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Les dangers des fausses rumeurs

Les dangers des fausses rumeurs

Louange à Allah, prière et paix sur Son Envoyé ainsi que sur sa famille, sur ses Compagnons et sur ceux qui suivent le droit chemin.
La Loi divine vise à ce que la société islamique vive dans la paix, la fraternité, l’amour et la miséricorde, au point que ses membres forment un seul corps. A ce propos le Prophète () a dit : « L'image des croyants dans les liens d'amour, de miséricorde et de compassion qui les unissent les uns aux autres est celle du corps: dès que l'un de ses membres est malade, tout le reste du corps souffre d'insomnie et de fièvre. »
C’est pour cela que la Loi divine installe profondément dans l’âme des musulmans l’idée qu’ils sont comme des frères, laquelle idée est parfaitement résumée dans cette sentence de notre Prophète () : « Le musulman est le frère du musulman ». La Loi divine interdit à quiconque de commettre des actes ou de dire des paroles qui saperaient cette fraternité fondée sur la foi ou qui nuiraient aux bonnes relations sociales entre les musulmans d’une société donnée. Parmi les choses qui mettent le plus en péril les sociétés et qui leur nuisent au plus haut point on trouve les rumeurs, lesquelles sont créées, puis propagées et diffusées par des gens sans religion et en qui il est impossible de faire confiance, ces individus constituent la lie de la société, ils se font l'écho des pires ignorants.
Cher frère, si tu veux connaître les conséquences destructrices des rumeurs, il te suffit de savoir qu’aujourd’hui certains pays s’intéressent de très près à ces dernières. Ainsi, certains services de renseignements de ces pays se sont spécialisés dans la création, l’observation ou encore l’analyse des rumeurs. Il semblerait d’ailleurs que ces services ont été capables d’inventé des rumeurs qui ont provoqué des renversements de régimes ou ont été la cause de déstabilisations d’Etats ennemis.
Si tu observes l’histoire de l’Islam, tu dois te demander une chose : est-ce que l’assassinat du Prince des croyants ‘Uthmân ibn ‘Affân (surnommé «l’homme aux deux lumières ») (Radiya Allah Anhou) n’a-t-il pas eu essentiellement pour cause des rumeurs diffusées par des personnes malveillantes qui ont été captées par les oreilles des gens et répétées par leurs langues, lesquels gens n’ont absolument pas réfléchit à la gravité des paroles qu’ils ont aidé à répandre. Est-ce que les graves dissensions et autres batailles qui déchirèrent les musulmans et dont la cause fut l’assassinat de ‘Uthmân ne sont-elles pas les conséquences directes des rumeurs ?
Ô mon frère, médite le cas des premiers croyants parmi les Compagnons du Prophète (), ceux qui ont émigré vers l’Abyssinie armés de leur seule foi, laissant derrière eux leur famille, leur patrie et leurs biens, ils vécurent à l’ombre de la justice du roi de cette contrée, le Négus. Lorsqu’ils furent informés que les Mecquois s’étaient convertis à l’Islam, ils rentrèrent aussitôt à La Mecque ; toutefois, il s’avéra que la nouvelle de cette conversion massive n’était qu’une fausse rumeur. Après s’être assurés que cela était bien un mensonge, certains d’entre eux repartirent une seconde fois vers l’Abyssinie, mais ceux qui ne purent être du voyage furent châtiés par les gens de La Mecque. La principale cause de cette tragédie pour les musulmans ne fut-elle pas la rumeur ?
L’événement mensonger et les conséquences des rumeurs :
Cet événement mensonger qui a pour fondement une rumeur, laquelle fut répétée par les hypocrites et véhiculées par certains musulmans, a empêché de dormir les gens de la maison du Prophète () durant tout un mois. Les musulmans ont connu de graves dissensions et se sont déchirés à cause de cette fausse rumeur. La principale victime de cette dernière fut Aïcha, l’épouse bien-aimée de notre Prophète (). Voici de manière substantielle l’épreuve qu’a subie l’innocente Mère des croyants :
Du retour d'une expédition avec la Prophète (), lors d'une halte, Aïcha s'est éloignée du campement pour chercher son collier perdu alors que la caravane allait partir. Celle-ci s'ébranla donc sans Aïcha qui se retrouva seule dans la nuit au milieu de nulle part, elle retourna alors à l'endroit du campement où elle s'endormit. Ce n'est qu'au matin qu'un Compagnon, Safwân ibn al-Mu'attal al-Salmî, chargé d'assurer l'arrière-garde, retrouva Aïcha. Il la raccompagna donc pour rejoindre la caravane.
Quelques jours plus tard, des rumeurs malveillantes, initiées par 'Abdullah ibn 'Ubay ibn Salûl, commencèrent à circuler parmi des musulmans naïfs. D'ailleurs, un verset fut révélé concernant la diffusion de cette fausse rumeur : « Et pourquoi, lorsque vous l'entendiez, ne disiez-vous pas : "Nous ne devons pas en parler. Gloire à Toi (ô Allah) ! C'est une énorme calomnie ?" » (Coran 24/16).
Quand ces rumeurs arrivèrent aux oreilles du Prophète (), il en fut extrêmement choqué. De son côté, Aïcha, qui trouvait le Prophète () froid à son égard sans comprendre pourquoi, ne fut informée de ces racontars que plus tard, car elle était restée un moment alitée pour cause de maladie. Cette rumeur aggrava donc encore l'état de santé d'Aïcha, néanmoins elle se décida à en chercher la source. Le Prophète () en fit de même et rassembla donc des témoignages solides qui le confortèrent dans l'idée que son épouse était innocente.
Convaincu de l'innocence d'Aïcha, le Prophète () monta sur le minbar et appela à exécuter le chef de cette sédition, 'Abdallah ibn 'Ubay ibn Salûl, et innocenta Safwân ibn al-Mu'attal al-Salmî. Hélas, les deux tribus médinoises, les 'Aws et les Khazradj, entrèrent en conflit dans la mosquée au sujet de l'exécution d'Ibn Salûl. Le Prophète () dut intervenir pour calmer les esprits.

