Je souhaite obtenir des détails concernant le voyage de la femme. J'ai beaucoup cherché, mais je n'ai pas bien compris certains points.
J'ai lu que le voyage de la femme sans Mahram (un proche parent masculin inamovible) est, à la base, interdit. Cependant, j'ai aussi lu que certains l'ont autorisé pour le Hajj (pèlerinage), à condition d'être en « compagnie sûre » (rifqa ma'muna). Cela signifie-t-il que le voyage pour autre chose que le Hajj n'est pas permis, même si la compagnie est sûre ? Et qu'entend-on par « compagnie sûre » ? Le voyage en bus avec d'autres personnes est-il considéré comme un voyage en compagnie sûre, ou est-il nécessaire de connaître ces personnes ?
Concernant le hadith de la Dha'inah (la femme voyageant dans un palanquin), peut-on l'utiliser comme preuve pour autoriser le voyage de la femme si la sécurité est assurée ? D'autant plus que le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) a dit : « Elle ne craint qu'Allah ». Or, celui qui ne craint qu'Allah est une personne vertueuse qui ne désobéit pas à Allah. De plus, le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) a mentionné ce voyage sous forme de bonne nouvelle. Si mon raisonnement est correct, cela peut-il constituer un argument pour les voyages autres que le Hajj ?
Je vous prie de détailler. Je tiens à vous dire que je vous aime en Allah et je vous demande d'invoquer le bien pour moi.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Les gens de science (les oulémas) ont divergé quant à la permission pour la femme de voyager sans Mahram :
1. Les Malékites et les Shafi'ites l'ont autorisé avec une compagnie sûre, spécifiquement pour le Hajj obligatoire (Hajj al-Farida), à l'exclusion des autres voyages.
2. Les Hanafites et les Hanbalites l'ont interdit de manière absolue.
• L'argument de ceux qui l'interdisent repose sur la généralité des textes interdisant le voyage sans Mahram.
• L'argument de ceux qui l'autorisent pour le Hajj obligatoire repose sur la généralité de l'ordre d'accomplir le Hajj pour quiconque en a la capacité (Istita'a).
Lorsque ces deux généralités se sont opposées, chaque groupe de savants a privilégié ce qu'il considérait comme le plus fort. Al-Qastallani a dit : « Ils ont divergé : le Mahram (et ce qui est mentionné avec lui) est-il une condition de l'obligation du Hajj pour elle, ou une condition de la possibilité de l'accomplir (ce qui n'empêcherait pas l'obligation de s'établir comme une dette) ? »
• Ceux qui ont opté pour le premier avis se sont appuyés sur le hadith d'interdiction. Pour eux, son voyage pour le Hajj fait partie des voyages inclus dans le hadith ; elle doit donc s'abstenir sauf si elle est accompagnée d'un Mahram.
• Ceux qui ont opté pour le second avis ont permis son voyage avec une compagnie sûre pour le Hajj (hommes ou femmes), comme mentionné précédemment. C'est l'avis des Shafi'ites et des Malékites. Le premier est l'avis des Hanafites et des Hanbalites.
Cheikh Taqi ad-Din (Ibn Taymiyyah) a dit :
« Cette question concerne deux textes qui s'opposent, chacun étant général sous un aspect et spécifique sous un autre. La parole d'Allah : {Et c'est un devoir envers Allah pour les gens de faire le pèlerinage de la Maison, pour quiconque en a la capacité} (Coran 3/97), englobe les hommes et les femmes. Cela implique que si la capacité est présente, le Hajj devient obligatoire pour elle.
D'un autre côté, la parole du Prophète (
) : "Il n'est pas permis à une femme..." (le hadith), est spécifique aux femmes mais général concernant tous les voyages, ce qui inclut le Hajj.
Celui qui exclut le Hajj de cette interdiction a spécifié le hadith par la généralité du verset. Celui qui inclut le Hajj dans l'interdiction a spécifié le verset par la généralité du hadith. [...]. Ainsi, il y a dans chacun des deux textes une généralité et une spécificité, ce qui nécessite une preuve extérieure pour trancher (Tarjih). »
Il a ajouté : « Certains Zahirites ont mentionné qu'ils s'appuient sur une preuve extérieure, à savoir la parole : "N'interdisez pas aux servantes d'Allah l'accès aux mosquées d'Allah". Mais cela n'est pas pertinent, car c'est général pour les mosquées, et on peut en exclure la mosquée qui nécessite un voyage pour y accéder, en vertu du hadith d'interdiction. » Fin de citation.
