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Les bénéficiaires de la Zakah (aumône)

Les bénéficiaires de la Zakah (aumône)

 

Les bénéficiaires de la Zakah (aumône)

 

 

Allah, le Tout-Puissant, a classé les bénéficiaires admissibles à la Zakah (aumône obligatoire) dans huit catégories.

 

 

   Allah, le Tout-Puissant, dit (selon la traduction du sens du verset) :

 

 

« Les aumônes ne sont destinées que pour les pauvres, les nécessiteux, ceux qui y travaillent, ceux dont les cœurs sont à gagner (à l’islam), l’affranchissement des jougs (esclaves et captifs), ceux qui sont lourdement endettés, dans le sentier d’Allah, et pour les voyageurs (en détresse). C’est un décret d’Allah ! Et Allah est Omniscient et Sage. » (Coran 9/60)

 

 

Liste des huit catégories de personnes éligibles accompagnées d’une brève définition de chacune 

1. Les pauvres 

Le pauvre (Faqîr) est une personne qui n’a pas suffisamment de richesse pour subvenir à ses besoins et aux besoins de ses dépendants, tels que la nourriture, la boisson, les vêtements et le logement. Il peut être considéré comme pauvre (selon sa situation) même s’il possède le montant minimum requis pour le paiement de la Zakah (nommé Nisâb).

2. Les nécessiteux 

Le nécessiteux (Miskîn) peut être quelqu’un dont le niveau de pauvreté est supérieur à celui des pauvres ou inférieur. Cependant, leur statut religieux est le même, en toutes matières. Ces pauvres et ces nécessiteux peuvent avoir des maisons et des vêtements décents, mais être considérés comme pauvres et nécessiteux s’ils ne possèdent pas [les liquidités] nécessaires pour satisfaire leurs besoins essentiels de base. Le Messager d’Allah () a défini le Miskîn dans certaines narrations comme suit :

« Le Miskîn n’est pas celui qui circule parmi les gens (en mendiant) recevant peut-être un morceau [de nourriture] ou deux, et une date ou deux. Au contraire, le Miskîn est celui qui n’a pas assez de richesse pour lui suffire, mais il ne le fait pas savoir aux autres pour recevoir la charité et il ne mendie pas auprès des gens. » (Al-Bukhâri)

3. Ceux qui sont employés dans le travail de la Zakah 

Ce sont les musulmans qui sont employés pour collecter la Zakah. Ils le font par le recours à la persuasion ou par l’usage de la force (contre ceux qui ne sont pas prêts à la donner de plein gré). Ils reçoivent leur salaire à partir de la Zakah ainsi collectée.

4. Ceux dont les cœurs sont à gagner (à l’islam) 

Ceux dont les cœurs sont à gagner à l’islam (Al-Mu'allafah Qulûbuhum) sont les nouveaux musulmans dont la foi est faible et ceux qui peuvent avoir une forte influence sur leurs peuples. La Zakah leur est alors donnée afin d’apaiser leurs cœurs, de renforcer leur foi et de faire en sorte qu’ils s’attachent de tout cœur à l’islam, ceci dans l’espoir que des bénéfices généraux puissent en être tirés ou que leur mal [s’ils retournent à l’incroyance] soit limité.

La Zakah peut également être donnée à des non-musulmans dans l’espoir qu’ils acceptent l’islam ou que leurs peuples deviennent musulmans. Ces personnes reçoivent de la Zakah afin de les encourager à accepter l’islam et de le rendre attrayant à leurs yeux.

5. Les esclaves 

L’objectif de cette catégorie est d’acheter les esclaves* musulmans avec [les fonds de] la Zakah et de les libérer (pour la satisfaction d’Allah uniquement). Cela s’applique, également, à l’esclave musulman ayant auparavant conclu un marché avec son propriétaire pour sa libération (c’est-à-dire qu’il a un contrat avec son propriétaire pour être libéré en échange d’une somme d’argent qu’il devra débourser). Une telle personne peut recevoir [des fonds] de la Zakah, ce qui l’aidera à honorer le contrat [qu’il a conclu avec son maitre] et lui permettra ainsi, par la suite, de devenir un homme libre.

