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Le combat des Mamlouks contre les Mongols et les Croisés IV

Le combat des Mamlouks contre les Mongols et les Croisés IV

Voici la suite de la seconde partie de notre étude, laquelle partie a pour titre « La fin de la présence croisée dans le Châm », si en premier lieu nous avons traités dans cette dernière des conséquences de la septième expédition croisée en Orient et de la libération d’Antioche, nous verrons secondairement ici la chute des derniers bastions croisés dans le Châm. 

La chute des derniers bastions croisés dans le Châm :

En fait, si les coups durs qu’infligea Baybars aux Croisés furent la principale cause du départ définitif de ces derniers du Châm, il faut tout de même signaler que la chute des Etats latins fut également accélérée par le désintéressement progressif et inéluctable de l’Europe pour ses possessions orientales, le tarissement des renforts venant d’Occident ou encore l’aggravation des dissensions entre les différents princes musulmans. Ainsi, les Mamlouks surent profiter intelligemment de ces conditions favorables, c’est ainsi par exemple que le sultan Qalâwûn envoya plusieurs expéditions contre l’ennemi, lesquelles permirent aux musulmans de reprendre des mains des Croisés de nombreuses cités et places fortes comme la forteresse de Marqab ou celle se trouvant à Lattaquié.
Puis Qalâwûn fut l’artisan d’une grande victoire ; en effet, il fit chuter en 1289 la principauté latine de Tripoli ce qui mit fin à une domination longue de 185 années et quelques mois. Cette victoire fut facilitée par l’aggravation des guerres intestines qui déchirèrent les princes suite à la mort du prince de Tripoli Bohémond VII et par le fait que certains de ces princes demandèrent de l’aide au sultan Qalâwûn contre leurs coreligionnaires. Ce dernier répondit positivement à leur demande et marcha donc vers eux à la tête d’une très grande armée, il fit le siège de la ville de Tripoli, la défense de cette dernière s’affaiblit considérablement à causes des désertions, et les musulmans purent donc pénétrer dans la place où ils tuèrent beaucoup d’ennemi et firent de nombreux prisonniers ; notons que Qalâwûn choisit de faire détruire la ville afin que les Croisés ne puissent pas s’y installer à nouveau, puis il fit bâtir une autre ville portant le même nom mais située loin des côtes.
Peu de temps après la chute de Tripoli ce fut au tour des villes croisées de Beyrouth et Djabala de tomber, les Latins ne possédaient donc plus que la cité côtière d’Acre et quelques villages se trouvant dans les alentours de cette dernière. Relevons que le sultan Qalâwûn décida de signer une trêve d’une durée de dix ans avec les Croisés, mais très rapidement ces derniers la dénoncèrent, car une nouvelle expédition croisée venue d’Italie arriva à Acre en 1290 ; peu de temps après l’arrivée de cette dernière, les Croisés, maintenant plus nombreux, s’en prirent aux commerçants musulmans afin de les piller ; par conséquent, le sultan Qalâwûn décida de lancer une vaste offensive contre les Croisés dont il n’accepterait aucune excuse, toutefois, alors qu’il se préparait pour faire le djihad, le sultan décéda, les ennemis virent dans la mort de ce dernier une intervention de Dieu qui, selon eux, les sauva donc de ce danger. Cependant, le fils de Qalâwûn, al-Achraf Khalîl ibn Qalâwûn, prit sa succession et démentit donc largement les allégations des Croisés, en ce sens qu’il fut le digne continuateur de son père dans le combat contre les ennemis de la foi ; ainsi, al-Achraf dissipa leur espoir illusoire et se mit à la tête de l’armée que son père avait préparée, puis il appela les chefs militaires et les princes musulmans qu’il rencontrait sur son chemin à le rejoindre avec leurs forces armées afin de mener à bien ce djihad contre les Croisés.
C’est ainsi qu’avec son immense armée al-Achraf Khalîl fit le siège de la ville côtière d’Acre en 1291, les musulmans usèrent lors de cette offensive d’un grand nombre de machines de siège comme les trébuchets. De leur côté les Croisés, contraints de délaisser leurs divergences, fédérèrent tout ce qui leur restait comme forces armées, ils furent heureux de voir arriver le roi de Chypre Henri II, ce dernier intégra ses forces à l’armée des Croisés d’Acre et il leur donna des vivres et des armes. Toutefois, la joie des Croisés fut de courte durée et se changea en angoisse lorsque le roi Henri II et eux-mêmes divergèrent au point que ce dernier, peu de temps après son arrivée, quitta le théâtre des opérations avec ses hommes. Ce départ découragea grandement les Croisés et emplit leurs âmes d’un lourd désespoir.
Ainsi, les Croisés se retrouvèrent sans personne pouvant empêcher que s’appliquent sur eux le décret divin, ils avaient devant eux les sabres acérés des musulmans et derrière eux la mer. Et après moins d’un mois et demi de siège, les fortifications d’Acre commençaient à être ébranlées et ses murailles menaçaient de tomber en ruines, les rangs des Croisés étaient décimés par les flèches et les projectiles musulmans, ces derniers résistaient de manière désespérée aux attaques des assiégeants, mais l’affaire semblait être pliée, la victoire et la fuite leur étaient maintenant devenues impossibles. Ils durent choisir entre la mort et l’esclavage et donc boire jusqu’à la lie le calice de la défaite, et ceux qui parmi eux essayèrent de s’enfuir par la mer sur d’improbables embarcations moururent dans des bousculades indescriptibles provoquées par cette fuite précipitée et ratée.
Après la chute d’Acre, les dernières places fortes des Croisés dans le Châm s’affaiblirent considérablement et finirent par ouvrirent leurs portes aux musulmans, c’est ainsi que le soleil de l’Islam se mit à nouveau à briller sur ces cités ; les musulmans prirent donc dans la même année les villes de Tyr, Saïda, Antarsus et ‘Uthliyat. Ainsi, c’est le 14 août 1291 que fut mis un point final à presque deux siècles de présence latine dans le Châm, et même si les forces occidentales qui vinrent s’installer durant les siècles suivants sur ces terres d’Islam avaient des formes différentes, le but et l’esprit étaient les mêmes : à chaque fois il s’agissait d’agresser l’Islam et les musulmans afin de les affaiblir et à terme les effacer de la carte, mais Allah, exalté soit-Il, continue d’étendre Sa lumière et d’accomplir ce qu’Il veut, de même qu’Il fait triompher ceux qui se battent pour Lui et écrase totalement la ruse de leurs ennemis.
 

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