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Apprendre le Coran grâce à la phonétique

Question

Assalam 'alaykum,Tout d'abord qu’Allah vous récompense pour le temps que vous nous accordez qu’Allah augmente votre science vous donne la sincérité et vous élève aux plus hauts degrés du Paradis.Ma question concerne les Coran dans lequel il y a de la phonétique, j'ai entendu un prêche disant que c'était une altération au Livre sacré et qu'il fallait bruler ou enterrer le Coran écrit en phonétique, est-ce correct ? Avez-vous des preuves ? Et donc si je brûle un Coran où il y a de l'arabe et de la phonétique je ne prends aucun péché ? (cela me perturbe de devoir brûler un Coran).

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :


Si vous visez par l’utilisation de la phonétique pour apprendre le Coran le fait d’écrire le Coran avec les lettres de la langue latine (français, anglais, etc.) ou de toute autre langue pour prononcer les sons et lettres arabes, sachez que c’est interdit. L’une des preuves de son interdiction est que les oulémas parmi eux les imams des 4 écoles juridiques islamiques ont unanimement interdit l’écriture du Coran complet en utilisant l’orthographe contemporaine des mots arabes, et ils ont insisté sur l’obligation de se tenir à l’écriture du Moushaf d’origine (ar-rasm al `outhmânî), rassemblé et unifié sous le califat du compagnon `Outhmân Ibn `Affân ().
A titre d’exemple, dans le Moushaf de ‘Outhmân, le mot « usure » (al-ribâ) est écrit «ÇáÑÈæÇ » alors que dans l’arabe contemporain nous l’écrivons « ÇáÑÈÇ », le mot « prière » (as-salât) est écrit « ÇáÕøóáóæÉ » alors qu’aujourd’hui nous l’écrivons « ÇáÕøóáóÇÉ », etc.
L'imam Ibn Hadjar al-Haytamî -qui interdit la retranscription phonétique du Coran même à des fins pédagogiques- a dit dans l'une de ses fatwas : « Comme le simple fait d’écrire les mots du Coran en Arabe selon l’orthographe moderne de ces mots est interdit selon le consensus de tous les oulémas, alors à plus forte raison, l’écriture du Coran en une autre langue via la retranscription phonétique est également interdit et ceci est tout à fait logique. Quant à la prétention selon laquelle cette écriture facilite l’enseignement et la mémorisation du Coran, il s'agit d'un mensonge en contradiction avec la réalité et les constatations. Il ne faut donc y prêter aucune attention.» Fin de citation.
Par ailleurs, les textes de la législation islamique ainsi que l’unanimité des oulémas ont indiqué le caractère obligatoire de la préservation de la parole d’Allah contre toute falsification ou modification, et il n’y a pas de doute que sa retranscription dans une autre langue que l’arabe est le moyen le plus proche pour altérer ses mots et son sens, son usage est donc interdit. En plus si nous ouvrons la porte de la retranscription phonétique dans une autre langue que la langue arabe originelle, chaque personne se proposera d’écrire le Coran dans sa langue et cela ne pourra mener qu’à des confusions, des divisions et des divergences dans la récitation des uns et des autres.

L'un des plus grands objectifs de ce genre de restriction est d'inciter les musulmans à apprendre la langue arabe, non pas parce qu’il s'agit de la langue des Arabes, mais parce qu’il s’agit de la langue du Coran, et pour leur permettre de goûter au plaisir de ce dernier lors de sa lecture dans sa langue d'origine et de le comprendre de la meilleure des manières.
Les oulémas ont désapprouvé l’assemblage du Coran écrit en arabe et celui écrit par retranscription dans une autre langue que l’arabe dans un même volume. Ibn al-Hajj le malikite a mentionné dans son livre Al-Madkhal : « Il est primordial de ne pas de ne pas transcrire le Coran en entier dans une autre langue que l’arabe car le Coran a été révélé dans une langue arabe claire, dans ses lettres et dans ses sens, et aucune autre langue ne peut se substituer à elle. De plus, le Coran écrit en arabe ne contient aucune erreur car c’est la copie du Coran qui fut écrit devant le Prophète () sous la supervision de l’ange Jibril, et qui a été préservé par Allah jusqu’à nos jours. Tandis que la retranscription phonétique peut contenir des erreurs car ce n’est que le travail d’êtres humains. Il est malheureux de constater que de nos jours certains gens mettre le Coran en phonétique à côté du Coran en arabe dans le même Moushaf de telle manière qu’ils écrivent deux ou trois verset en arabe et mettent jusque à côté leur écriture en phonétique, alors qu’il ne nous a pas été rapporté que les musulmans non-arabes qui embrassaient l’islam à l’époque du Prophète () et de ses califes bien-guidés cherchaient à retranscrire le Coran avec l’alphabet de leur langue maternelle. Ces premières générations étant les meilleures selon le témoignage du Prophète (), il convient ainsi que l’on suive leur exemple. » Fin de citation.
Concernant la manière de se débarrasser d’un Moushaf qui contient l’écriture du Coran en phonétique, l’idéal serait d’effacer cette écriture ou de déchirer les pages qui la contiennent -si c’est possible- et de se servir du Moushaf. Dans l’impossibilité de faire l’une de ces deux options il est permis dans ce cas de l’enterrer dans un endroit propre ou même de de bruler. En effet, les oulémas ont stipulé qu’il est permis de brûler le Coran déchiré, fendu ou illisible et qui ne peut être bénéfique et que celui qui le fait n'est pas soumis à un préjudice ou une diffamation quelconque. Il est mentionné dans l’Encyclopédie koweitienne de jurisprudence :
« Pour le Coran dont les pages sont usées et déchirés à force de les lire, par exemple, ou s'ils sont devenus inutilisables ou si on découvert que ces exemplaires renferment des fautes dues à la négligence de celui qui a écrit le volume en question ou des erreurs de typographie et dans le cas où il n'est pas possible de les corriger, alors il est permis de l'enterrer sans l'incinérer. Il est permis aussi de l'incinérer d'abord puis de l'enterrer dans un endroit loin des ordures et loin du passage emprunté par les gens, pour le préserver de toute offense, et pour protéger le Coran de toute ambigüité ou altération ou contradiction par la propagation des exemplaires dans lesquels il y aurait des fautes dans la retranscription ou l'impression. Il a été affirmé dans le chapitre relatif à l'assemblage du Coran dans le recueil de hadiths authentiques "Sahîh al-Boukhârî que `Othmân ibn `Affân (qu'Allah soit satisfait de lui) avait demandé à quatre des meilleurs récitateurs parmi les compagnons du Prophète () de retranscrire un des exemplaires du Coran qui a été assemblé sous les ordres d'Abou Bakr (qu'Allah soit satisfait d'eux). Lorsqu'ils eurent terminé de le faire, `Othmân a envoyé, dans chaque région, un volume de ce qui a été retranscrit et il a ordonné de brûler tous les autres exemplaires. Personne ne réfuta cela, sauf ce qui a été rapporté par Ibn Mas`oud au sujet du reproche qui a concerné le fait d’astreindre les gens à se référer uniquement à l'exemplaire envoyé par `Othmân dans toutes les régions, mais on ne réfuta pas l'ordre de brûler les autres exemplaires. »
De ce qui précède vous pouvez déduire qu’il est permis, quand on n’est plus en mesure de tirer profit d’une copie du Coran, de l’enterrer ou de la bruler car ces deux options ont été déjà choisies par les compagnons.

Et Allah sait mieux.

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