6. Les endettés 

Il s’agit d’une personne qui a une dette tout en étant incapable de la rembourser. Cette personne a droit à la Zakah à condition, cependant, de ne pas l’avoir acquise par désobéissance à Allah et à Son Messager, . Une telle personne reçoit le montant qui lui permettra de rembourser sa dette, à partir [des fonds] de la Zakah. Cela est dû à l’affirmation du Prophète,  :

« Il n’est pas autorisé de mendier, sauf pour trois [types de personnes] : la personne extrêmement pauvre, la personne lourdement endettée et la personne qui a une dette de sang à payer [en cas de meurtre]. » (Al-Tirmithi et Abu Dâwûd)

Si quelqu’un décide de payer la Zakah qui lui est imposée sous forme de remboursement des dettes d’une autre personne, il doit l’en informer. Sinon, cela ne sera pas considéré comme de la Zakah. Cela comptera plutôt comme de la charité et il devra toujours payer la Zakah dont il est responsable. 

7. Pour la cause d’Allah (Fi Sabîli Allah)

Ceci est payé pour le Jihad (combat) afin d’élever la Parole d’Allah, le Très-Haut, ou tout ce qui peut y contribuer, sous quelque forme que ce soit. Par conséquent, (la Zakah) est donnée à celui qui sort pour combattre pour la cause d’Allah, même s’il est riche. Selon l’opinion de l’imam Ahmad, qu’Allah lui fasse miséricorde, cette catégorie inclut également la personne qui n’a pas les moyens d’accomplir le Hajj (pèlerinage).

8. Le voyageur [en difficulté]

Il s’agit du voyageur qui se trouve en dehors de sa ville natale ou de sa ville d’origine et qui a tout dépensé son argent. Par conséquent, une part [des fonds] de la Zakah lui revient, ce qui satisfera ses besoins en tant qu’étranger et ce, même s’il est riche dans son pays d’origine. Ceci est dû à la pauvreté qu’il connait, au cours de son voyage, étant donné qu’il est coupé de ses ressources**. C’est le cas lorsque personne ne peut lui accorder un prêt afin de lui permettre de répondre à ses besoins. Si quelqu’un peut lui accorder un prêt, il est alors obligé de l’accepter. On ne lui verse pas la Zakah, étant donné sa situation d’homme riche dans son propre pays (selon l’école de jurisprudence malékite), excepté s’il effectue son voyage pour une raison admissible religieusement (c’est-à-dire qu’il n’a pas voyagé pour commettre un péché).

 

 

Lignes directrices générales

1. Si un musulman paie la Zakah sur sa richesse à l’une des huit catégories de bénéficiaires (éligibles), cela suffit. Cependant, il doit accorder la priorité aux bénéficiaires qui sont les plus importants et qui ont un plus grand besoin.

2. Il n’est pas permis de verser la Zakah à ceux que le musulman doit prendre en charge, comme ses parents, ses enfants et son épouse. Il en est ainsi parce qu’il lui est obligatoire de dépenser pour eux, chaque fois qu’ils en ont besoin.

3. La Zakah n’est pas acceptable, sauf avec son intention. Si une personne la débourse sans avoir l’intention de payer la Zakah obligatoire, elle ne sera pas considérée comme de la Zakah. Ceci est dû au fait que le Prophète () nous a informés que les actes sont jugés en fonction de leurs intentions et chaque personne obtiendra [la rétribution de] ce qu’elle avait l’intention de faire. (Al-Bukhâri) 

Par conséquent, celui qui la débourse doit le faire avec l’intention de payer la Zakah qui lui est obligatoire religieusement. Il doit, également, avoir l’intention de la payer uniquement pour Allah, car la pureté monothéiste de l’intention est une condition de l’acceptation des bonnes actions et des actes de culte.

 

 

 

 

* Cette catégorie inclut également le paiement de la rançon des prisonniers de guerre musulmans détenus dans des pays étrangers. Cependant, l’esclavage ayant été aboli dans l’ensemble des pays musulmans, il est difficile de trouver des esclaves musulmans à libérer à notre époque.

 

 

** Ce cas est de plus en plus rare, à notre époque, étant donné la facilité avec laquelle l’argent circule internationalement.

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