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Un regard plus profond sur les tatouages

Un regard plus profond sur les tatouages

D’après Abû Hurayra, puisse Allah l’agréer : « Une femme qui avait pour habitude de tatouer les autres fut amenée à ‘Umar. Il se leva et demanda : « Je vous demande au nom d’Allah de me dire si l’un d’entre vous a entendu le Prophète () parler au sujet des tatouages. » Je me levais et répondis : « Ô Emir des croyants, j’ai entendu quelque chose…» ‘Umar dit alors : « Qu’as-tu entendu ? » Je dis : « J’ai entendu le Prophète (s’adressant aux femmes) dire : " Ne tatouez personne et ne vous faites pas tatouer. " » (Al-Bukhari)

Dans une autre narration, ‘Alqama rapporta que Abdullah ibn Mas’ud a maudit les femmes qui tatouent et celles qui se font tatouer, celles qui taillent les sourcils et celles qui se les font tailler, celles qui se liment les dents pour les séparer afin de s’embellir, dénaturant ainsi la création d'Allah. L’une des femmes présentes à son discours lui reprocha ces paroles et il répondit : « N’ai-je pas le droit de maudire celles que le Messager d'Allah a maudits devant moi alors qu'il est mentionné dans le Livre d'Allah le Très-Haut :"Ce que le Messager vous donne, prenez-le et ce qu'il vous interdit, interdisez-le à vous mêmes". (Coran 59/7)» (al-Boukhari)

Le mot tatouage (en français) provient de « tatu », mot tahitien qui signifie « marquer quelque chose ». Tatouer une partie du corps nécessite que l’on injecte de l’encre (souvent encre de chine) et autres colorants sous la peau afin de rendre le dessin indélébile. L’histoire du tatouage est riche et il est présent dans de nombreuses civilisations. Il fut utilisé pour diverses raisons telles que pour marquer les esclaves ou les criminels, pour identifier les membres de sociétés ou organisations secrètes, pour indiquer le rang social ou matrimonial des individus ou l’appartenance à une tribu ou une famille.

Les tatouages ont aussi joué un rôle dans les cérémonies religieuses, des représentations des différentes divinités ou encore des symboles religieux ayant des significations diverses. Selon certaines croyances, ces dessins et symboles sont censés protéger contre les mauvais esprits et ou donner des pouvoirs à ceux qui en sont tatoués.

Dans certaines cultures les tatouages sont vus comme un signe de beauté. En Occident, les tatouages sont souvent associés aux gangs, à la délinquance juvénile, aux comportements rebelles et aux foires aux monstres dans les cirques. Il est commun d’entendre les regrets d’untel qui sous l’emprise de l’alcool ou autre substance enivrante s’était fait tatouer le nom de sa petite amie du moment. Malgré sa popularité croissante dans certains milieux jusqu’à présent épargnés, le tatouage reste un élément revêtant une connotation trop négative pour être exhibé dans le monde du travail, en famille ou devant certains amis. Ce n’est pas une coïncidence si l’industrie du tatouage ne se trouve pas dans les beaux quartiers de nos villes mais qu’elle s’est vue repoussée dans les endroits les plus mal fréquentés de celles-ci, parfois même contrainte à la clandestinité.

Tatouage et Islam

Les savants musulmans s’accordent à dire qu’il n’est pas permis aux musulmans de se tatouer (ou de tatouer), car ceci représente une forme de mutilation du corps, d’altération de la création divine.

Cheikh Ahmad Kutty, maitre de conférences et spécialiste de l’Islam à l’institut de Toronto explique : « Selon les enseignements islamiques, notre corps ainsi que toutes les facultés dont nous sommes dotés, sont un dépôt qu’Allah nous a confié, nous devons en prendre soin et nous en servir dans le bien, de la meilleure manière possible. Par conséquent, il ne nous est pas permis d’altérer ou de déformer ce corps, il ne nous est seulement permis de changer ce qui n’est pas conforme à la normalité comme par exemple une malformation. Toute autre modification ou altération est interdite, car elle entre dans le cadre de l’altération de la création d’Allah. »

Se faire tatouer est une opération douloureuse où sont utilisées des aiguilles, qui provoquent des douleurs inutiles et néfastes pour le corps et qui abiment le corps qu’Allah nous a donné en dépôt.

En regardant la signification du tatouage dans les différentes cultures et civilisations, nous pouvons clairement voir que la plupart des groupes ayant recours au tatouage le font dans des buts clairement en opposition avec les principes de l’Islam : marquage des gens en fonction de leur classe sociale, attribution de faux pouvoirs, significations ou symboles religieux, etc. Certaines de nos contemporains se tatouent les mêmes symboles sur leurs corps par simple imitation, sans savoir que ces symboles ont un sens lié au polythéisme ou à l’adoration du diable. Un exemple de cette imitation aveugle se trouve dans l’histoire de cet homme qui se fit tatouer sur le dos un caractère Japonais, ayant aucune notion de la langue nippone, il ne s’était pas rendu compte que le caractère tatoué fût une insulte…

Le musulman n’est pas de ceux qui suivent la dernière mode ou lubie sans bénéfice pour lui.
Le Prophète () nous a mis en garde contre un tel comportement lorsqu’il a dit : « Celui qui imite un peuple en fait partie. » ) Abû Dâwûd).

