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Lire les messages effacés sur whatsApp : est-ce de l’espionnage ?

Question

Quel est le statut de l’utilisation d’une nouvelle option récemment apparu sur l’application WhatsApp et qui consiste à pirater un message qui a été effacé par son expéditeur de façon à pouvoir en prendre connaissance ? Grâce à ce programme, si quelqu’un vous envoie un message puis l’efface, il ne s’efface pas sur votre appareil. Quel est le jugement religieux concernant l’utilisation d’un tel programme – qu’Allah vous bénisse - ? Cela entre-t-il dans le cadre de l’espionnage ? Dans la plupart des cas, celui qui a effacé le message ne l’a fait que parce qu’il ne souhaitait pas qu’on le voit.

Réponse

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons : Des hadiths interdisent d’écouter des propos que leurs auteurs répugnent à ce qu’ils le soient. D’autres interdisent de lire dans le livre d’une personne sans son autorisation. D'après Ibn `Abbâs, le Prophète, , a dit: « On versera du plomb fondu dans les oreilles de celui qui écoute les propos de gens qui ne souhaitent pas être entendus. » (Boukhari). Il est dit dans la Mawsû’a al-Fiqhiyya al-Kuwaytiyya : ‘ Il n’y a point de divergence entre les juristes pour considérer qu’écouter des propos sans que ceux qui les tiennent ne le sachent ou ne le souhaitent est interdit. Celui qui se rend coupable de cet acte sera puni dans l’au-delà en raison du hadith : « On versera du plomb fondu dans les oreilles de celui qui écoute les propos de gens qui ne souhaitent pas être entendus, ou qui évitent cette personne. »’ Fin de citation. Cette interdiction s’étend encore plus puisque des juristes ont indiqué que si on nous donne l’autorisation d’écouter une conversation par pudeur et que celui qui le fait est gêné de le faire, il n’est pas permis de l’écouter ! Dans le livre Ghadâ’ al-Albâb de son auteur al-Safârînî il est dit ceci : ‘ Si celui qui parle permet à un homme d’écouter ses propos et lui permet de s’assoir puisqu’il est en droit de le faire en raison des règles déduites du hadith : « Il n'est pas permis de s'asseoir entre deux hommes sans leur permission. » et celui rapporté par Boukhari : « celui qui écoute les propos de gens qui ne souhaitent pas être entendus. » En effet, s’il sait ou présume qu’on lui a permis de s’assoir pour écouter la conversation par pudeur ou gêne il ne devra pas s’assoir mais agir en fonction du contexte et des circonstances.’ Fin de citation. Dans le recueil d’Abû Dâwûd, selon Abdullah ibn Ya’qûb ibn Ishâq, selon qui le lui a rapporté de Muhammad ibn Ka’b al-Quradhî, qui rapporte que Abdullah ibn Abbâs dit que le Prophète, , a dit: « Celui qui regarde dans le livre de son frère sans sa permission ne fait que regarder dans le feu. » Abû Dâwûd dit : ce hadith a été rapporté par plusieurs voies selon Muhammad ibn Ka’b al-Quradhî et elles sont toutes inconsistantes. Celle que nous avons mentionné est la meilleure mais reste faible. Ibn al-Athîr a dit dans son livre al Nihâya : ‘ Le sens de ce hadith est tel une image il signifie que l’homme doit se méfier d’agir ainsi comme il se méfie de l’Enfer. D’autres savants ont expliqué que c’est comme s’il regardait une chose qui le mènerait nécessairement en Enfer. Il est également possible de comprendre ce hadith dans le sens ou c’est un châtiment prévu pour les yeux car ce sont eux qui commettent ce péché, comme il en était prévu un pour les oreilles de ceux qui écoutent les conversations des gens alors que ces derniers ne le souhaitent pas. Aussi, on doit comprendre de ce hadith qu’il s’agit de regarder un livre dans lequel est écrit quelque chose de secret et de personnel, le genre de chose que le propriétaire du livre ne souhaite pas qu’on voit. Mais d’autres savants soutiennent que la portée du hadith est générale et que cela concerne tout type de livre.’ Fin de citation. Prendre connaissance des messages effacés fait partie de ce qui vient d’être énoncé. Le plus souvent, l’expéditeur ne les a effacés que parce qu’il ne souhaitait pas qu’on en prenne connaissance. Il est donc à priori interdit de chercher à les regarder sauf si quelque chose le justifie. Ce qui peut être le cas si cela est susceptible de repousser un mal ou autre chose de ce genre. Quoiqu’il en soit, ça ne fait partie de l’espionnage. Il est dit dans la Mawsû’a al-Fiqhiyya al-Kuwaytiyya : ‘ L’espionnage consiste à chercher des informations secrètes. Plusieurs différences distinguent l’espionnage du fait d’écouter les conversations sans permission, parmi lesquelles : Espionner consiste à chercher avec minutie des choses bien précises pour lesquelles l’espion se met en quête. Alors qu’écouter une conversation sans autorisation peut arriver de façon tout à fait aléatoire. Espionner est une activité qui nécessite de la patience pour arriver à obtenir les informations requises. Alors qu’écouter une conversation sans autorisation peut arriver de façon tout à fait furtive. Certains considèrent que l’espionnage consiste à rechercher ce qui relève de l’intimité et qu’il est la plupart du temps employé pour le mal. Alors qu’écouter une conversation sans autorisation peut nous mener à entendre des bonnes choses comme des mauvaises.’ Fin de citation. Et Allah sait mieux.

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