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Une mère a laissé sa fille dans un lieu public de peur du divorce

Question

Un mari a juré à sa femme que si elle mettait au monde une fille il la divorcerait. Or, cette femme a donné naissance à une fille. Et puisqu’elle avait peur de son mari, elle a mis sa fille encore nourrisson dans un train en pensant que les passagers la remettraient dans un orphelinat. 10 ans se sont écoulés depuis. Cette femme se sent coupable envers sa fille. Elle ignore si elle est morte ou encore vivante. Elle souhaite se disculper de son péché. Que doit-elle faire ? Sachant qu’elle n’a pas la possibilité de retrouver la fille. Soyez-nous utile – qu’Allah vous soit utile-.

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Nous implorons Allah de nous pardonner et nous épargner. Si nous sommes vraiment étonnés de l’ignorance de ce mari et de sa dureté, nous sommes davantage surpris par le comportement de cette mère. Comment a-t-elle pu agir ainsi ?
Quoi qu’il en soit, elle doit absolument se repentir sincèrement, implorer le pardon d’Allah et demander qu’il efface ses péchés.
Pour ce qui est des règles relatives au meurtre et au fait d’en être la cause – ce qui est en lien avec le prix du sang et l’expiation – cela ne s’applique pas au cas cité puisqu’on ne sait pas ce qu’il est advenu de l’enfant. Or, le principe de base qui prévaut est que tout individu est présumé innocent. Dans son livre Al-Muhalla, Ibn Hazm a dit : « Si elle doute et ne sait pas si c’est son acte qui a conduit à sa mort ou non, alors il ne lui incombe pas de payer le prix du sang ni d’expier son acte. En effet, nous avons la certitude qu’à priori elle n’est pas coupable de meurtre. En revanche, nous sommes dans le doute pour ce qui est d’affirmer sa culpabilité. Et les biens sont sacrés sauf si nous avons une certitude … » Fin de citation.
Dans son livre Qawâ’id Al-Ahkâm, Al-‘Izz ibn Abd Al-Salâm a dit : « A priori, les gens sont présumés innocents. Allah a décrété que tous les gens soient en principe innocent de toute contravention aux droits du Seigneur ou droits des gens jusqu’à ce qu’une preuve vienne établir le contraire. » Fin de citation.
Dans son livre Ghiâth Al-Umam, Al-Juwayni a dit : « Toute problématique relative à une obligation revient au principe suivant : la présomption d’innocence. C’est ce que nous avons déjà évoqué concernant les droits des individus en particulier. C’est la finalité ultime de tout ce qui se rapporte aux biens dans le cadre des transactions et aux droits particuliers ou généraux. » Fin de citation.
Et Allah sait mieux.

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