Un risque pour la santé

En plus de tout qui a déjà été mentionné, il est important de réaliser qu’ils existent de sérieux dangers liés aux tatouages. L’un de ceux-ci est le risque de propagation de maladies infectieuses telles que l'hépatite, la tuberculose ou encore le SIDA, en raison de pratiques hygiéniques insatisfaisantes, comme le fait de se servir des mêmes aiguilles sur plusieurs clients, ne pas désinfecter une aiguille qui serait tombée parterre ou serait entrée en contact avec une surface ou matière sale, utilise la même encre pour plusieurs clients, etc. Le tatoueur lui aussi risque de se faire contaminer du fait que dans son travail il peut entrer en contact avec le sang.

La situation sanitaire était si mauvaise au début des années soixante qu’une épidémie d’hépatite se déclencha à New-York, elle entraîna une crise de panique qui eut pour conséquence la prohibition du tatouage dans cet Etat. Jusqu’à présent les personnes désireuses de faire un don de sang aux Etats-Unis doivent attendre un an après s’être faites tatouer pour être autoriser à le faire. Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, à une époque où la médecine moderne, la science et la lumière ont jailli, certains tatoueurs ne stérilisent toujours pas leur équipement de manière correcte tout simplement par manque de conscience professionnelle et par paresse.

Il existe d’autres problèmes de santé liés à la pratique du tatouage. Nous pouvons brièvement parler des différents types d’encres et de colorants, environ cinquante, qui sont utilisés dans la procédure et qui ne sont pas autorisés par le Federal Food and Drug Administration des Etats-Unis pour les tatouages. Selon ce même bureau, certains de ces produits ne sont pas appropriés pour la peau, car ce sont en fait des produits utilisés par l’industrie automobile pour la peinture des voitures. Certaines personnes ont été victimes d’allergies aux conséquences très violentes après avoir été tatouées, ces produits sont en effet difficiles à enlever une fois injectés sous la peau, certains contiennent de la résine, de l’acrylique, du glycol, rappelons que ces produits sont très toxiques lorsqu’ils se trouvent à un fort niveau de concentration.

Certaines personnes après s’être faites tatouées souffrent de gonflements cutanés, de cicatrices et de formation de granulomes (tumeurs charnues). D'autres sont victimes de terribles démangeaisons ou de sensations de brûlure. Paul Gillum, dermatologue du département dermatologique l’Université du Colorado, travaille bénévolement durant ses heures libres dans un programme qui s’occupe des membres de gangs ayant effacé leurs tatouages, il met en garde : « Il existe de nombreux rapports pointant du doigt les tatouages comme cause de cancers de la peau. Les tatouages peuvent provoquer des verrues et autres molluscums (maladie de la peau caractérisée par des masses gazeuses, rondes). »

Dans la fatwa suivante concernant les tatouages et les piercings (pouvant être encore plus néfastes que les tatouages), Cheikh Ahmad Kutty nous rappelle : « En Islam, tout ce qui peut mettre en danger la santé de l’individu est considéré comme interdit même s’il contient de soit disant bénéfice, ces bénéfices présumés sont contrebalancés par les risques encourus. »

Toujours selon lui : « Aucun musulman conscient de sa religion ne peut tomber en admiration devant ce genre de pratiques. »

Enlever un tatouage

Les solutions principales pour enlever un tatouage sont le traitement par laser (solution qui diminue le tatouage mais qui ne le supprime pas totalement), la dermabrasion (elle est réalisée à l'aide d'une brosse ou d'une fraise rotative, à surface rugueuse, reliée à une pièce à main et un moteur électronique. Le choix de la vitesse de rotation, du pouvoir abrasif de la fraise et la pression exercée par le chirurgien permettent le contrôle qualitatif de l'abrasion) la scarification (le tatouage est enlevé à l’aide d’acide, ce qui crée à sa place une cicatrice), la chirurgie réparatrice (couper le morceau de peau où se trouve le tatouage et suturer la peau) ou le camouflage (remplacement du tatouage original par un autre de couleur peau). Il est bon de savoir que chacune de ces méthodes connaît ses propres inconvénients et complications ainsi que son lot de douleurs. Certaines personnes considèrent que se faire enlever leur tatouage est un blasphème envers leur peau et leur croyance, puisse Allah nous en préserver, Amin !
 

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