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La toilette intime selon le fiqh hanafite

Question

Assalam alaykoum,
Dans le fiqh hanafite on trouve cela
" La toilette intime a trois statuts possibles : Elle est recommandée (sunna) lorsque l’impureté n’est pas apparue à l’extérieur (litt : n’a pas dépassé l’un des deux orifices).
Elle est obligation « mineure » (Wajib) lorsque l’impureté a la taille d’un dirham et a dépassé l’orifice.
Elle est obligation (fard) si [elle dépasse l’orifice et] est d’une dimension supérieure au dirham."
J’aimerais une explication précise.

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Pour commencer, il est préférable de définir ce que signifie le terme Istindjâ' (toilette intime) dans la jurisprudence islamique. Nous nous contenterons de la définition donnée par l'Encyclopédie jurisprudentielle qui est :

« L'Istindjâ dans la jurisprudence, c'est : le fait d'éliminer ce qui sort des deux orifices d'évacuation naturelle de l'urine et des excréments en lavant (à l’eau) ou en essuyant avec des pierres ou autre, l'endroit en question et ses abords.

L'Istindjâ' est uniquement propre à l'élimination des impuretés (matérielles) sortant des orifices d'évacuation naturelle de l'urine et des excréments et ne concerne pas les impuretés se trouvant sur le reste du corps ou sur les vêtements. »

Concernant la signification des paroles que vous citez dans votre question, elle est claire. En effet, ces paroles indiquent les différents statuts de l'Istindjâ' dans l'école hanéfite qui dit que l'Istindjâ' est Sunna si l'impureté qui sort de l'orifice est plus petite qu'un dirham, Wâdjib si elle est de la taille d'un dirham et Fard si elle est plus grande qu'un dirham. Ces paroles sont souvent mentionnées dans les livres hanéfites, accompagnées de commentaires et discussion. Badr al-Dîn al-'Aynî al-Hanafî, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit :

« Si vous dites : l'habitude du Prophète () à accomplir un acte indique le caractère obligatoire de celui-ci (Wujûb), comment l'auteur du livre peut-il alors dire que l'istindjâ' est une Sunna ? En effet, le Prophète () avait pour habitude de pratiquer l'istindjâ' et celui-ci doit donc être considéré comme obligatoire (Wâjib).

Je répondrai : l'auteur a pour habitude à ce propos de faire de la pratique habituelle du Prophète () une Sunna. Cependant, il désigne par cela la Sunna fortement recommandée (Mu’akkada) qui a la même force que le Wâdjib si ce n'est qu'elle n'est pas obligatoire dans l'absolu et qu'elle est tantôt Wâdjib, tantôt Fard, tantôt Sunna, tantôt Mustahabb et tantôt Bid'a, alors que cela devient Wâdjib dans le cas où l'impureté est de la taille d'un dirham.

Quant au Fard, il désigne le cas où l'impureté est plus grande qu'un dirham alors que la Sunna désigne le cas où l'impureté est plus petite que la taille d'un dirham : l’Istindjâ’ est alors une Sunna. Ensuite, le Mustahabb (recommandé) concerne le cas où une personne urine sans déféquer et se lave la verge sans se laver l'anus. Enfin, la Bid'a (innovation) consiste à pratiquer l'Istindjâ' lorsque quelque chose est sécrété par autre chose que les orifices d'évacuation naturelle de l'urine et des excréments, ou lorsqu'une flatulence ou un ver sortent de l’anus. Dans ce cas, pratiquer l'istindjâ' est une innovation. » (Al-Banâya Charh Al-Hidâya)

L'école jurisprudentielle hanéfite différencie le Wâdjib du Fard. En effet, l'Encyclopédie jurisprudentielle koweïtienne mentionne :

« L'école hanéfite définit le Fard comme une chose reconnue comme obligatoire d'après une preuve irréfutable et absolue alors que le Wâdjib est une chose reconnue comme obligatoire d'après une preuve conjecturale. »

Quant au dirham d'après eux, il est de la largeur d'une paume.

Ensuite, nous attirons votre attention sur le fait que la meilleure manière de pratiquer l'istindjâ' est d'essuyer l'impureté avec du papier, une pierre ou autre, puis de laver avec de l'eau. Ibn Qudâma, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit :

« Le mieux est d’essuyer ses parties intimes avec des pierres puis de les laver avec de l'eau. Ahmad a dit : "Je préfère combiner ces deux pratiques, car ‘Aïcha a dit : 'Ordonnez à vos maris de laver leurs parties intimes avec de l'eau après les avoir essuyées avec des pierres lorsqu'ils urinent ou défèquent, car je suis gênée de le leur dire et le Prophète () le faisait.'" Ahmad s'appuya sur cette parole et Sa’îd la rapporta. Ainsi la pierre élimine d'abord l'impureté elle-même et la main ainsi ne la touche pas, puis l'eau vient purifier l'endroit. Cette pratique est donc plus appropriée pour se nettoyer. »

Et Allah sait mieux.

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