la Sunna avait une force juridique Allah aurait Lui-même pris en charge sa préservation.

 

Pour mettre en valeur leur première suspicion, ils citent en son appui les versets suivants (sens des versets) :

" Nous n'avons rien omis d'écrire dans le Livre." (Coran : 6/38)

"Chercherai-je un autre juge qu'Allah, alors que c'est Lui qui a fait descendre vers vous ce Livre bien exposé ? " (Coran : 6/114)

  " Et Nous avons fait descendre sur toi le Livre, comme un exposé explicite de toute chose, ainsi qu'un guide, une grâce et une bonne annonce aux Musulmans." (Coran : 16/89)

 

 Un grand nombre de détracteurs, modernes et classiques, de la Sunna  ont toujours repris à leurs comptes ces versets du Coran et leurs semblables en signification pour ôter à la Sunna sa valeur juridique et pour insister sur le fait que le Coran, dans lequel rien n’a été négligé, peut très bien s’en passer.

 

On peut, à titre d’exemples de ce genre de détracteurs dans le passé, citer la secte dont l’un des membres a engagé l’Imam Chafi'i en mounazara  (débat public). A l’époque contemporaine on peut parler du Dr Tawfik Sidghi, Mahmoud Abu Raya, Mohammed Najîb, Mustapha Kemal al Mahdawi, Ahmed Soubhi Mansour, Kassem Ahmed, Jemal al Banaa, Rashad Khalifa, Ismail Mansour et bien d’autres.

 

Pour réfuter cette suspicion on peut dire que, même s’il faut, pour certains versets, entendre par livre "Lowh al-Mahfoud" (la Table Gardée) qui englobe et contient tout, qui retrace la trajectoire de toutes les créatures sans négliger aucune, qui consigne tous leurs détails : petites, grandes, majestueuses, minimes  et qui relate, avec force de détail, leur passé, leur présent et leur futur comme le précise le Hadith suivant rapporté par Mouslim : «Allah a écrit la destinée de toutes chose avant de créer les cieux et la terre de 50000, alors que Son Trône reposait sur l’eau».

Parmi ces versets, il y a la parole d’Allah (sens du verset) « Nous n'avons rien omis d'écrire dans le Livre. » qui suit directement : « Il n’est de bêtes qui marchent sur terre, ni d’oiseaux qui volent de leurs ailes dans l’air qui ne forment des communautés semblables aux vôtres.»

 

Cette ressemblance entre les hommes et les animaux, mentionnée dans ce verset, laisse penser qu’il s’agit bien de la Table Gardée d’autant plus que le Coran n’a pas organisé la vie des oiseaux comme il l’a fait pour les hommes. Or le livre qui restitue toutes les informations concernant les hommes et les oiseaux est bien la Table Gardée préservé (Voir le commentaire d’Ibn Kathîr). Evidemment, le mot ‘Livre’ dans certains versets ici renvoie au Coran, mais ces détracteurs de la Sunna ont cru et voulu faire croire qu’il s’agit dans tous les cas du Coran. Ils ne se sont pas rendus compte que la généralisation ici n’est pas absolue mais plutôt limitée et restrictive par l'effet du  verset « Et Nous n'avons fait descendre sur toi le Livre qu'afin que tu leur montres clairement le motif de leur dissension, de même qu'un guide et une miséricorde pour des gens croyants.» (Coran : 16/64)

 

Nous vous disons ceci : oui nous partageons avec vous la conviction qu’Allah, dans son Livre, n’a rien négligé des aspects religieux d’une façon générale. Parmi les choses qu’il a expliquées et dont il a parlées en général et en particulier, il y a la force juridique de la Sunna et l’obligation de s'en tenir, de s’y référer et d’en faire l’arbitre! Hé bien oui, le Coran contient, sans amplification, toutes les règles générales  régissant le temporel et le spirituel alors que c’est la Sunna qui est  chargée d'expliquer les détails et  d’éclairer la voie à suivre. Ces  versets se conforment donc bien avec les autres versets qui insistent textuellement sur l’importance de la Sunna vis-à-vis des règles énoncées dans le Livre et dont la portée doit être cernée pour voir si elles (les règles) s’appliquent à des cas généraux ou à des cas particuliers ou bien encore si elles ont besoin d'être davantage élucidées.

 

Qu'ils disent que le Coran contient et explique tout est, en lui-même, vrai dans le sens que nous venons d’indiquer. Ce qui l'est beaucoup moins c’est le fait qu'ils disent qu’on peut se passer de la Sunna et se limiter au Coran, qu’ils expliquent à leur guise et selon leurs caprices. N’est-ce pas Allah, exalté soit-Il, Qui dit ceci juste avant le verset qu’ils citent à l’appui de ce qu’ils avancent (sens du verset): « Et ils jurent par Allah en prononçant leurs serments les plus solennels: "Allah ne ressuscitera pas celui qui meurt". Bien au contraire ! C'est une promesse véritable [de Sa part], mais la plupart des gens ne le savent pas. (Ils les ressuscitera) afin qu'Il leur expose clairement ce en quoi ils divergeaient, et pour que ceux qui ont mécru sachent qu'ils ont été des menteurs» (Coran : 16/38-39)

Il, exalté soit-Il, dit aussi (sens du verset) : « (Nos anciens Prophètes étaient munis) de preuves évidentes. Ils apportaient des Ecritures. Nous avons fait descendre sur toi ce Coran pour que tu expliques aux hommes le message révélé, et pour qu’ils puissent en méditer le sens. » (Coran : 16/44)

Il, exalté soit-Il, dit également (sens du verset) : « Et Nous n'avons fait descendre sur toi le Livre qu'afin que tu leur montres clairement le motif de leur dissension, de même qu'un guide et une miséricorde pour des gens croyants.» (Coran : 16/64)

Voilà donc trois versets de la Sourate les Abeilles qui chargent explicitement le Prophète d’expliquer le sens et la portée de la Sunna. Est-il alors concevable qu’Allah, exalté soit-Il, retire cette mission de tous ses prophètes qui consiste, selon les propres termes du Coran, à « Et Nous n'avons envoyé de Messager qu'avec la langue de son peuple, afin de les éclairer.» (Coran : 14/4) et laisse planer le doute par le verset « Et Nous avons fait descendre sur toi le Livre, comme un exposé explicite de toute chose » (Coran : 16/89)

         

Les détracteurs de la Sunna doivent, s’ils le veuillent ou non, s'en tenir à cette conclusion qui n’est pas compatible avec la croyance dans le Livre et la foi en Allah.

 

Il est à noter que certains partisans de la tentation ainsi que certains pseudos savants se flattent de leur foi en la Sunna « clarifiante » alors même qu’ils en disent « qu’elle ne sert qu’à titre d’exemple et non à titre justificatif, qu'à éclaircir et non à prouver, ce qui, en fin de compte, met sur le même pied d’égalité devant la Charia, les partisans et les adversaires de celle ci, de sorte qu’aucun d'entre eux ne soit tenu de suivre l’opinion de l’autre, d’autant plus que ce que l'un fait, selon cette théorie, est acceptable et admissible au même titre que ce que  l'autre fait. (Voir le livre d’Ismail Mansour intitulé : Lumière sur la  Vérité de la Sunna, page 663)

 

A suivre ...

 

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