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Que signifie aimer ses frères en Allah ?

Que signifie aimer ses frères en Allah ?

Louange à Celui qui a assemblé les cœurs des croyants, grâce à Ses bienfaits ils sont devenus des frères, et que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur le Messager, Muhammad (), à travers lequel Allah, exalté soit-Il, a uni les cœurs des musulmans qui n’associent rien à leur Seigneur et a fait d’eux des amis intimes.
 

Parmi les meilleurs bienfaits qu’Allah, exalté soit-Il, peut prodiguer à Son serviteur, on trouve le fait qu’Il lui donne des frères en Islam pieux avec lesquels il entretiendra une relation d’amour fraternel réciproque. Il ne fait aucun doute qu’il existe des droits régissant cette fraternité islamique qui doivent être respectés. Nous ne parlerons pas ici des droits généraux concernant les relations entre musulmans, mais notre propos sera de présenter les droits propres à la fraternité islamique. Nous développerons ce thème en trois points :


1-La sincérité dans l’amour fraternel


Nous voulons signifier par ce titre que l’amour que l’on voue à son frère en Islam doit être exclusivement pour la Face d’Allah, exalté soit-Il, de même que cet amour ne doit pas être entaché par des calculs, arrière-pensées et intérêts mondains. Cette assertion est confirmée notamment par le hadith du Prophète (), lequel a dit : « Trois qualités, celui qui les possède savourera le délicieux goût de la foi : aimer Allah et Son Messager plus que quiconque, aimer une personne et ne l’aimer que pour plaire à Allah et détester retourner à la mécréance après qu’Allah l’en ai sauvé comme on détesterait être jeté dans le feu. » (Hadith authentique rapporté par Boukhari et Mouslim).
 

Il ne s’agit pas ici d’aimer simplement son frère en Islam, mais l’objectif de cette dévotion que tu accomplis par obéissance envers Allah, exalté soit-Il, est que cet amour que tu voues à tes frères en religion doit être pour Allah, exalté soit-Il, et il ne doit pas avoir pour motif la vie d’ici-bas. Si cet amour est effectivement pour Allah, exalté soit-Il, alors il durera toujours ; en revanche, s’il y a derrière cet amour d’autres intentions, alors en général celui-ci ne dure pas et se délite très rapidement. A ce propos, quelqu’un a dit une parole très juste : « Tout ce qui est fait pour Allah est stable et dure dans le temps, et tout ce qui est fait pour quelqu’un d’autre ou autre chose tourne court rapidement et devient de l’hostilité, qu’Allah nous en préserve ».
 

2-La préservation de l’honneur des autres


Le Prophète () a dit dans son prêche pendant le Pèlerinage d’adieu : « Certes, votre sang, votre argent et votre honneur sont sacrés ». Ainsi, nous comprenons de ce hadith que de manière générale le musulman ne peut en aucun cas entacher l’honneur d’un autre musulman, alors que dire quand il existe entre deux musulmans une relation fraternelle étroite et spéciale ? Comment dans une telle relation d’amour et de respect mutuel profond l’honneur ne serait-il pas préservé ? S’il est ordonné au musulman de préserver l’honneur de son frère en Islam avec qui il n’a aucune relation particulière, alors que dire lorsqu’il y a entre deux frères en religion de l’affection et de l’encouragement mutuel à la piété, à la crainte d’Allah, à Son obéissance, à accomplir les actes de dévotion pour Lui, exalté soit-Il, uniquement, à rechercher les bienfaits ou encore à se garder éloigné des péchés.
 

Il ne fait aucun doute que ce droit au respect de son honneur comporte des règles, parmi celles-ci on trouve notamment le fait que :
 

- Le musulman ne doit pas évoquer les défauts de son frère, il doit même les cacher. Quand il y a entre des croyants une fraternité très étroite, il est incontestable que chacun sait de l’autre ce que personne d’autre ne sait, les défauts de chacun se dévoilent donc clairement à l’autre ; par conséquent, la fraternité islamique impose que chaque frère cache les défauts de l’autre, il doit les supporter et ne pas en faire la publicité. Ainsi, si l’un des deux frères en Islam sait que l’autre va dévoiler ses péchés au grand jour qu’il soit sur ses gardes ; en effet, il est formellement interdit au musulman d’évoquer les défauts de son frère que ce soit en sa présence ou en son absence, cela concerne tous les défauts : ceux le concernant directement, ceux de son épouse, etc. Le sens de l’honneur et les droits régissant la fraternité islamique imposent à l’homme de parole de taire les défauts de son frère.