L'argument du hadith de la Dha'inah : Les savants qui autorisent le voyage de la femme pour le Hajj obligatoire se sont également appuyés sur le hadith de la Dha'inah mentionné dans votre question. Ils ont dit que le Prophète (
) l'a cité dans un contexte de bonne nouvelle (Bishara) et pour mentionner la grâce d'Allah. Cela indique la permission, car on ne fait pas l'éloge d'une chose illicite.
Al-Hafiz Ibn Hajar a dit dans Fath al-Bari, en expliquant l'argument de ceux qui autorisent cela :
« On a argumenté en sa faveur par le hadith d'Adi bin Hatim (marfu') : "Il s'en faut de peu que la Dha'inah (femme dans son palanquin) sorte d'Al-Hirah se dirigeant vers la Maison (la Kaaba), sans aucun époux avec elle." Le hadith est dans Al-Boukhari. On a objecté que cela prouve l'existence de la chose, et non sa permission. On a répondu que c'est une information donnée dans un contexte d'éloge et d'élévation de l'étendard de l'Islam, ce qui implique la permission. » Fin de citation.
Extension à d'autres voyages :
• Ibn Taymiyyah est allé vers la permission du voyage en cas de sécurité pour tout voyage d'obéissance, par analogie avec le Hajj obligatoire (comme rapporté par Ibn Muflih dans Al-Furu').
• Certains Shafi'ites sont allés vers la permission pour tout voyage, si la sécurité est assurée. C'est l'avis d'Al-Qaffal, et Al-Ruyani l'a trouvé bon. Ibn Hajar a dit : « Tout cela concerne l'obligatoire (Hajj ou Omra). Al-Qaffal a été singulier en l'étendant à tous les voyages, et Al-Ruyani l'a approuvé, en disant : "Sauf que c'est contraire au texte." »
Définition de la « Compagnie sûre » : Ceux qui ont autorisé son voyage sans Mahram ont divergé sur la condition de cette permission :
1. Certains ont exigé une compagnie de femmes dignes de confiance (Thiqa).
2. Certains ont exigé une compagnie sûre composée d'hommes et de femmes.
3. Certains ont exigé la sécurité tout court.
Ibn Hajar a dit : « Le plus connu chez les Shafi'ites est l'exigence du mari, du Mahram ou de femmes dignes de confiance. Selon un avis : une seule femme digne de confiance suffit. Et selon un avis rapporté par Al-Karabisi et validé dans Al-Muhadhdhab : elle peut voyager seule si la route est sûre. »
Certains Malékites ont stipulé que les grandes caravanes qui assurent la sécurité de la femme lui permettent de voyager avec elles de manière absolue. Al-Hattab a dit dans Mawahib al-Jalil :
« ... Al-Zanati a mentionné dans le commentaire de la Risala [...] : Si elle est dans une compagnie sûre, nombreuse et bien équipée, ou une armée à l'abri de la défaite, ou une grande localité (en mouvement), il n'y a pas de divergence sur la permission de son voyage sans Mahram pour tous les voyages — obligatoires, recommandés ou permis — selon l'avis de Malik et d'autres ; car il n'y a pas de différence entre ce qui a été mentionné et le fait d'être dans une ville. C'est ainsi que l'a mentionné Al-Qabisi. » Fin de citation.
Conclusion : Ceci est le résumé de ce que les oulémas ont dit sur cette question. Nous considérons — et Allah sait mieux — que :
1. Les passagers des bus qui contiennent un mélange de gens sont considérés comme une compagnie sûre, et il n'est pas nécessaire de connaître les individus personnellement.
2. La précaution reste évidente (c'est-à-dire qu'il est préférable d'être prudent).
3. L'avis permettant son voyage pour le Hajj obligatoire et la Omra obligatoire avec une compagnie sûre (d'hommes ou de femmes) est un avis fort.
4. Le non-spécialiste peut imiter (suivre) un savant de confiance.
Et Allah sait mieux.
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