Après cet épisode, le Prophète () décida de se rendre chez Aïcha afin d'évoquer directement le problème avec elle. Le Prophète () s’assit et prononça les deux témoignages de foi puis dit:
« Ô Aïcha, il m'est parvenu telle et telle chose sur ton compte ; si tu es innocente, Allah, exalté soit-Il, t’innocentera ; si tu as commis quelque faute, demande pardon à Allah et repens-toi auprès de Lui. En effet, si le serviteur reconnaît son péché puis se repent auprès d'Allah, exalté soit-Il, Allah, exalté soit-Il, accepte son repentir ».
Quand elle entendit ses paroles, elle sécha ses larmes puis se tourna vers son père et dit : « Répondez aux paroles du Messager d'Allah () ». Il dit : « Par Allah je ne sais quoi dire au Messager d'Allah () ». Puis elle se tourna vers sa mère qui donna la même réponse que son père. A ce moment elle dit : « Vous avez écouté ce récit qui a trouvé un écho dans vos âmes et vous y avez cru. Si je vous dis que je suis innocente, et Allah, exalté soit-Il, sait que je le suis, vous ne me croirez pas. Si j'avoue cette affaire, alors qu'Allah sait mon innocence, vous me croirez. Par Allah, je ne trouve rien d’autre à vous dire que la parole du père de Yûsuf (Alaihi Salam) : « [Il ne me reste plus donc] qu'une belle patience ! C'est Allah qu'il faut appeler au secours contre ce que vous racontez ! » (Coran 12/18).

Et c'est suite à cela que neufs versets clairs porteurs de l'innocence éternels d'Aïcha ont été révélés au Prophète (). Ces versets constituèrent autant de preuves irréfutables de sa vertu et de sa chasteté et révélèrent la réalité des hypocrites. Allah le Très Haut dit : « Ceux qui sont venus avec la calomnie sont un groupe d'entre vous. Ne pensez pas que c'est un mal pour vous, mais plutôt, c'est un bien pour vous. A chacun d'eux ce qu'il s'est acquis comme pêché. Celui d'entre eux qui s'est chargé de la plus grande part aura un énorme châtiment. » (Coran 24/11).
Le malheur se dissipa finalement et la peine du Messager () se transforma en joie. Il lui dit : « Réjouis-toi Aïcha, Allah, exalté soit-Il, t'a déclarée innocente ». Sa mère lui dit : « Va le rejoindre ». Aïcha dit par reconnaissance de la révélation de son innocence par Allah, exalté soit-Il, et par confiance en la place qu’elle occupait dans le cœur du Prophète () : « Par Allah je n'irai pas à lui et c'est Allah Seul que je loue ».
Cette histoire terrible n’a pas besoin de commentaires, elle est pour nous l’occasion de rappeler à ceux qui véhiculent de fausses rumeurs qu’ils sont les proies d’un grave danger et qu’un châtiment très douloureux les attend. Il est à noter que le Prophète () a vu ce châtiment le jour où il a accompli al-Isrâ` wa l-Mi’râdj. Ainsi, durant cette fameuse nuit le Prophète () vit un homme renversé sur le dos, debout à côté de lui un homme muni d’un crochet de fer avec lequel il lui lacérait l’une des joues. Il lui déchirait la bouche jusqu’aux vertèbres du cou, et lui déchirait le nez et les yeux également jusqu’aux vertèbres. Puis il passait de l’autre côté, et faisait exactement la même chose sur l’autre flanc. A peine un côté déchiqueté se reformait-il pour reprendre sa forme initiale que l’homme au crochet recommençait à faire ce qu’il avait fait précédemment. Le Prophète () s’écria : « Gloire à Allah ! Qui sont ces deux personnages ? » L’ange qui l’accompagnait lui répondit que l’homme supplicié sortait le matin de chez lui et disait un mensonge qui était colporté partout.
Quant à ceux qui entendent les fausses rumeurs puis les répètent et en parlent, ils sont directement visés par la parole du Prophète () : « 

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