- Le musulman doit garder pour lui les secrets de son frère et se garder absolument de les révéler. Cette règle diffère quelque peu de la règle concernant le fait de cacher les défauts de son frère ; en effet, les secrets c’est ce que ton frère t’a communiqué, il t’a fait confiance en te donnant des informations intimes qui le concernent ou non, c’est là une forme de amâna (depôt confié). A ce sujet, le Prophète () a dit : « Si un homme dit quelque-chose à un autre puis s’en retourne, c’est comme s’il lui avait laissé une amâna » (Rapporté par Abou Dawoud). Allah, exalté soit-Il, a ordonné de préserver et protéger l’amâna. Les pieux prédécesseurs (Radhia Allahou Anhoum) gardaient scrupuleusement les secrets qui leur étaient confiés au point que lorsque l’un d’entre eux avait dit un secret à un autre, le premier interrogeait le second sur ce secret et le second disait qu’il l’avait déjà oublié ; c’était là certes une manière quelque peu excessive de préserver les secrets.

- Afin de préserver au mieux les secrets qui nous sont confiés, nous devons garder à l’esprit une parole de notre Prophète (Salla Allahou Alaihi wa sallam) : «Le fait que quelqu’un ne s’occupe pas de ce qui ne le regarde pas fait partie du bon comportement en Islam ». Ainsi, cher frère, ne dérange pas ton frère avec des questions concernant des sujets dont il ne t’a rien dit, laisse-le faire comme il l’entend, s’il avait vu un intérêt à te confier ses secrets, il l’aurait fait ; par conséquent, n’insiste pas lourdement pour obtenir des informations qu’il ne souhaite pas te donner, cela entraînerait de la gêne et du dérangement.

3-Il faut avoir un bon a priori sur ses frères


Nous sommes désireux d’avoir un bon a priori sur les musulmans en général, alors que dire sur ceux avec qui nous entretenons des relations fraternelles très étroites et intimes ? Dans ce dernier cas cette règle doit être appliquée avec encore plus de rigueur. Allah, exalté soit-Il, dit : « Ô vous qui avez cru ! Evitez de trop conjecturer [sur autrui] car une partie des conjectures est péché […] » (Coran 49/12). Le Prophète () a interdit d’avoir de mauvais a priori sur les gens, il a dit : « Ecartez-vous des conjectures, car les conjectures sont les plus mensongères des paroles ». Les pieux prédécesseurs s’écartaient le plus possible de ce comportement hautement répréhensible, ils cherchaient des excuses à leurs frères en Islam au point que certains d’entre eux disaient : « Je cherchais jusqu’à 70 excuses pour mon frère, puis arrivé à ce chiffre je disais : peut-être a-t-il une excuse que je ne connais pas ». On a rapporté de ‘Umar ibn al-Khattâb (Radhia Allahou Anhou) que celui-ci a dit : « N’es pas d’a priori négatif sur une parole prononcée par ton frère alors que tu peux la rendre positive ».


Le musulman ne doit laisser aucune chance à Satan de créer de l’hostilité entre lui et ses frères à travers les mauvais a priori et les conjectures. Satan veut voir l’hostilité déchirer les rangs des musulmans : « Satan ne veut que jeter parmi vous l’inimitié et la haine […] » (Coran 5/91).


Nous évoquerons les autres droits liés à la fraternité islamique dans un autre article in cha Allah. Que la paix et la bénédiction soient sur le Prophète Muhammad (), sur sa famille et sur tous ses Compagnons, et louange à Allah le Seigneur des Mondes.
 

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