As-Salam alaykum Shaykh, Je me permets de vous écrire car j’ai une question assez délicate et importante, et j’aimerais vous exposer ma situation afin d’avoir un avis éclairé. Je me suis mariée il y a pratiquement un an. Je suis née d’une mère musulmane (qu’Allah lui fasse miséricorde) et d’un père non-musulman, hors mariage. Ma mère avait déjà deux fils avant ma naissance, donc mes demi-frères, plus âgés que moi qu’elle a eu avec un homme musulman. Avant mon mariage, j’ai consulté un nombres incalculables de mosquées et des personnes de science, mais je n’ai jamais reçu de réponse claire et unanime sur ma situation, beaucoup de divergences. Le jour du mariage, c’est mon grand frère qui a été mon tuteur (wali), car je n’ai trouvé personne d’autre pour remplir ce rôle. Le nikah a été célébré le même jour que le mariage civil, en présence de l’imam qui a formulé la demande d’acceptation entre mon frère et mon mari et en présence de nombreux témoins, ainsi que des deux familles. Certaines personnes m’ont dit que, vu que je n’avais pas de tuteur musulman direct, mon grand frère même s’il n’est pas très pratiquant pouvait quand même remplir ce rôle et que c’était le meilleur choix et que bien qu’originellement il ne le soit pas, je cite : "En l'absence ..., C'est mieux qu'un étranger"Mais d’autres m’ont affirmé que le lien de parenté par la mère ne compte pas pour la wiliyah (la tutelle matrimoniale).Depuis ce jour, je suis envahie par le waswas, car je ne sais pas si mon mariage est valide ou non. J’ai fait les choses comme on m’a dit de faire à ce moment là selon les avis que j’ai reçu. Je précise que mon mariage nikkah/civil a eu lieu le même jour devant de nombreux témoins hommes et femmes. Pouvez-vous m’éclairer sur ce point, Shaykh ? BarakAllahu fikum.
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
La majorité des savants soutient que le frère utérin (frère par la mère) n'a pas la tutelle matrimoniale (walaya) pour sa sœur utérine. Cependant, certains savants ont considéré sa tutelle valide. Ibn Qudamah, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit dans Al-Mughni :
« Il n'y a pas de tutelle pour les parents qui ne font pas partie des 'asabat (agnats), tels que le frère par la mère, l'oncle maternel, l'oncle de la mère, le grand-père maternel, et d'autres. » Ahmad l'a affirmé en plusieurs endroits. C'est aussi l'avis de Shafii et l'une des deux narrations rapportées d'Abou Hanifa. La seconde narration d'Abou Hanifa est que toute personne qui hérite par part fixe (fard) ou par agnation (ta'sib) a la tutelle, car elle fait partie de ceux qui peuvent hériter d'elle, elle est donc sa tutrice comme ses 'asabat.
Cependant, si une femme musulmane n'a pas de tuteur musulman parmi ses 'asaba et qu'il n'y a pas de tribunal islamique dans son pays, il est alors permis qu'un homme musulman la marie avec son consentement. Ibn Qudamah, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit dans Al-Mughni :
« Si la femme n'a ni tuteur ni autorité, une narration d'Ahmad indique qu'un homme juste peut la marier avec son consentement. »
Par conséquent, votre mariage avec la tutelle de votre frère musulman par la mère, en présence de deux témoins masculins musulmans, est un mariage valide.
Et Allah sait mieux.
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