Mon mari est décédé il y a trois ans et j’ai trois enfants qui n’ont pas encore atteint l’âge de la puberté. Je n’ai jamais accompli le Hadj auparavant et je voudrais savoir s’il m’est permis de mandater une tierce personne pour accomplir le Hadj au nom de mon défunt mari, sachant que je paierai les frais de ce Hadj avec mon propre argent, et non pas avec celui de mes enfants orphelins ?

Louange à Allah. Que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur notre Prophète.

Qu’Allah vous récompense pour votre souci de faire preuve de bienveillance à l’égard de votre époux même après sa mort.

Toutefois, nous devons attirer votre attention sur le fait qu’il vous est obligatoire d’accomplir le Hadj pour vous-même si vous en possédez les moyens. Vous devez donc d’abord vous acquitter du Hadj pour vous-même pourvu que vous ayez suffisamment d’argent pour en payer les frais et que vous ayez un Mahram (parent interdit en mariage) prêt à vous accompagner pendant ce voyage.

Cependant, si vous n’avez pas les moyens d’accomplir le Hadj, ce n’est plus une obligation.

Concernant le fait de mandater un tiers pour accomplir le Hadj au nom de votre mari décédé, sachez que si ce dernier est mort avant de s’acquitter du Hadj obligatoire (le Hadj pour la première fois de la vie) et qu’il a laissé un legs suffisant pour que le mandataire puisse payer les frais du Hadj, il faut soustraire de ce legs ces frais et ce en vertu de l’opinion de la majorité des Oulémas à cet égard.

On tire argument à cet égard du Hadith narré par Ibn Abbaas, qu'Allah soit satisfait de lui et de son père, où le Prophète, Salla Allahou `Alaihi wa Sallam, a dit : « Vous devez vous acquitter prioritairement d’une dette vis-à-vis d’Allah » (Boukhari et Mouslim).

Toutefois, il vous est permis de faire don de votre propre argent pour payer les frais du Hadj de votre mari et vous en serez récompensée.

Cependant, si votre mari s’est déjà acquitté du Hadj obligatoire ou a été, pendant sa vie, incapable de l’accomplir, il vous sera permis, en l’occurrence, d’envoyer un mandataire pour accomplir le Hadj en son nom.

En tout cas, le mandataire doit obligatoirement avoir déjà accompli le Hadj pour lui-même, se conformant ainsi au Hadith narré par Ibn Abbaas, qu'Allah soit satisfait de lui et de son père.

Selon lui, le Prophète, Salla Allahou `Alaihi wa Sallam, voyant un musulman en train de prononcer la Talbiyah (dire « Labbayka Allahomma Labbayk » (Me voici, ô, Allah, répondant à Ton appel) au nom d’un parent à lui qui s’appelait Chobromah alors qu’il n’avait pas encore accompli le Hadj pour lui-même, lui dit : « Accomplis le Hadj d’abord pour toi-même et ensuite au nom de Chobromah » [Abou Daawoud, Ibn Maadjah (Al-Albaani : Sahih)].

Il est à noter à cet égard que la récompense du Hadj accompli au nom d’un défunt lui parvient effectivement. Tel est l’avis de la majorité des Oulémas qui est aussi l’avis correct en raison des arguments solides qui l’étayent.

Et Allah sait mieux.