Louange au Seigneur des hommes et des djinns et que la Paix et le Salut soient sur le Messager d'Allah ainsi que sur sa famille, ses compagnons et ceux qui les suivent dans le bien jusqu'au jour du Jugement.
Al-Salâm 'alaykum, ma question est la suivante:
je suis un jeune musulman marié et j'ai deux filles ainsi qu'une sœur adolescente. Je vis dans un quartier isolé où deux de mes voisins sont musulmans alors que le troisième est mécréant. La distance entre ma maison et la mosquée est d'un kilomètre. Nous ne pouvons donc assister à la prière du Fadjr en commun à la mosquée, car nous avons peur qu'il nous arrive un mal et nous craignons pour notre vie.
C'est pourquoi nous avons décidé d'accomplir la prière du Fadjr en commun dans l'une de nos maisons. Quant aux autres prières, nous les accomplissons en ville étant donné qu'elles ont lieu durant les horaires de travail.
Au début, nous priions dans une grande maison qui était celle de notre propriétaire du loyer. Cette solution était parfaite, car cet homme était marié tout comme moi. Cependant, il a déménagé sans que je ne le sache. Aujourd'hui, cette maison est louée par une femme qui n'est pas mariée et qui a une fille de 6 ans. On m'a dit qu'elle autorisait que l'on accomplisse la prière en commun dans son salon, mais j'en ai douté et j'ai donc arrêté de prier là-bas, car je craignais d'être attiré par cette femme et de commettre la fornication avec elle. C'est pourquoi j'ai décidé de prier chez moi avec ma famille.
Trois autres jeunes hommes prient toutefois chez elle.
J'ai bien tenté de les convaincre de ne pas prier là-bas, mais ils ont refusé de m'écouter et m'ont demandé sur quelle preuve je m'appuyais pour ne pas me joindre à eux pour la prière du Fadjr. Mes questions sont donc les suivantes :
1) Nous est-il permis de prier dans la maison d'une femme telle que celle décrite ?
2) Suis-je en tort en priant chez moi avec ma famille ?
3) Quel est le verdict de l'Islam à ce sujet ?
J'aimerais une réponse fondée sur des preuves qui me permettra de revenir dans le droit chemin si je suis en tort ou que je pourrai soumettre à mes amis s'ils ont tort afin qu'ils puissent revenir sur leur erreur.

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Si la situation est telle que vous l'avez décrite, il ne vous est pas obligatoire d'accomplir la prière du Fadjr à la mosquée en raison de la crainte que vous éprouvez à le faire, et qui constitue une excuse admise par la charia pour ne pas prier à la mosquée.

Vous n'êtes pas non plus obligé de prier dans la maison de cette femme ni dans la maison de quiconque parce qu'il ne s'agit pas d'une mosquée et cela est d'autant plus vrai en raison de la tentation mentionnée qu'il peut y avoir. Au contraire, il ne vous est permis ni à vous ni à ces jeunes gens d'entrer chez elle dans ces circonstances, car le Prophète () a dit :
« Qu'un homme ne s'introduise chez une femme dont le mari est absent, à partir de ce jour, qu'en compagnie d'un ou deux hommes. » (Mouslim)

Al-Nawawî, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Ce hadith semble permettre à deux ou trois hommes de s'isoler avec une femme non Mahram. L'avis connu de notre école jurisprudentielle est toutefois que cela est interdit, car ce hadith doit être interprété comme s’appliquant à un groupe d’hommes dont il est exclu qu’ils se mettent d’accord pour commettre une turpitude en raison de leur piété, de leurs qualités viriles ou autres. »

Il n'est pas non plus permis à ces jeunes hommes de regarder cette femme, et il vous est préférable de prier chez vous en commun avec votre famille que de prier chez cette femme. Le Prophète () a dit : « Ne faites pas de vos maisons des tombes. » (Boukhari, Mouslim) C'est-à-dire des endroits où l’on n’évoque pas Allah et où l’on n’y accomplit pas d’actes d’adoration (comme la prière)

Enfin, si vous voulez vraiment prier en commun, priez donc chez l'un d'entre vous plutôt que chez cette femme.

Et Allah sait mieux.